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Entretien avec JMA

Par
Kim Lizotte
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Mon ami-économiste-musicien-politicien-et-co-Urbano-blogueur se livre à moi. Suite du billet d’hier dans lequel j’étais moi-même la livrée.

K: Bon, où en étions-nous? Commenceras-tu par un bon latte?

JMA: Je ne bois jamais de café.

K: Q-u-o-i? Comment fais-tu pour rester réveillé? Je ne pourrais jamais imaginer fonctionner sans mon café, il faut que je prenne au minim…

JMA: Tu devrais essayer d’en prendre moins. J’aurais peut-être pu placer plus de questions hier…

K: (Après une pause bien sentie pour que paraisse mon attitude) En tout cas, je te disais hier que j’étais fatiguée de nous, les Québécois. Que tu pourrais revenir à ta vie d’avant avec plus de temps, d’argent, de liberté. T’as pas le goût de tout sacrer ça là, des fois, la politique?

JMA: Très. Et c’est sans doute normal. C’est vrai que de se casser le bécik sans compter pour recevoir en bout de ligne de l’ingratitude de la part de certaines personnes, ça arrive et ça donne envie de faire autre chose. Mais on y rencontre aussi tellement de gens absolument brillants et bien intentionnés que ça remet les choses en perspective assez rapidement.

K: Des gens comme moi?

JMA: (Pause…) Avais-tu une autre question?

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K: Tu en penses quoi de ce que je te disais, que le mouvement indépendantiste semble trop peu sexy. Tu ne trouves pas?

JMA: Non en fait. Tu me parlais de Sugar Sammy. Moi je trouve qu’un souverainiste comme Guillaume Wagner est plus sexy qu’un fédéraliste comme Sugar Sammy.

K: Connais pas l’autre…

JMA: Bien franchement, si tu me montres deux groupes, l’un choisissant de réclamer la capacité de décider lui-même de son destin, l’autre acceptant de laisser les commandes à un pouvoir extérieur composé de gens qui ne vivent même pas ici, je trouverai le premier groupe pas mal plus sexy et rassurant. Chaque camp a ses éléments un peu plus folkloriques. Je considère que d’aimer les Patriotes pour un souverainiste n’est pas plus « ceinture fléchée » au sens figuré que d’admirer la royauté pour un fédéraliste, par exemple. Et il y a quelque chose chez les Patriotes de valeureux. Quand je vois défiler le carrosse de la Reine avec ses corgis, valeureux n’est pas exactement le mot qui me vient…

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K: Okay, parlons des « vrazaffaires » maintenant. Les images de Hey girl venaient-elles de toi?

JMA: Non. J’aurais écrit Halte-là que Dame.

K: Full honnête là, es-tu ambitieux?

JMA: Sans aucun doute, oui, mais je pense que mes ambitions personnelles sont ailleurs qu’en politique.

K: En musique?

JMA: Oui, d’ailleurs j’en profite pour informer les lecteurs que tu chantes vraiment très bien.

K: Mais en politique, puisque tu donnes ta vie à ça en ce moment, c’est quoi tes ambitions?

JMA: Être député ou chef de parti n’a jamais été l’objectif comme tel. C’est un peu par la force des choses que je me suis retrouvé là, parce que je voulais faire avancer la cause. Et quand la souveraineté se réalisera, si je suis le militant numéro 4583, je serai aussi heureux que le premier ministre du moment.

K: Alors combien de temps penses-tu rester en politique avec le beat de fou que ça implique? Pourrais-tu faire 30 ans, comme Jean et Pauline? Ou 130 ans, comme François Gendron?

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JMA: Impensable. Je ne vois pas la politique comme un projet à long terme. C’est malsain dans la plupart des cas d’y être trop longtemps. Les politiciens qui y sont restés longuement tout en gardant leurs convictions sont rarissimes. Je n’ai pas l’intention d’essayer l’hyper-longévité politique de toute façon, c’est une vie trop exigeante pour soi et pour tout son entourage quand on s’y donne à fond.

K: Ça y est, mes craintes d’hier se matérialisent, tu vas me laisser tomber! Je veux un remboursement de ma carte d’Option nationale!

JMA: Penses-tu que je l’ignore que tu ne l’as jamais prise ta carte?

K: (Deuxième démonstration d’attitude en regardant nonchalamment ailleurs).

JMA: La veux-tu?

K: Oui. Mais dis-moi quand le prochain René Lévesque arrivera.

JMA: Juste après la première Coupe Stanley des Nordiques.

K: Si ça prend du temps, trop de temps, et que toi tu pars faire autre chose de ta vie, qu’est-ce qui restera d’Option nationale?

JMA: Tous les autres. Et l’idée. Et toi. Tu te présentes dans quelle circonscription d’ailleurs?

(À suivre…)

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