DOPETHRONE, c’est un band montréalais qui ne fait pas dans la dentelle. Leur dernier album Transcanadian Anger (allo le référent) est un véritable mur de guitares fuzzy, de voix écorchées et une vision du monde qui témoigne d’un vécu lourd et intense. C’est un mélange de neige jaune, de diarrhée de junkie, de sang, de larmes et de rêves brisés, comme ils le disent si bien sur leur page Facebook.
J’ai eu la chance de rencontrer Vincent, leur guitariste et co-chanteur, au festival Heavy Montréal en fin de semaine pour parler de musique, de dope pis de gars tout nus qui affrontent la police.
CVLT Nation affirme qu’à vos débuts, DOPETHRONE était un « joke band ». Est-ce que c’est vrai?
Oui. C’est devenu sérieux lorsqu’on s’est fait inviter au festival Roadburn, en Hollande. Les gars de Voivod étaient les curateurs, cette année-là. C’est eux qui nous ont invités. Au départ, on était un « party band ». On a juste décidé un moment donné d’enregistrer quelque chose et de le rendre disponible. Next thing you know, le monde en voulait plus!
Sur votre page Facebook, vous déclarez jouer du « slutch metal ». Comment décrirais-tu ça?
Tu prends de la « swamp » de La Nouvelle-Orléans (nldr: La Nouvelle-Orléans est réputée pour ses groupes de sludge metal, un style plus lent et lourd qui rappelle la chaleur écrasante du coin) et tu mets ça dans le congélateur. Ça fait de la « slutch ». De la « slutch » sale d’Hochelaga.
On vous catégorise souvent dans le « stoner metal », malgré que vous ayez l’air de tout sauf des musiciens typiques du genre. Comment vivez-vous avec ça?
On haït ça.
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C’est un style qui fait l’apologie de la drogue, tandis que votre position est beaucoup plus ambigüe. Vous avez plus une relation amour-haine avec les substances illicites. Je me trompe?
Non, c’est en plein ça. On considère notre vision de la chose comme étant beaucoup plus réaliste. C’est sûr que s’il y avait juste de mauvais côtés à la drogue, personne n’en ferait. Ça arrive par exemple que les mauvais côtés viennent à supplanter les bons. C’est un couteau à deux tranchants.
Penses-tu que c’est à cause de vos paroles qu’on vous étiquette en tant que Stoners?
Je sais pas. Sûrement, étant donné que nos paroles parlent de drogue. Je vois pas d’autres raisons.
Ça fait 10 ans que le groupe roule sa bosse. Qu’est-ce qui a le plus changé pour toi dans le milieu de la musique, depuis 2019?
Le « online ». Ça fait une grosse différence. Prend Bandcamp comme exemple : ça permet de mettre sa musique disponible gratuitement pour tout le monde, sans publicité ou de fucking fuckers qui font de l’argent sur ton dos.
C’est vraiment la meilleure plateforme pour ce qu’on fait. Pour le DIY. On peut y mettre la marchandise aussi. Étant donné qu’on offre les téléchargements gratuits, les gens vont voir notre « merch store » et se rendent compte qu’on offre les t-shirts les moins chers sur Bandcamp, alors ils en prennent un pour nous encourager. Pas besoin de Spotify.
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Vous partez en tournée européenne bientôt. Combien de shows faites-vous par année?
Tu m’as pas demandé si je savais compter avant de me poser cette question-là. *rires* Tu me fais faire plein de calculs, là! Il nous en reste soixante et quelques, environ. D’ici à la fin de l’année. C’est deux tournées d’un mois et demi chacune en Europe. C’est intense. C’est rare que t’as des jours off pendant ce temps-là. D’habitude, tu fais un show par jour.
Comme on en parlait tantôt, ça fait dix ans que vous faites ça. Ça fait dix ans que vous connaissez le succès. Selon toi, c’est quoi la clé? Pourquoi le monde trippe sur DOPETHRONE?
On ne fait pas de compromis. On fait ce qu’on a le goût de faire dans la vie. Je pense que c’est à ça que le monde répond.
J’ai regardé la vidéo de Killdozer plusieurs fois et je trippe beaucoup sur la chanson. Y a aussi beaucoup de gars tout nus qui se battent avec la police dedans. Est-ce que c’est un message ou c’était juste pour le fun?
Oui, y a un message. C’est que la police c’est tous des cocus.
https://www.youtube.com/watch?v=SYfJuW282_I&has_verified=1