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2019 n’a pas été une année facile, d’un point de vue environnemental. Il y a eu les feux de forêts dévastateurs en Amazonie, en Californie et en Australie. Plus près de chez-nous, les inondations de Ste-Marthe-sur-le-Lac et Steven Guilbeault au Ministère du Patrimoine. Puis bon, on ne se contera pas de menteries, l’avenir ne nous réserve malheureusement rien de bien glorieux au rayon des changements climatiques.
Malgré tout, des filets d’espoir éclairent 2020. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont des observateurs et des observatrices de ce champ important de notre vie. Voici en quoi, à leur avis, l’année qui s’en vient est flambant neuve…
La jeunesse comme une marée
« Ça va très mal ! On a tracé des lignes rouges à maintes reprises et on les a traversées autant de fois. Aujourd’hui, on ne travaille plus pour éviter le pire, mais pour sauver les meubles. » Ce sont avec ces mots peu rassurants que Karel Mayrand – auteur et Directeur général de la section Québec et Atlantique de la Fondation David Suzuki – commence sa réponse. Mais en fouillant un peu, il arrive tout de même à trouver du bon.
«Les jeunes forment un groupe démographique large qui n’a rien à perdre… sauf son avenir! Ce ne sera pas une mode de militer pour l’environnement, ce sera un mouvement de fond.»
« Ce qui me donne espoir, ce sont les soulèvements de la jeunesse. Les grands mouvements de l’histoire ont été portés par des groupes démographiques précis – les communautés noires ou LGBTQ, les femmes ou encore les travailleurs. L’environnement, jusqu’à maintenant, c’était un peu l’affaire de tout le monde et celle de personne à la fois. Là, tout d’un coup, une génération comprend qu’on est rendu au seuil critique. Cet enjeu est en train de définir leur génération, comme la révolution sexuelle l’a fait pour les Boomers, le No future pour les X, et le web pour les Millénariaux.
Plus on est vieux, plus le changement nous bouleverse parce que plus on a à perdre. Les jeunes forment un groupe démographique large qui n’a rien à perdre… sauf son avenir! Ce ne sera pas une mode de militer pour l’environnement, ce sera un mouvement de fond. Ça me donne de l’espoir parce que ça change la dynamique. Cette jeunesse, c’est une marée qui monte! Ils sont solidaires, dynamiques, intelligents, hyper-réalistes, ils ne prennent pas la bullshit et refusent le mensonge. Ils ont le pouvoir de mener la lutte, maintenant il faut les entendre. »
La nature et ses droits
Très bien, écoutons-les, alors! Je me suis tournée vers Zy St-Pierre-Bourdelais, membre du regroupement ENvironnement JEUnesse, pour savoir ce qui peut nous stimuler l’optimisme. De son côté, c’est la publication du Plan d’action 2020-2030 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec.
« J’ai eu la chance de participer au comité de travail sur la jeunesse et donc de travailler sur les super propositions faites par la société civile au gouvernement, question de nous adapter et de réduire notre impact. On ne sait pas encore ce qui sera pris et ce qui sera laissé de côté, mais ça me donne espoir! Par exemple, une des propositions sur lesquelles j’ai travaillé, c’est la création d’une loi qui reconnaît les droits de la nature, comme en Bolivie [NDLR : depuis 2012, une loi bolivienne reconnaît le caractère sacré de la Terre-Mère et exige donc sa protection.] »
Une reconnaissance du savoir autochtone
Melissa Mollen Dupuis, militante, chroniqueuse et responsable de la « campagne forêts » à la Fondation David Suzuki, a pour sa part une autre raison de croire en notre futur.
«En mai 2019, le rapport de l’IPBES reconnaissait que les aires protégées gérées par les communautés autochtones étaient parmi les plus en santé dans le monde, alors de plus en plus de gens se tournent maintenant vers la manière de faire des Premiers peuples comme pistes de solution.»
« Pour moi, la bonne nouvelle qu’annonce 2020, c’est le réveil collectif de la communauté scientifique par rapport aux savoirs ancestraux autochtones dans la lutte aux changements climatiques. En mai 2019, le rapport de l’IPBES reconnaissait que les aires protégées gérées par les communautés autochtones étaient parmi les plus en santé dans le monde, alors de plus en plus de gens se tournent maintenant vers la manière de faire des Premiers peuples comme pistes de solution. Sans compter les personnalités publiques comme Leonardo DiCaprio, Jason Momoa et Greta Thunberg qui appuient les luttes des communautés autochtones à travers le monde! »
Voilà un baume sur notre éco-anxiété. Bonne année!