Issu d’une famille de diplomates, Michael Haze a vécu partout autour du globe et avant de finalement s’installer à Montréal pour faire ses études. Depuis il suit sa propre route créant un R’n’B aux sonorités hybrides, ce qui l’a mené aujourd’hui à la sortie de son premier projet, le EP Mickey sur Make it Rain Records. On l’a rencontré pour découvrir la source de son inspiration et l’espace qu’il espère occuper sur la scène québécoise.
En constante évolution
Michael décrit sa démarche artistique comme étant instinctive : « J’ai créé mon style au même rythme que j’apprenais à faire de la musique »,
C’est en explorant des textures sonores, il y a seulement quelques années, qu’il a rapidement trouvé le chemin créatif qu’il emprunterait. « Avant je faisais des chansons sans percussions, car je ne savais pas programmer les drums. C’était plutôt des vagues sonores sur lesquelles je planais. J’ai ensuite appris à ajouter les couches, les kicks et les snares et mes chansons avaient beaucoup plus de structure. Finalement, je me suis mis a écrire des paroles et mélodies pour complémenter le tout et j’ai abouti à une série de chansons qui sont condensées dans ce EP »
Malgré une sorte d’improvisation contrôlée, Michael Haze avait une vision claire pour sa musique. « Mes amis voulaient que je drop la musique, mais je ne voulais pas simplement partager un lien Soundcloud. J’ai plutôt envoyé ma musique à énormément de gens et de labels en ne recevant presqu’aucun feedback. Jusqu’à ce que VNCE (producteur de Dead Obies et A&R de Make it Rain) me donne d’excellents commentaires. Peu après, je recevais une offre de Make It Rain Records. »
Une direction claire
Le label associé à la maison Bonsound a agi comme tremplin pour le jeune chanteur-compositeur : « Make It Rain m’a donné beaucoup de temps et de liberté créative, ça m’a motivé à vraiment m’investir dans la musique. »
Le résultat est un projet qui enrobe les haut-parleurs comme de l’encens enrobe une pièce ; des vocalises langoureuses R’n’B sur des trames électroniques expérimentales et immersives. « J’ai parcouru l’Europe récemment et je faisais des DJ sets dans les villes que je visitais. Les sonorités que j’ai découvertes ont vraiment influencé le projet. Côté vocal, c’est basé dans l’essence du R’n’B américain et les propos viennent des moods que je ressens dans ma vie personnelle. »
En abordant la scène locale, Michael, qui a œuvré dans différents aspects du nightlife montréalais, se dit déçu du manque de partage qu’on y retrouve. « On a plein de scènes en effervescence à Montréal, mais je vois peu de collaborations. On dirait que les artistes et les fans restent dans leurs bulles. J’ose donc espérer qu’un projet comme le mien puisse être rassembleur. »
En terminant notre entretien, Haze révèle qu’il est déjà prêt pour la suite et à faire évoluer son style. « Maintenant que j’ai atteint ce niveau, je veux pousser mon travail encore plus loin. J’ai loué un chalet et recruté d’excellents musiciens. Ensemble, on va aller créer des chansons pendant que je serai une sorte de chef d’orchestre, plutôt que de simplement jouer des “instruments” sur mon laptop ».
La jeunesse et l’esprit nomade de Michael Haze l’ont aidé dans sa croissance fulgurante, mais c’est sa lucidité par rapport à sa carrière musicale à long terme qui lui permettra de survivre longtemps dans cette industrie. Y a pas à dire, le vent de fraicheur qu’amène Mickey au R’n’B local fait du bien, et nous confirme son statut de recrue à surveiller.