.png)
Étienne Coppée : ode au doux et à l’amitié
Jeudi 21 octobre, Ausgang Plaza. Un lancement pandémique en bonne et due forme devant un public restreint. En même temps, c’est bien, plus d’intimité. Malgré les masques, l’excitation est palpable : la musique live a manqué à tout le monde.
Les lumières se ferment, Étienne Coppée monte sur scène avec un grand sourire. À 26 ans, il a déjà l’aisance scénique d’un artiste accompli. Devant le micro, il feuillette un carnet avant de le laisser tomber par terre. « Je vais parler du cœur », lance-t-il. Le ton est donné. Il annonce la présentation d’un film musical — pas un vidéoclip — intitulé Et on pleurera ensemble tout comme son premier album qu’il lancera à minuit tapant.
Tourné avec une caméra Super 8 achetée sur eBay durant la pandémie d’un Allemand prénommé Stein, le film est doux et lumineux. Sur la trame sonore des chansons folk d’Étienne, on voit des bribes de l’univers à la fois réaliste et surréaliste qu’il propose : un monde où les gens rient et pleurent ensemble et où les poivrons et les disques 45 tours poussent dans les arbres. S’ensuit une performance de quelques chansons que le public ne manque pas de chanter avec lui.
Un talent naturel
Quand on lui demande d’où vient son amour pour la musique, l’écriture et la composition, Étienne raconte qu’il a commencé à jouer du piano alors qu’il était tout jeune. C’était aussi l’instrument qu’aimait jouer son père. « Il a composé une chanson pour la naissance de chacun de ses quatre enfants. Ma mère écrivait aussi des poèmes, mais ça, je l’ai su sur le tard. Tout ça pour dire que je ne suis pas une pomme qui est tombée bien loin de l’arbre », explique-t-il en riant.
sa personnalité attachante ajoute une dimension à sa performance qui fait qu’on a l’impression d’être chez lui, dans son salon.
À l’adolescence, il a cessé les cours de piano pour continuer d’apprendre de manière autodidacte. Parallèlement au piano, il écrivait sans cesse. C’est une peine d’amour vécue au début de sa vingtaine qui le pousse à l’écriture de chansons. « Ça m’a chamboulé et ç’a été un moment charnière dans ma vie parce que j’ai eu besoin d’être seul avec moi-même et j’ai eu besoin d’écrire, confie-t-il. J’ai écrit une chanson, qui est sur l’album, c’est la deuxième. Cette chanson est sortie en 40 minutes. J’avais besoin de cet exutoire. Et là, j’avais des mots qui sortaient tous seuls parce que je m’étais mis à écrire. »
L’aisance sur scène est quelque chose de mystérieux. On l’a ou on l’a pas, à ce qu’on dit. Quand on lui demande d’où vient cette assurance, Étienne raconte qu’il a animé longtemps dans les camps de vacances et qu’il a fait de l’improvisation au cégep. « Sans le savoir, j’étais à l’entraînement pour faire de la scène », dit-il. Chose certaine, sa personnalité attachante ajoute une dimension à sa performance qui fait qu’on a l’impression d’être chez lui, dans son salon, en train d’assister à un jam chaleureux entre amis.
L’avant et l’après Francouvertes
Ce printemps, les astres se sont alignés pour Étienne Coppée. On peut entendre sa chanson Demain il fera beau dans l’épisode final de la série à succès M’entends-tu. Au même moment ou presque, il participe aux Francouvertes, qu’il remporte quelques semaines plus tard. « Ça a changé de vitesse. On est embarqué sur l’autoroute. De passé de 60 à 120, je l’ai senti dans mon corps, ma tête et mon cœur. »
«J’ai eu envie de donner une pleine vie à ma musique et qu’on la fasse sur scène comme on l’a fait en studio»
C’est aussi cette expérience qui lui a donné envie de former un band. « J’ai eu envie de donner une pleine vie à ma musique et qu’on la fasse sur scène comme on l’a fait en studio, poursuit-il. J’ai envie de jouer avec d’autres musiciens. Ça a été la motivation de monter le band de rêve. »
Bien s’entourer, sans compromis
Pour cet album comme pour sa carrière, Étienne souhaite s’entourer de gens qu’il aime et avec qui le courant passe. Sa sœur Clémence Aboussouan est sa gérante et il a coréalisé cet album avec Salomé Leclerc et Simon Kearney. Son « band de rêve » est composé de Flavie Melançon, de Bruno St-Laurent et de Julien Comptour. Sur scène, ils ont l’air de se connaître depuis toujours et d’être tissés serrés.
Sur l’album, la liste s’allonge. On peut aussi entendre la musique de Simon Kearney, de Salomé Leclerc et de Guillaume Chartrain, et les voix de Jacob Lainess, de Sabrina Fournier et des parents d’Étienne s’ajoutent à celle de Flavie Melançon.
Que peut-on souhaiter à un artiste qui a une carrière qui décolle à vitesse grand V? L’absence de compromis pour le futur. « Je me souhaite de continuer à avoir envie de prendre des risques, mentionne Étienne. Ça me donne le feeling de vivre en tant qu’artiste. »
À entendre le résultat de ces risques, on a déjà hâte de voir ce que lui promet l’avenir. Il y aura du beau, c’est écrit dans le ciel.