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Environnement, culture, politique, droits : les souhaits des experts pour 2026
Parce qu’il faut bien ajouter un peu d’espoir là-dedans.
Le monde a littéralement brûlé sous nos yeux, de la Californie aux forêts de l’ouest du Canada. Au Québec, la politique nous a rappelé plusieurs choses : le PLQ, que les « brownies » ne sont pas que des desserts ; Paul Saint-Pierre Plamondon (PSPP), l’existence des mots « vacuité » et « aplaventrisme » ; et Doug Ford, qu’on est à un coup de fil de perdre nos médecins.
Bref, au milieu de ce flux de nouvelles qui donnent le vertige, on a voulu aller à contre-courant (tellement edgy URBANIA!) et demander à des experts et autres personnes influentes ce qu’elles nous souhaitent pour 2026. Parce qu’il faut bien garder un peu d’espoir.
POLITIQUE : MICHEL C. AUGER SOUHAITE QUE LES POLITICIENS CESSENT DE DIABOLISER LEURS ADVERSAIRES
Le journaliste et analyste politique Michel C. Auger remarque une tendance dans nos dernières campagnes électorales – importée, entre autres, de nos voisins du Sud : des partis politiques qui diabolisent leurs adversaires.
« On est rendu à chercher la caractéristique négative de notre adversaire pour le diaboliser et dire : c’est pas quelqu’un comme vous, il faut pas voter pour lui ou elle », dit-il, ajoutant que cette tendance est devenue « le plus gros problème de la politique actuellement », au point de nuire au mandat des politiciens. « On a beaucoup de gens qui ont été élus contre l’autre et non pas pour ce qu’ils voulaient faire », déplore le chroniqueur politique, qui aimerait voir cette tendance se renverser dans les prochaines campagnes.
Par-dessus tout, il espère qu’on assistera à des débats d’idées plutôt que de personnalités.
Selon lui, il est possible d’en arriver là. « Essayons-le! »
DROITS : LE BÂTONNIER DU QUÉBEC SOUHAITE QUE L’ÉTAT DE DROIT SOIT RENFORCÉ
Grosse année pour le droit au Québec! Dans les derniers mois, des projets de loi de la CAQ ont été vivement critiqués par le Barreau du Québec, qui s’inquiète de l’effritement de l’État de droit dans la province, soient : la loi 2, qui vise les médecins, le projet de loi 1, qui créerait la Constitution du Québec, et le projet de loi 3, qui propose d’encadrer l’usage que font les syndicats des cotisations des travailleurs.
Le bâtonnier du Québec, Me Marcel-Olivier Nadeau, déplore le fait qu’en Occident, les démocraties constitutionnelles, qui ont autrefois été fortes, s’affaiblissent. Son souhait pour 2026 : que « le respect du concept d’État de droit soit le prisme par lequel tous abordent la justice ».
Le bâtonnier estime important de se questionner à savoir si la liberté d’expression, la liberté d’association, l’indépendance des tribunaux et celle des juges sont mises de l’avant dans ces prises de décisions.
« Je ne pense pas que les gens se lèvent le matin en se disant : “Moi, je veux affaiblir ça” », mais parfois, les gens prennent des décisions qui, en fin de compte, font en sorte d’affaiblir ces concepts fondamentaux très, très, très basiques d’État de droit. »
CULTURE : TANIA KONTOYANNI VEUT QUE LA CULTURE SOIT PLUS FINANCÉE ET ACCESSIBLE
Cette année, on a beaucoup parlé du sous-financement de la culture au Québec. En février dernier, la comédienne et présidente de l’Union des artistes, Tania Kontoyanni, l’auteure Kev Lambert et l’ancien directeur du Conseil des arts du Canada, Simon Brault, sont d’ailleurs allés à Tout le monde en parle pour lancer un cri du cœur en ce sens.
Tania Kontoyanni – l’Embellena de l’enfance des Gen Z – souhaite que le Québec consacre 2 % de son budget à la culture et aux arts, que les arts soient « accessibles dans toutes les régions », et que « les géants du web assument leurs responsabilités envers les diverses cultures nationales qu’ils appauvrissent ». Elle aimerait que ces derniers « reconnaissent enfin leurs obligations en respectant les lois des pays où ils sont présents et en payant leur juste part ».
ENVIRONNEMENT : VERS UNE MEILLEURE CONSCIENCE ENVIRONNEMENTALE
En matière d’environnement, une chose est sûre, les choses ne vont pas en s’améliorant. L’année 2025 pourrait devenir l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, selon des données publiées par l’Observatoire européen Copernicus.
Louise Vandelac, professeure à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal, a trois grands souhaits pour 2026 en matière de conscience environnementale.
En premier lieu, elle souhaite que l’on s’intéresse davantage aux causes des problèmes environnementaux. « Il ne sert pas à grand-chose d’avoir simplement peur et de faire de l’anxiété. Il faut aller au fond des choses, il faut comprendre les mécanismes à l’origine des problèmes », dit-elle.
Ensuite, elle veut que l’on identifie les principaux responsables pour faire en sorte qu’ils soient imputables de leurs décisions.
« Il y a toute une série d’interventions d’ordre juridique qui permettent de poursuivre des États, des agences de réglementation, des industriels, et ça, je pense que c’est une source d’espoir. »
Finalement, l’experte souhaite que l’on reconnaisse que l’environnement n’est pas extérieur à nous et que la santé environnementale est intimement liée à la santé humaine. Elle donne l’exemple de la fonderie Horne et des pesticides qui augmentent les risques de cancers. « Ce qui se passe avec l’environnement – en termes de dégradation de la biodiversité, de changement climatique, et cetera –, ça nous touche directement au niveau du corps humain. »

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