.jpg)
Pis, avez-vous bien dormi, gang? C’était raide, après l’épisode de 19-2, de trouver le chemin du repos. Moi, pour me calmer le gros nerf, je me suis amusée à lire les commentaires de tout le monde, à gauche, à droite, sur Facebook, Twitter, sur le site web de Radio-Canada. Comme le Père Noël, je sais tout ce que vous pensez maintenant. Et voici ce que j’en pense.
C’était le meilleur moment de télé au Québec depuis Scoop
Ok, peut-être que vous vous sentez en dissonance cognitive d’avoir eu autant de plaisir à regarder, hier soir, la représentation d’une tuerie comme celle qui s’est produite trop récemment à Newtown. Vous vous demandez peut-être comment le cerveau humain peut survivre à autant d’horreur. Et même l’apprécier. Peut-être qu’il y avait quelque chose de l’ordre du recueillement dans l’événement télévisuel d’hier, alors que nous étions des milliers de téléspectateurs à évacuer en même temps cette horreur de notre système. Je n’ai pas de réponse pour vous. Mais depuis que j’ai su qu’il était normal de vouloir étriper un adorable chaton, je ne m’en fais plus avec le caractère parfois contradictoire de nos émotions.
Radio-Canada aurait dû éviter de diffuser des pubs
Je vous jure qu’il y a des gens qui ont écrit ça. Comme si, parce qu’un épisode clanche plus qu’un autre, on devait épargner le public de nourrir son cerveau captif de propositions commerciales. Comme si les cotes d’écoutes ne servaient à rien. Comme si, en 2013, un diffuseur n’était pas conscient qu’une pause publicitaire était l’occasion parfaite pour tout un chacun de Twitter la bombe qu’il vient de visionner, attirant ainsi encore plus d’auditeurs pour combler encore plus les annonceurs. Remarquez, parmi ces personnes qui ont réclamé le retrait des pubs, il y en a aussi un, plus démuni que les autres, qui a demandé, sur Internet, le même Internet qui contient Tou.tv, que Radio-Canada repasse l’épisode pour ceux qui ne l’ont pas vu. Le retrait des pubs, pour cette personne, j’imagine que c’est par respect pour les familles des victimes?
C’était pas si fou que ça
Il y aura toujours des rabat-joies et des frustrés pour nous faire sentir qu’on s’est énervés pour rien et qu’on n’a pas raison d’aimer ce qu’on aime. On met dans cette catégorie ceux qui ont commenté qu’ils n’avaient pas vu l’épisode et qu’ils s’en foutaient, ceux qui ont trouvé le plan-séquence trop long et ceux qui ont chialé qu’on «voyait plus des vedettes que des vrais policiers».
Radio-Canada exagère
Moi aussi, je trouvais ça exagéré qu’on mette autant de gants blancs avant de diffuser l’émission. Je trouvais que c’était de la grande prudence de service public. Une ligne d’écoute après la diffusion d’une émission de fiction? On se calme. Mais hier soir j’ai compris que tout ça, au fond, c’était surtout du marketing.
On banalise la violence
Je ne sais pas quoi répondre à ça. Sérieux. Je me pose encore plus de questions sur la couverture des vraies tueries.
Imaginez si Podz avait le budget de Homeland
Rien. Ça ne changerait absolument rien. Ce qui rend notre télévision si créative, au Québec, c’est justement qu’on a l’habitude de faire beaucoup avec peu. Confiez les effets spéciaux de votre show aux Satiriques et vous découvrirez tout ce que l’on peut faire avec des bouts de ficelle. Ce qui fait le talent de Podz et des créateurs d’ici, ce ne sont justement pas les gros chars.
—
(c) crédit photo – Radio-Canada
Suivez @judithlussier