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Est-ce que l’été nous rend vraiment plus « horny »?
Avez-vous davantage envie de sexualité, ces jours-ci? Si c’est le cas, se pourrait-il que votre état d’excitation soit simplement causé par le mois de juin?
Ce n’est pas une question rhétorique, c’est un véritable questionnement qui m’a assaillie tantôt, tandis que je contemplais l’idée de me reproduire avec N’IMPORTE QUI. (Joke, ne m’envoyez pas de photo déplacée, svp.)
Après mon Wikipédia de la récession sexuelle, je me lance donc à nouveau dans l’épluchage d’études! Cette fois, j’ai l’intention de découvrir si l’été nous ravive effectivement la libido ou s’il s’agit simplement d’un mythe perpétré chaque fois que les jupes courtes se pointent le bout du nez.
Commençons d’abord par mon expérience personnelle, si vous le voulez bien. Je la résumerais ainsi : ça fait une semaine que je n’écoute que cette chanson en boucle.
Le constat est clair, je crois. Maintenant, est-ce que la saison douce a réellement un impact sur ma culotte où ne surfe-je que sur la vague d’un cliché persistant? J’ai fait le tour de la question (et du Web).
Le facteur bébé
Je n’ai trouvé aucune étude pour laquelle les participant.e.s auraient pris note du moment de leurs relations sexuelles en fonction de la température. Or, j’ai appris qu’au Canada, c’est en juillet et en septembre que naissent le plus grand nombre d’enfants.
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Une étude américaine avance pour sa part que dès que la température dépasse les 26 degrés Celsius, le taux de natalité chute de 0.4%, neuf mois plus tard (ce qui représente plus d’un millier de bébé en moins).
On peut donc déduire que sur le plan de la reproduction, c’est plutôt le temps frais qui nous inspire. Or, la sexualité n’est certainement pas toujours pratiquée par besoin d’enfanter… Peut-être que le temps des fêtes inspire simplement la famille, et ce, jusque sous les draps?
C’est une piste intéressante, mais une étude menée pendant une décennie et publiée en 2017 par Scientific Reports rapporte que sur Google, les recherches liées à la sexualité (et non pas qu’à la fécondité) sont aussi en hausse autour de Noël. Une autre étude, réalisée quelques années plus tôt par des chercheurs de l’Université de Villanova, arrivait sensiblement au même résultat, tout en dénotant également une hausse de clics liés à la sexualité en juin et juillet.
Bref, si on se fie aux statistiques, l’hiver nous rend plus horny que l’été. Ça n’empêche pas pour autant la saison douce de nous jouer dans le corps…
Le Soleil et nos hormones
Ashwmini Nadkarni, psychiatre et instructrice au département de médecine de l’Université Harvard, a expliqué à Glamour que : « c’est démontré que la lumière du soleil est associée à la sérotonine, un neurotransmetteur clef dans notre capacité à éprouver du plaisir. »
Dans le même article, la scientifique remarque que la bonne humeur collective qu’apporte le beau temps coïncide avec le moment de l’année où on commence à porter moins de vêtements. Résultat : on pense davantage au sexe, en plus de sourire pour rien.
«C’est démontré que la lumière du soleil est associée à la sérotonine, un neurotransmetteur clef dans notre capacité à éprouver du plaisir.»
Dans un article publié dans le journal Metro UK, le psychologue Cliff Arnall explique quant à lui qu’en plus de la sérotonine, les rayons du soleil stimulent notre dopamine. Il poursuit en précisant que : « pour une saine libido, ces deux composantes doivent notamment être présentes. »
Bref, le Soleil nous assure une certaine base de sensualité. Il nous donne aussi le cancer, mais ce sera pour un autre article…
La vitamine D[ésir]
Dre Martha Tara Lee, une sexologue rencontrée par Bustle, précise pour sa part qu’une exposition au soleil stimule notre vitamine D. Et, surprise : la vitamine D serait bonne pour la libido! (Des études ont d’ailleurs été menées pour mesurer l’impact qu’une carence peut avoir sur les capacités érectiles des hommes. C’est ici, si vous êtes curieux.)
L’invitation à se laisser aller
Ellen Scott, journaliste pour la division britannique du journal Metro, s’est aussi intéressée à la question. Dans son papier, elle se penche entre autres sur les facteurs sociaux qui pourraient nous booster la libido.
Je la cite : « Grâce aux congés d’école et aux vacances ensoleillées, on est conditionnés à percevoir l’été comme le moment pour se laisser aller, pour mettre de côté travail et responsabilités puis embrasser nos désirs hédonistes. C’est raisonnable de croire que cet état d’esprit nous donne envie d’être plus sexuels, d’autant plus qu’on est susceptibles d’être plus relax et libérés du stress qui jette habituellement un seau d’eau glacée sur nos désirs. »
«Grâce aux congés d’école et aux vacances ensoleillées, on est conditionnés à percevoir l’été comme le moment pour se laisser aller, pour mettre de côté travail et responsabilités puis embrasser nos désirs hédonistes.»
Voilà qui est intéressant! Si on se sort un peu le travail de la tête, est-ce qu’on laisse plus de place à nos envies? Je n’en serais pas surprise. Ne le prenez pas personnel, mais j’ai rarement envie de faire l’amour quand je me demande si j’aurais dû choisir un autre titre pour ma chronique ou si vous allez aimer le prochain Sans filtre… Par contre, dès que je tombe en vacances, mon esprit se dirige vers une seule chose : la lecture. (Pis, des fois, l’amour.)
À noter : certaines études avancent que plus la destination de nos vacances est excitante, plus on a de chances de ressentir de la passion pour notre partenaire. #Tchernobyl2019
L’avis de Reddit
C’est bien beau la science, mais il ne faut pas non plus tourner le dos à la sagesse des simples mortels. J’ai donc fait un tour sur Reddit, où un usager a publiquement demandé pourquoi l’été le rendait invariablement plus horny.
Je traduis ici des commentaires éclairants laissés sur la plateforme de discussion.
– « C’est parce que la terre est plus proche du Soleil. »
– « Nous sommes des animaux et les animaux se reproduisent quand il fait chaud. »
– « Crème solaire et chlore. Le mélange de ces odeurs est un turn on. »
Mes deux cennes
Très bien, mais moi, j’ai une autre piste… Et si la musique qui joue partout – sur les terrasses, à travers les fenêtres ouvertes des voitures, dans les speakers posés entre les groupes d’amis au parc – nous lançait des messages subtils?
Le magazine américain Billboard a dressé la liste des 10 plus grands succès estivaux de chaque année, depuis 1958.
Le #1 de 2006? Promiscuous de Nelly Furtado feat. Timbaland
2008 ? I kissed a Girl de Katy Perry
2009 ? I Gotta Feeling par The Black Eyed Peas
2010 ? California Gurls de Katy Perry feat. Snoop Dogg
2012 ? Call me maybe de Carly Rae Jepsen
2013 ? Blurred Lines de Robin Thicke feat. T.I. et Pharrell (avec des paroles très contestables, par ailleurs)
2016 ? One dance de Drake
2017 ? Despacito de Luis Fonsi et Daddy Yankee feat. Justin Bieber
2018 ? In My Feelings de Drake
Vous ne voyez pas un thème récurrent dans ces hymnes-là, vous? Quelque chose comme un appel à la fête, au sexe et à la romance? Tsé, si on est horny en été, c’est peut-être juste de la faute aux beats latins…