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Ennio Morricone: 5 fois où il a fait partie de vos vies sans que vous ne le sachiez
Le compositeur Ennio Morricone a rendu l’âme aujourd’hui. Il avait 91 ans.
Qui?
C’est une question légitime. Si vous ne trippez pas activement sur le cinéma, c’est très possible que son nom ne vous dise rien, mais vous connaissez sûrement son travail. L’auteur américain Chuck Klosterman affirmait dans son ouvrage But What If We’re Wrong?: Thinking About the Present As If It Were the Past qu’on atteint le plus haut niveau de succès si on vient à se faire connaître par les gens qui se sacrent de notre métier. Tout le monde connaît l’histoire de Roméo & Juliette, par exemple. Même les gens qui n’ont jamais lu un livre de leur vie.
Ennio Morricone avait atteint ce niveau. Voici 5 fois où il a fait partie de vos vies sans même que vous ne le sachiez:
Dans les Westerns Spaghettis
L’exemple le plus canonique du travail d’Ennio Morricone. Si vous vous y connaissez le moindrement en westerns spaghetti (un sous-genre du Western ultra-macho principalement produit en Italie), vous êtes probablement familiers avec le travail de Morricone. Ça se peut aussi que vous regardiez ces films sans vraiment vous soucier de leurs bandes sonores riches, atmosphériques et uniques en leur genre. Eh bien, c’est lui qui a fait ça.
En fait, ce sont carrément les bandes sonores de westerns spaghettis qui ont rendu Ennio Morricone célèbre. C’est peut-être un peu évident comme exemple, mais ça aurait été étrange de faire un article sur lui sans les mentionner.
Au début des spectacles de Metallica
Depuis 1984, Metallica ouvre ses spectacles avec une chanson d’Ennio Morricone: The Ecstasy of Gold, de la bande sonore du film Le bon, la brute et le truand. Vous pouvez d’ailleurs l’entendre sur leur album orchestral S&M et dans la bande-annonce du jeu vidéo préféré des rock stars de salon frustrées Guitar Hero. Je n’ai jamais joué de guitare moi-même, mais je joue Creeping Death en mode expert.
Comme quoi découvrir Ennio Morricone en piochant sur de gros boutons de couleurs en plastique, ça se peut. C’est ça être une légende.
À travers les chansons de Muse
Si Muse joue Man With a Harmonica au début de Knights of Cydonia en spectacle, ce n’est pas juste parce que ça sonne cool. C’est que la chanson est directement inspirée par le travail d’Ennio Morricone. Les harmonies vocales épiques et les power chords racoleurs sont directement tirés de l’oeuvre du grand maître et se prêtent à merveille au bon vieux rock n’ roll.
Knights of Cydonia n’est pas la seule chanson de Muse inspirée par Morricone. Hoodoo et City of Delusion et l’album Black Holes & Revelations en général se veulent un hommage au légendaire compositeur.
À travers les chansons de Thom Yorke et de Radiohead
L’énigmatique chanteur de Radiohead est probablement le plus grand fan d’Ennio Morricone sur terre. Il parle ouvertement de l’influence que le compositeur italien a eu sur sa musique en entrevue, affirmant que la structure de sa musique est très semblable à celle de chansons pop: « il a une façon bien à lui d’utiliser la répétition pour la rendre hypnotique » explique-t-il.
C’est donc sans surprise que Thom Yorke lui-même s’est lancé dans la musique de film en 2018 avec la bande sonore du remake de Suspiria. L’influence n’est peut-être pas évidente à première écoute (on parle du chanteur de Radiohead après tout), mais lorsqu’on écoute Yorke en parler, on la comprend.
Dans la musique de film qu’il n’a pas écrite
C’est l’ultime forme d’hommage. Lorsqu’on écrit une mélodie tellement iconique, que nos confrères la reprennent près de 40 ans plus tard. Le compositeur Hans Zimmer s’est servi de Man with a Harmonica pour écrire Parlay, une musique qui accompagne une scène de confrontation des plus intenses dans Pirates of the Carribbean 3: At World’s End.
Man with a Harmonica est devenue tellement iconique qu’elle connote la tension et la confrontation dans n’importe quel contexte.
Merci pour la musique, M. Morricone! Longue vie à votre légende!