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Étienne Aubert Bonn : 10 ans de projets à caractère (!) typographique

Y'a pas juste Arial et Times New Roman dans la vie.

Par
Vanessa Duval
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Vanessa Duval est directrice artistique, designer et rédactrice. Elle a fondé le Studio Couleur Vive il y a quelques années et quand elle nous a proposé de nous faire découvrir, à travers un petit questionnaire, des créatrices et des créateurs qu’elle aime et dont elle admire le travail, on a dit : « ben oui, c’est sûr! Quand est-ce qu’on commence? » Alors cette semaine, on la laisse nous transporter dans les coulisses de Coppers and Brasses, une fonderie typographique.

Étienne Aubert Bonn

Fondateur de Coppers and Brasses

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Son parcours

Durant ses études au BAC en design graphique (UQAM), il lance, avec Alexandre Saumier Demers (maintenant 2Lettreurs), la fonderie typographique Coppers and Brasses. Celle-ci lui permet de travailler avec divers clients pour des contrats de création typographique sur mesure ainsi que de distribuer des polices de caractères en vente sur le site web de la fonderie. Une fois son diplôme en design graphique obtenu, il décide de se concentrer entièrement à la création de polices de caractères. Il se dirige vers New York, à Cooper Union, où il complète un certificat en dessin de caractères, Type@Cooper. Suite à cette expérience à l’étranger, il se tourne vers les Pays-Bas où il passera un an à raffiner sa technique et sa réflexion typographique à Type and Media, maîtrise en dessin de caractères de la Koninklijke Academie van Beeldende Kunsten, l’Académie Royale des Beaux Arts à La Haye. Cette expérience marque un point tournant dans sa pratique, autant du point de vue technique que du point de vue philosophique. Depuis maintenant bientôt 10 ans, il travaille sur une multitude de projets à caractère (get it!) typographique. Tout ce qui jongle avec le rythme, le contraste et l’espacement l’intéresse.

Un bonheur simple que tu as au quotidien?

Regarder mes plantes pousser.

Une leçon que ton métier t’as apprise?

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Le dessin de caractères a beaucoup pratiqué ma patience. Étant un procédé très itératif, on travaille continuellement les mêmes détails en les améliorant progressivement à chaque passage. Puisque l’on crée un système où tous les caractères et symboles doivent fonctionner ensemble, il faut prendre des décisions très graduelles et les appliquer de façon uniforme à travers tous les éléments de celui-ci. Ces projets peuvent donc demander beaucoup de temps avant d’être finalisés.

Collectionnes-tu quelque chose ? Si oui, quoi ?
Les outils. Quels qu’ils soient. Leur pouvoir me passionne. La manière dont ils influencent la personne qui les utilise et le travail qui en résulte, les possibilités qu’ils offrent, leurs multiples utilités et tout le potentiel qu’ils renferment. De la règle en métal, en passant par la classique paire de pinces, jusqu’à la presse à épreuves typographiques, je ne me défais jamais d’un outil tant qu’il peut accomplir sa/une fonction.

Comment définis-tu ton mécanisme de création ?

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Mon mécanisme de création habituel est de constamment revoir et changer mon mécanisme de création. Chaque projet possède ses propres défis et ils sont donc approchés de façon très différente.

As-tu une obsession ?

J’en ai un peu trop. J’ai la passion facile et j’aime toujours apprendre quelque chose de nouveau.

Un mot que tu aimes. Pourquoi ?

La réponse est dans la question. «Pourquoi?»

J’aime comprendre pourquoi les choses fonctionnent d’une telle façon, pourquoi les gens agissent d’une telle façon, pourquoi certaines décisions sont prises et le raisonnement derrière celle-ci. Je crois que (presque) tous les sujets peuvent m’intéresser à partir du moment où je cherche le «pourquoi».

Ta technique/ ton médium de prédilection?

Au sens large, les mathématiques. En essayant d’être un peu plus précis, les courbes de Béziers, quoique dans ma pratique, les deux ne sont jamais réellement dissociés l’un de l’autre.