Dimanche prochain le 17 février, Hubert Lenoir va faire un spectacle intime à saveur jazz dans l’un des bars les plus mythiques du Plateau Mont-Royal, le Quai des Brumes. Le spectacle d’Hubert fait partie d’une programmation spéciale pour célébrer les 10 ans des 5 à 7 Déplogue.
C’est une proposition un peu folle que de faire jouer l’un des jeunes artistes les plus populaires au Québec dans un petit bar de la rue Saint-Denis. Mais, c’est le genre de défi que Jean-Philippe Tremblay, organisateur des Déplogue (et l’un de nos collaborateurs), aime bien se lancer.
À Montréal, sauf quelques exceptions, les bars-spectacles n’ont pas tendance à faire long feu. C’est assez rare qu’une soirée dure aussi longtemps que les Déplogue. Le Quai des Brumes, ouvert depuis 1985, a vu bien d’autres salles ouvrir et fermer au fil des ans. Des événements comme ceux qu’organise JP contribuent à entretenir la réputation mythique de l’établissement à grands coups de soirées mémorables. C’est autour d’une pinte que nous avons rencontré JP pour parler des 10 ans des dimanches Déplogue et de sa deuxième maison, le Quai des Brumes.
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Le début
Le dimanche, c’est le premier shift qu’a couvert JP en commençant à travailler comme barman au Quai. Après avoir fait un peu de booking pour une salle sur Ontario, un peu de DJing chez la voisine d’en haut, le bar la Rockette, Jean-Philippe s’est retrouvé à servir des verres au Quai après un voyage de trois mois à Vancouver. Les Déplogue ont suivi pas très longtemps après. « J’ai repris les dimanches d’une barmaid qui s’en allait et qui avait déjà commencé à booker des shows des fois, raconte-t-il. J’aimais l’idée pis je l’ai vu comme une façon de ramener des jeunes au Quai. » À l’époque, la clientèle était surtout constituée d’habitués dans la soixantaine et l’endroit était en pleine période de transition.
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La première année, en 2009, c’était un peu la guerre entre la vieille garde et la nouvelle. Les habitués n’aimaient pas les shows bruyants, et souvent expérimentaux, qui ponctuaient maintenant leurs dimanches et de fil en aiguille, ceux qui n’étaient pas intéressés ont arrêté de venir y siroter leur bière.
« Le tout premier show que j’ai booké, c’était un pilier de bar qui était tout le temps là un peu chaud. Il avait sorti un album qui avait pas assez tourné à son goût pis il avait envie de jouer. C’était Bernard Adamus. »
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C’était le premier, mais vraiment pas le dernier nom à passer par le Déplogue avant de finir par être connu à travers la province. JP raconte très bien l’anecdote d’un étudiant venu faire un article pour le journal de son université qui était tombé sur un gars seul sur scène avec sa guitare qui racontait au public ses problèmes d’alcool et ses questionnements. Ça n’avait pas tant marqué le jeune journaliste, mais quelques années plus tard, on allait tous connaître son nom… Peter Peter.
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Créer des moments, tout le temps
Depuis quelques années, on parle souvent de créer des expériences… ou des moments spéciaux lors des festivals ou autres événements. C’est quelque chose que le Festif! de Baie-Saint-Paul ou le Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue font très bien avec des concerts surprise ou des perfos dans des lieux inusités. Naturellement, c’est ce que JP fait aussi depuis 10 ans au Quai des Brumes.
« Quand j’ai conçu cette affaire-là il y a 10 ans, c’était ça mon but [de créer un moment]. On est à Montréal, on organise des shows dans une petite salle. Il y en a beaucoup de shows, les groupes jouent beaucoup, la clientèle du bar c’est des musiciens ou des gens qui voient beaucoup de musique… Il fallait trouver une twist pour rendre ça spécial, sinon on allait leur vendre le même spectacle qu’ils ont déjà vu 100 fois. »
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Concrètement, ça donne un Quai plein à craquer où personne ne fait un son pendant que Philémon Cimon, Avec pas d’casque ou Safia Nolin jouent sur la petite scène. Ça donne Chocolat qui fait un concert-surprise passé 22 h un soir de Saint-Jean où les spectacles extérieurs étaient annulés à cause de la pluie. Ça donne aussi des « héros du Déplogue » comme JP les appelle, des Olivier Bélisle, Jacques Bertrand Junior, Louis-Philippe Gingras, Carl-Éric Hudon ou Jimmy Hunt, qui à un moment où un autre ont accepté de venir jouer après une annulation de dernière minute.
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Qu’on s’en rende compte ou pas, tous ces concerts ont créé des moments spéciaux. Des expériences mémorables et bien souvent imprévisibles qui vont rester longtemps dans la mémoire de ceux qui étaient là pour les vivre.
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Dimanche, avec Hubert Lenoir, c’est aussi tout un moment que vivront ceux qui arriveront assez tôt pour pouvoir entrer au Quai. Ce sera un concert exclusif: l’album Darlène au complet dans une formule jazz, dans une salle extrêmement intime… quelques semaines seulement après que le prodige de Beauport ait fait la couverture du célèbre magazine français Les Inrocks.
C’est le genre de mauvais coup, de folie, qui donne tout son charme aux événements organisés par JP. Pourtant, ce qui l’allume toujours et encore c’est de donner une place aux artistes qui commencent. « Là, on fait une programmation spéciale, c’est le fun, mais bien franchement, je trouve ça encore plus spécial de recevoir quelqu’un avant qu’il soit connu, explique-t-il. C’est peut-être mon côté ado qui aime connaître le groupe que personne ne connait encore (rires). Je trouve ça trippant au boute de voir des jeunes quand ils ne sont peut-être pas encore sur la coche, puis de voir ce qu’ils deviennent. »
Hubert Lenoir lance le bal de la programmation des 10 ans des 5 à 7 Déplogue au Quai des Brumes, mais vous pourrez aussi y voir Julie Doiron, Safia Nolin, Philippe Brach, Laurence-Anne et Zen Bamboo, entre autres, pendant la saison. Programmation complète ci-dessous en exclusivité :
17 février — HUBERT LENOIR JAZZ
24 février — JULIE DOIRON
3 mars — LE COLLÈGE D’INGÉNIERIE À L’OEIL
10 mars — HOMMAGE à VASHTI BUNYAN
17 mars — SAFIA NOLIN
24 mars — LAURA SAUVAGE
31 mars — BON ENFANT
7 avril — PHILIPPE BRACH
14 avril — LAURENCE-ANNE
21 avril — ZEN BAMBOO
28 avril — NICOLET
Pour suivre les Déplogue, c’est ici.