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Quelque part entre un délire public à la « Rocky Horror Picture Show » et la danse de séduction d’une fille de Tracy — « qui est descendue dans la grand’ ville pour sortir » — vers 2h55 du mat’ au Fuzzy, le «air sex » est exactement ce que vous pensez : faire semblant de s’envoyer en l’air.
À l’instar des « Guitar Hero », « Rock Band » et autre produits du genre ou l’utilisateur singe souvent un talent qui lui manque, là on invite hommes et femmes à feindre l’orgasme tout en demeurant fringué. Et comme avec Élise en secondaire 4 (elle voulait qu’on garde nos t-shirts!!!), c’est plus « badtripant » que drôle ou jouissif…
Tout comme la plupart des cossins troublants et/ou gluants de la planète, le « air sex » est évidemment une création nippone. Les premières compétitions (parce que oui, oui, à l’image du vrai sexe, le « air sex » est une compétition ou le plus rapide l’emporte… du moins, selon les hommes de ma famille) se seraient déroulées à Tokyo en 2006. Tout comme une MTS, on retrouvait l’activité en formule bimensuelle (bi! oh! oh!) dans des bars aux États-Unis dès l’année suivante. Puis, en 2008, plus d’un millier de mimes lubriques se sont retrouvés à Austin pour le premier championnat mondial. Le nom du gagnant en dit long sur l’activité : Sad Larry.
En attendant les premières soirées d’Air Sex montréalaises organisées par Nightlife Magazine (ou Urbania, pourquoi pas), je ne peux m’empêcher de frissonner à l’idée que ce gland de Guy Debord a raison : la société du spectacle nous envahie, la pseudovie l’emporte, on reproduit la société à l’aide de produits, on fait semblant de jouer de la guitare sur notre console Playstation plutôt que de casser les oreilles au quartier avec le véritable objet, on élève une famille puis on appuie sur « Pause » dans « The Sims », on « twit » les moments les plus « mondains », on pense à « Facebook » avant d’appuyer sur le bouton du kodak, certains font du jogging dans leur salon en compagnie de leur Nintendo plutôt que sur le trottoir à quelques mètres d’eux puis faire l’amour devient un spectacle gênant qui fait rigoler la galerie (mais contrairement à ma vie personnelle, le monde paie pour y assister pis y’aurait du B-52’s qui jouerait comme musique de fond), À quand bon un jeu « Wii Life » qu’on en finisse?!
Lors de mon prochain billet d’blogue : comment Warhol a révolutionné la pornographie sur le Web (je ne blague même pas).