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En visite au salon du commerce franchisé : platitude honnête

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Tous les grands sphinx de l’industrie québécoise du commerce franchisé étaient réunis au Palais des congrès la fin de semaine dernière. Et puisqu’il n’y a rien de plus trépidant que de jaser avec une représentante des ventes du Boston Pizza, URBANIA s’est rendu sur place afin de vivre au maximum la douce folie de l’Expo franchise. Compte rendu d’une expérience aussi tumultueuse que de passer un après-midi sur le balcon à regarder des chars se stationner.

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À l’entrée, il faut faire très attention pour ne pas se tromper de bord de flèche. Avec un tout petit peu d’étourderie, on peut finir par se retrouver à tester des marchettes et goûter des nouvelles sortes de pablum au Carrefour 50+.

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Dans le hall, on ne peut que constater l’effervescence dont profite actuellement le milieu de la franchise au Québec. Entrons sans plus attendre dans un monde animé et bien vivant.

Histoire de faire croire aux visiteurs qu’ils ne sont pas venus pour rien à l’Expo, tous les représentants s’empressent de nous gaver de brochures, de fascicules et de dépliants. D’emblée, on remarque que ceux-ci ont un faible pour les faces de franchisés qui JUBILENT.

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Et vous, avez-vous déjà fait cette face-là lorsque vous avez reçu 60$?

Un vieux truc pour montrer que les affaires vont bien: sourire et lever le pouce.

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Heureux, cet homme nous fait quand même sentir qu’il aurait préféré être ailleurs qu’à ce photoshoot là.

Plusieurs kiosques ont mis le paquet pour tenter de trouver la perle rare qui leur ouvrira une nouvelle succursale à Boisbriand ou à Dollard-des-Ormeaux. C’est le cas du A&W qui a sorti son set de patio des grandes occasions.

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Et que dire de Jerry, le casse-croûte du terroir, qui tente de réinventer la façon de placer les napkins sur la table?

En s’approchant de la chaise du fond, on fait de belles découvertes.

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Sans surprise, l’argent domine les intérêts, les pensées et les discussions de tout le monde ici. Le monde du café n’y échappe pas.

Œuvre originale et très singulière faite à base de grains de café.

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Pas certain que le gars qui a franchisé les Aventures électroniques a suivi ce séminaire-là.

On peut évidemment tâter le pouls de l’audace commerciale à l’Expo franchise. Difficile de ne pas tomber sur le charme de cette étagère RÉVOLUTIONNAIRE.

L’homme en charge de cette bibliothèque du futur, c’est lui. Honnête, il nous avoue que ceci n’était qu’un stratagème pour nous inviter à venir voir sa conférence. Armé d’un micro-casque, il nous endort pendant plus de 12 minutes en nous racontant les bienfaits de sa nouvelle machine distributrice à liqueurs au design modulable.

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Parlant de révolution, ce kiosque tente de réinventer la pizza en la présentant sous forme de cône. Dans quelques années, on n’aura plus à se couper des bouttes de boites cartonnées en guise d’assiette le 1er juillet.

Manifestement, le milieu de la pizza est en pleine mutation. À venir: le banh mizza et le shawarzza,

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Au lieu d’avoir misé sur la facilité d’approche, certains exposants tentent de franchiser des succursales au concept nébuleux. Si ça vous tente d’avoir un magasin où on peut donner des coups de poing à travers un châssis à la membrane élastique, c’est ici que ça se passe.

Enfin, un magasin pour diplomates canadiens.

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Certains autres kiosques présentent un concept un peu trop ample. Déjà qu’un burger peut difficilement s’associer au qualificatif «chic», imaginez quand on le jumelle à une crème en glace et un enrobage satanique.

Probablement tanné de ne pas être au top d’aucun palmarès, le Boston Pizza a tout mis en place pour trôner au sommet de sa propre catégorie.

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Ce restaurant de déjeuner méconnu ose inclure une région administrative à ses spécialités.

En termes de slogan, difficile de faire mieux.

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À l’Expo franchise, chacun a sa technique pour attirer les franchisés. Loin d’être à bout de ressources, le Shaker s’est tenu au fait des principales expressions marketing de l’année 2012 en rappelant la force du «décor industriel chic», des «soupers tendance» et, surtout, des «sorties nocturnes». L’an prochain, on tentera probablement d’attirer les visiteurs avec une affiche vantant les mérites de leur nouvelle salade au quinoa.

Un peu plus, et on appelait les WordArt en renfort.

Plutôt cool de remplacer les «s» par des «z», non?

Et que dire de cette tendance aux trémas inutiles?

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En gros, si vous gagnez ce concours, vous allez probablement être pognés pour acheter une franchise après trois mois.

Technique infaillible: séduire les visiteurs avec l’un de ces succulents bonbons RBC.

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En termes de choix de police et de design infographique, on ne peut qu’applaudir à tour de bras.

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Au fond du Palais des congrès, on remarque qu’un monde s’ouvre à nous.

À 14h59 le dimanche, nous entrons dans le vestibule des conférences pour voir à l’œuvre la doucereuse Sylvie Grégoire. «Je suis très contente de vous voir. Je pensais qu’il y aurait pas plus que deux ou trois personnes», envoie-t-elle, en introduction, signe que le contenu qui s’en vient est prometteur.

Pendant plusieurs dizaines de minutes, la conférencière nous donne des conseils pour bien choisir son franchiseur. Elle insiste sur l’interdépendance des franchises en rappelant que, par exemple, «si le service à Gatineau est pourri, ben ça va avoir des conséquences partout».

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Avant de sortir de ce labyrinthe de la franchise, nous constatons le laisser-aller de certains exposants, qui ont probablement hâte de crisser leur camp après deux jours de gossage.

En allant vers les toilettes, y a une place qui ressemble à ça.

Après deux heures de recherche intensive, nous avons finalement trouvé le kiosque du Tim Hortons. Étroit, mais chaleureux.

En toute honnêteté, nous avons attrapé la fièvre de la franchise.