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Être anticonformiste avec ses Crayolas

Portrait de l'illustrateur Mathieu Potvin

Par
Jean-Philippe Morin
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Vous avez sûrement remarqué les magnifiques illustrations accompagnant les chroniques de Julie Lemay récemment. Très très beau!

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On avait envie de vous parler de l’homme derrière ces œuvres de fou. Il s’appelle Mathieu Potvin pis il est ben ben blood (oui oui, on a ressorti cette expression-là. Le mois prochain on vise à repopulariser l’expression “un fou dans une poche” #BonneChance).

Bref, pour faire un topo rapide de l’homme, on parle ici d’un jeune créatif qui l’a toujours été.

Depuis trois ans, il n’a jamais lâché ses crayolas pour s’exprimer. Suivant une formation de graphisme, puis attirée par la télévision, il passera le début de sa carrière comme recherchiste sur des quiz. Si tu as vu des candidats funnés à Un souper presque parfait, c’est probablement à cause de lui.

Mais le dessin lui manquait. Big time. “Big fucking time”, comme dirait notre Berny national. Coup de chance, il a fait les illustrations de Ce livre n’est pas un journal intime décliné en trois tomes. Gros gros succès.

Métro, dessin, 5@7, dodo

Ça fait maintenant trois ans que notre Jedi de l’aquarelle s’est lancé dans le vide et a décidé de vivre uniquement de son art. Et ça marche! Il travaille actuellement à la publication d’une bd jeunesse nommée L’étrange passé de Monsieur X. En plus de découvrir un tout nouvel environnement; celui des illustrateurs de la grande métropole.

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“Ça me faisait peur au début. Peur qu’on se cannibalise tous un contre l’autre. Mais quand j’ai fait des pitchs pour de la pub contre des gens que j’admire, je n’ai jamais senti de compétition malsaine.”

Quand on parle avec Mathieu, ça l’air vraiment sweet être illustrateur à Montréal. Ils se font des 5@7 entre eux pour partager. J’te jure! Même quand il a des questions pour un projet et qu’il approche des collègues, il ne sent jamais de regard jaloux ou complaisant. (Je vous jure, j’avais moi-même envie de partir à mon compte. C’est quand j’ai réalisé que depuis Paint, je n’avais pas vraiment évolué, mes rêves sont repartis aussi vite.)

La différence qui propulse

Récemment, il a publié un magnifique texte où il explique qu’il a toujours dessiné le poing fermé sur son crayon, comme les enfants.

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Et à quel point (la pognes-tu? ;) ) ça a affecté sa vie! Comment le regard désapprobateur des autres est dur à supporter. Mais comment, quand on décide de ne pas se conformer pour éviter le jugement, on vit toujours mieux.

Une vraie thérapie pour l’artiste que d’écrire cet article-là. Long processus qui en a valu le coup. Depuis, chaque fois qu’il dessine en public, il se sent toujours un peu mieux. Un jour à la fois. Et il a reçu des témoignages de parents qui voient les mêmes réflexes sur leur rejeton et pour qui le texte a permis de mieux comprendre.

Loin de lui l’idée de mettre le spotlight sur sa différence tel un Éric Salvail à la recherche d’attention, il a vraiment voulu le faire pour démocratiser la différence.

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Juste pour ça, il mériterait qu’on le couvre d’or, telle la finale d’Astérix et Obélix : Mission Cléopatre! D’ici son prochain voyage en Égypte, on lui souhaite tout le succès qu’il mérite pour son roman graphique! Et comme il nous a dit :

“Y aura toujours des fermés d’esprit. C’est blessant quand tu le réalises, mais c’est génial quand tu arrêtes de t’en préoccuper!”

You’re doing right Mat! #HighFiveVirtuel

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Pour lire un autre reportage sur un illustrateur : “Chasseurs de fruits vu par l’illustrateur Pierre-Nicolas Riou”

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