Esthéticienne à domicile, entre bachelorette et centre d’hébergement
Pour certaines personnes, se faire les ongles à la maison, ça équivaut à avoir du vernis un peu tout croche et émaillé dès le lendemain (je plaide coupable).
Amélie Desnoyers fait partie de celles qui peuvent résoudre ce problème : elle offre ses services d’esthéticienne à domicile depuis cinq ans déjà. Sa voiture est remplie de vernis, d’extensions de cils permanentes et de teinture à sourcils, et tous les matins, elle est sur le piton assez vite. Elle bâtit son horaire autour des disponibilités des autres.
« Je commence mes journées tôt, quand les enfants de mes clientes sont encore couchés, et je prends aussi des clients en soirée après le travail. Une grande partie de ma clientèle est composée de personnes très occupées, ou qui doivent rester à la maison, par exemple avec de jeunes enfants dont un qui est allaité. »
En plus du vernis, des cils et des sourcils, Amélie offre des soins faciaux, des soins de dos à la paraffine et de l’épilation. « La demande est assez grande, de plus en plus de gens sont intéressés par les services à domiciles. J’ai aussi beaucoup de clientes qui sont françaises, je crois que c’est plus fréquent là-bas! »
Le travail d’Amélie ne manque pas de variété. En plus de ses clientes occupées, elle visite fréquemment des petit groupes d’amies pour un bachelorette, un shower de bébé ou tout simplement un party. Pédicure pour tout le monde!
À l’autre bout du spectre, une grande partie de sa clientèle est plus âgée et demeure en centre d’hébergement. « J’ai des clientes qui ont par exemple de la sclérose en plaques, et qui ont besoin d’aide pour couper leurs ongles d’orteils — tu as quand même besoin de tous ces soins-là, en vieillissant! Et c’est vraiment une clientèle d’habitués, c’est toujours les mêmes gens qui me reprennent. Comme une coiffeuse, je suis au courant des histoires de vie de tout le monde, surtout ma clientèle âgée : j’écoute plus que je parle. »
Facebook? Pas besoin
Une chose que je trouve rafraîchissante dans le travail d’Amélie, c’est qu’elle n’a pas d’Instagram, de Facebook ni même de site web pour annoncer ses services. Elle a quelques annonces en ligne très sobres sur des sites comme Kijiji, mais fonctionne presque à 100 % avec du bouche-à-oreille. À une époque où l’auto-promotion atteint des sommets incroyables, ça fait changement !
« Internet, ça rassemble un peu n’importe qui, donc le bouche-à-oreille est mieux pour moi. Je fais mes choses sans me préoccuper de la compétition, j’ai mon réseau, et je peux me déplacer même si c’est juste pour un petit soin. Je privilégie vraiment les gens qui reviennent. »
Avec un sourire dans la voix, Amélie souligne que le travail autonome permet aussi de choisir sa clientèle.
« Les madames qui m’appellent ne sont pas toutes fines… Ça n’arrive vraiment pas souvent, mais à la longue j’ai développé une bonne intuition ; tu peux sentir la condescendance dans la voix. Dans ce temps-là, tu peux dire que ce n’est pas pour toi et laisser ça de côté. Je tiens à avoir de bonnes personnes autour de moi. »
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