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Faire un budget pour une longue expédition : pas qu’une part de tarte
Pour la plupart d’entre nous, établir un budget (et le respecter) est déjà un haut fait du quotidien. Que ce soit à l’aide d’un bon vieux fichier Excel ou d’une application dédiée aux finances personnelles, jongler entre l’épicerie, le loyer et les loisirs peut être aussi rushant que d’aller faire une grosse sortie de ski fond avec la mauvaise cire.
Il va sans dire que couper adéquatement la tarte budgétaire d’une expédition de plusieurs semaines à l’autre bout de la planète peut représenter tout un défi pour les athlètes et aventuriers et aventurières qui s’embarquent dans un tel périple.
On a voulu savoir comment y arriver avec Caroline Côté, cinéaste d’aventure et athlète de longue distance avec plus d’un trip aux confins du monde en arrière du coupe-vent.
Apprendre à la dure
Même si elle considère qu’elle a toujours eu un « esprit d’entrepreneure », Caroline Côté avoue qu’établir un budget adapté à ses projets d’aventure n’a pas été si simple dès le départ. « Je n’avais pas de connaissance de base et je n’avais jamais entendu parler de gens qui vivaient de leur passion pour l’expédition, raconte-t-elle. Je me suis donc fiée à ce que je connaissais de mon autre métier comme vidéaste dans le milieu publicitaire pour établir une ébauche de budget. »
«Lors de mon premier trip en Antarctique, j’avais dépensé autour de 25 000 $.»
C’est finalement au bout de trois ans d’essais erreurs que la cinéaste a réussi à maîtriser un peu mieux les finances en lien avec ses projets. « Lors de mon premier trip en Antarctique, j’avais dépensé autour de 25 000 $. J’étais super jeune et je capotais un peu. Je me disais que j’aurais pu m’acheter ma première voiture avec cet argent-là », confie Caroline avec un rire dans la voix. Pour rembourser une partie des coûts de son voyage initiatique, la cinéaste n’a eu d’autre choix que de retourner faire des contrats derrière la caméra en publicité pendant un bon bout de temps.
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Maîtriser les rênes du traineau
Heureusement, l’eau a coulé sous les ponts pour l’aventurière. Elle peut aujourd’hui compter sur son expérience pour mener à bien ses projets et ménager son portefeuille.
Un budget type d’une expédition d’environ deux mois dans une contrée lointaine et difficile d’accès, comme celle qu’elle a réalisée dans l’archipel arctique de Svalbard récemment, se sépare en trois grandes catégories : la nourriture, le transport et l’équipement. « Juste en termes de nourriture, on parle d’à peu près 5000 $. Pour le transport, ça tourne autour 3000 $, et l’équipement, 15 000 $ », estime Caroline.
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Bien qu’elle doive toujours débourser une partie des frais de sa poche, l’athlète de longue distance explique s’appuyer sur des commanditaires pour couvrir une bonne partie de ses expéditions, ce qui n’était pas le cas dans ses débuts. Pour le voyage à Svalbard par exemple, une boîte de production s’est notamment rattachée au projet, ce qui a permis au projet d’être rentable.
Une bonne présence sur les réseaux sociaux est rendue presque obligatoire si on souhaite tomber dans l’œil d’un commanditaire.
« J’essaie toujours d’aller chercher des partenaires qui sont le plus locaux possible, qui respectent les valeurs que je chéris et qui ont, à mon sens, un intérêt à s’associer à mes projets, indique l’aventurière. Cependant, je dois avouer qu’il faut être très original et inventif pour se démarquer de la masse de gens qui souhaitent se faire financer aujourd’hui. »
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La cinéaste souligne qu’une bonne présence sur les réseaux sociaux est rendue presque obligatoire si on souhaite tomber dans l’œil d’un commanditaire. « On m’a souvent challenger sur mon nombre d’abonnés Instagram par rapport à ce que je demandais comme appui. Des fois, je me dis que c’est quand même fou qu’on soit au point où la visibilité est plus importante que l’exploit qu’on s’apprête à relever… », déplore Caroline.
Pour quiconque souhaiterait se lancer dans un périple d’envergure, l’aventurière a quelques conseils. « La première chose que je recommande fortement est de s’entourer d’experts qui ont de l’expérience dans le domaine, mentionne-t-elle. Ce sont les meilleures personnes pour répondre à vos questions. Deuxième chose, croyez en votre projet et foncez. Ça se peut que vous ayez des obstacles, financiers ou autres, pendant votre préparation, mais ne lâchez pas. Ça en vaut la peine. Ah! et prévoyez aussi un bon montant de côté pour les frais de poste si vous devez faire livrer du matériel. Ça peut revenir pas mal plus cher que prévu… »