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Exclusivité : Lydia Képinski en cotte de maille pour son vidéoclip
Lydia Képinski, la gagnante de la dernière édition des Francouvertes, nous dévoile un tout premier vidéoclip aux allures de road movie digne des plus grandes épopées, avec pour titre Andromaque.
À travers des paysages à couper le souffle, on y retrouve l’auteure-compositrice-interprète pagayer dans le bayou, courir dans la forêt armée d’une épée, mais aussi faire du cheval dans la neige et crier dans le désert. Bref, un vidéoclip très impressionnant visuellement, réalisé par BAZ et qui n’est pas sans nous rappeler subtilement la tragédie mythologique ayant inspirée les paroles de la musique.
Je me sentais comme Hercule, mais en fille.
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Pourquoi «Andromaque» et pas «Apprendre à mentir» qui est de toute évidence ta chanson qui est le plus passée à la radio ces derniers mois?
Oui, c’est vrai! En fait, c’était vraiment un coup de cœur. J’avais envie de travailler «Andromaque», de faire quelque chose d’épique. On avait déjà pensé à un vidéoclip pour «Apprendre à mentir» et on n’avait pas obtenu la subvention demandée, donc on garde cette idée pour une prochaine fois!
Pour ce vidéoclip, tu as tourné des images dans la neige à Saint-Jérôme, mais tu es aussi partie en Louisiane et au Texas pour le tournage…
En fait BAZ [le réalisateur] m’avait dit qu’un de ses films était sélectionné pour être présenté au Texas… Faque là j’ai dit «hey c’est vraiment cool! Mais en quoi ça me concerne?», il m’a donc proposé de tourner là-bas dans des lieux de rêves.
Je voulais absolument un cheval et une armure en métal!
Comment s’est déroulé le tournage?
J’avais l’impression de vraiment vivre la chanson. Je me sentais comme Hercule, mais en fille. Je devais traverser les douze travaux, parce que ça a l’air de rien, mais pour vrai j’en ai tellement traversé des embûches! Genre survivre à l’insolation dans le désert, où on était resté trois heures avec juste une gourde d’eau!
Et avec une cotte de mailles! Qui m’a d’ailleurs fait penser à Jeanne d’Arc ou à un trip à la Game of Thrones… Question rhétorique: c’était lourd?
C’était super lourd! Mais je voulais absolument un cheval et une armure en métal! Ça a d’ailleurs été un défi pour la conceptrice du costume. Celui-ci avait donc une cotte de mailles en dessous et par-dessus une espèce de coque qui rappelle un peu la coque d’un opossum! Mais imagine toutes les activités que j’ai fait avec ça: courir, marcher au soleil, tomber, être dans le froid, dans une pirogue, monter à cheval… Faut pas oublier que Marc-Olivier Gilbert, le directeur photo, a aussi vécu tout ce que j’ai vécu, parce qu’il n’avait peut-être pas un costume de 20 livres, mais il avait une caméra de 20 livres sur lui!
J’ai essayé de lire un peu sur la pièce Andromaque et Wikipédia m’explique que c’est une tragédie où le monde s’aime, mais jamais de manière réciproque… Tu nous parles de cette héroïne dans ce morceau?
Oui, même s’il y a plusieurs thématiques abordées dans cette chanson. Il y a un moment j’étais dans un état psychologique qui était comparable à la situation d’Andromaque. À la base, Andromaque ça a été écrit par Euripide dans l’Antiquité grecque, et ça se passe pendant la mythologique guerre de Troie. On a tué son mari et elle a deux choix: soit elle décide de marier le nouveau conquérant et elle marche alors sur son honneur, ou bien elle conserve son honneur et reste fidèle à son mari, mais son fils va mourir. Tout ça pour dire que c’est le sujet du dilemme cornélien qui m’intéressait! Mais bon, Andromaque elle clôt le débat en se suicidant!
Il y a quelques jours tu as lancé d’un coup quatre vidéos très minimalistes avec les paroles intégrées dans les visuels. Tu voulais en fait que le monde apprenne tes tounes par cœur?
En fait ces quatre vidéos qu’on a sortis je les vois vraiment comme des «lyrics videos», et non comme des vidéoclips. C’était surtout pour que les chansons soient disponibles sur Youtube et aussi, je porte beaucoup d’attention aux textes donc tant qu’à faire un vidéo, pourquoi pas mettre les paroles. Parce que souvent t’écoutes une chanson 50 fois… et c’est la 51e fois que tu comprends enfin les paroles!
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Suite à notre conversation, je me suis dit que je ne connaissais vraiment pas assez bien ma mythologie grecque, et qu’au final… de l’Antiquité à aujourd’hui, on n’a peut-être pas tant changé niveau dilemmes sentimentaux. Merci Lydia de nous remettre ça au goût du jour!
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Pour lire un autre texte de Claire-Marine Beha: «Lary Kidd et son marteau dans un nouveau vidéoclip».