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Quelle semaine!
Rapport « topeuh sicrèteuh » sur la collusion en construction, Nelly Arcan s’en prend à Guy A Lepage d’outre-tombe, une biographie olé, olé de Sarah Palin, les foufounes de Boom Desjardins…
Parlons don’ des foufs de Boom…
Hier, plusieurs médias locaux reprenaient la nouvelle : Centraide dévoile une nouvelle campagne « punchée » où des personnalités québécoises se mettent à nu parce que, dans le fond, «En dessous on est tous pareil». Bien que la campagne demeure louable, c’est Centraide après tout, l’accueil de celle-ci était plutôt mitigé sur les fameux réseaux sociaux.
Outre la surdose de filtres Photoshop déjà soulevée par plusieurs commentateurs, on remarque aussi le malaise émanant de certaines photos. La pose de Patrice L’Écuyer laisse deviner un homme qui a de la misère avec son nerf sciatique plutôt qu’un animateur plein de compassion. Idem pour Abeille Gélinas, les yeux de biche et la face « pulpeuse » à « on », qui pourrait autant poser pour une pub de parfum ou un truc séduisant du genre que pour une campagne caritative.
Puis, y’a aussi le message véhiculé.
Selon la brève de Cyberpresse, l’agence de communication derrière la campagne voulait illustrer que « les êtres humains sont semblables, peu importe ce qu’ils possèdent et la chance qu’ils ont eue »… d’où l’idée d’illustrer la campagne qu’avec des musiciens, animateurs, chanteuses et sportives posant nu, mais multipliant les acrobaties pour couvrir leur intimité alors qu’un éclairage et des filtres Photoshop cisèle leurs corps. Ouaip, tout le monde est égal, Publicis! C’est vraiment ce qu’on retient!
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Après la douche froide provoquée par le fameux clip « psychédélicoétudiant » de Paul Piché, c’est à se demander si on ne fait pas par exprès. On s’imagine très bien une rencontre avec Piché, ou les gens de Centraide, où un publicitaire lancerait « Vous allez voir, ça va faire jaser! Ça va être viral! »
« Viral »…
Mot à la mode depuis quelques années, « viral » n’est plus un accident de parcours ou une vague d’engouement pour un quelconque produit culturel pour une raison tout aussi quelconque, on tente maintenant de produire du « viral » en laboratoire, en sarrau blanc et en lunettes de sécurité, coûte que coûte. Le vidéo n’est pas digne d’une icône de la musique folk pop québécoise? Fuck it, ça va devenir « viral »! Certaines photos de notre campagne caritative sont un peu (beaucoup) risibles? Tant mieux! Ça va faire jaser sur Twitter!
Ça me fait penser à un billet de l’humoriste Alexandre Champagne qui, en février dernier, réagissait aux propos d’un cadre du canal V affirmant qu’à talent égal, on devrait recruter l’artiste possédant le plus grand réseau social. L’humoriste – profitant autant d’une certaine célébrité devant les caméras que derrière son ordinateur – croit toujours que le contenu (la bonne idée, le concept efficace) l’emportera toujours sur le contenant (inviter quelqu’un de « big » sur Internet pour attirer ses « followers », produire une émission orientée vers les réseaux sociaux parce que ce n’est pas cher… et parfois même beau et bon, etc.). J’espère que Champagne a raison.
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Ainsi, jamais l’expression « Parlez-en en bien ou parlez-en en mal, mais parlez-en » n’aura été aussi vraie… que triste. Peut-on en parler de façon constructive ou critique à la place avant de lancer ces « virus »?
Oh… pis tant qu’à mentionner Twitter…
Bien que le « twivage » (« tweeter » en écoutant une émission de télé) est, lui aussi, à la mode depuis peu, je bloque.
L’idée de lancer des commentaires – souvent insignifiants – dans l’espace Twitter tout en « fouerrant » devant la télé m’attriste.
Est-ce que ça attire vraiment des téléspectateurs? Je tente de dénicher des chiffres (locaux ou pas) et je n’en trouve pas. Est-ce que ça rajoute vraiment une dimension quelconque à l’expérience mystique qu’est « regarder la télé »? Suivez-vous vraiment #émissiondetélémachin chaque semaine pour lire ce que « Fofie27 » – celle-là même qui « tweet » des niaiseries inutiles à la « renverser mon café : check » – va ajouter lorsqu’elle visionnera le même épisode que vous au même moment, mais dans un autre salon!?
Bien que le contenu pourrait être intéressant, le concept d’ « Open Media », une nouvelle émission carburant au 2.0, m’horripile.
Lors de la première (tiens donc, c’est ce soir), on se pose cette question le plus sérieusement du monde : « est-ce que la télé peut se passer des médias sociaux? » On imagine les prochains éditions : « est-ce que la culture peut se passer des médias sociaux? », « est-ce que les journalistes peuvent se passer des médias sociaux? », « est-ce qu’on peut cuisiner de la lasagne sans les médias sociaux? »
Pire encore, on va non seulement poser la question à « Fofie27 », mais on va attendre sa réponse, la mentionner en ondes puis la décortiquer! Inutile de dire que le « hashtag » de l’émission est déjà bloqué dans mon Tweetdeck…
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Dans le fond, j’suis juste pas assez « social » pour ces réseaux…