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On fantasme un peu à l’idée qu’un orchestre nous accompagne partout où l’on va. Un orchestre omniprésent, jouant une note à chacun de nos gestes, y allant d’un coup de trompette lorsqu’on échappe nos toasts le matin. Un petit badabadapoutcchhh quand on fait un mauvais jeu de mots. Une trame techno qui débute dès qu’on lace nos souliers de course et du Barry White au moment d’aborder la brunette au coin du bar. Le rêve.
Les cafés sont des espaces où la signature sonore est aussi, sinon plus, importante que la marque de café elle-même. Certains endroits sont réputés pour avoir une ambiance sereine, d’autres survoltés et parfois on y trouve une ambiance de salon de thé, comme dans une bibliothèque bondée de gens qui font chuuuut avec un air méprisable. Pour y remédier, on se colle à l’horaire de notre barista préféré, car ses goûts musicaux collent aux nôtres, et à l’inverse, on évite comme la peste les choix douteux du barista du lundi matin qui fait jouer du métal à 7h. Entendre du Black Sabbath avant son premier café, c’est non. Entrevue avec Christophe De Muri du 180g, un café où l’on peut acheter des vinyles et où la musique est toujours on point.
Fiche technique Date d’ouverture : 17 août 2015 - 6546 Waverly Machine utilisée : Coffeestuff CS2 Café de prédilection : St-Henri (Holy Cow) Proprio : Charles-Étienne Brassard et Christophe De Muri Mot de passe WiFi : 6546Waverly Petit Latte : 3.50$ (tx incl.) Conseil de vie des baristas : « Time you enjoy wasting is not wasted »
Comment es-tu tombé dans le monde du vinyle?
Quand j’ai déménagé à Montréal, ma mère m’a laissé prendre son tourne-disque et toute sa collection. Mes parents m’ont eu pas pire jeune, dans la vingtaine, j’ai donc plein de trucs new wave punk industriels, bref un bon fond pour commencer ma collection. J’étais chanceux que ma mère soit une pas pire punk.
Les cafés sont des espaces où la signature sonore est aussi, sinon plus, importante que la marque de café elle-même.
Comment expliquer l’engouement pour le vinyle?
Le son a quelque chose de plus que la musique numérique, mais c’est surtout l’expérience globale qui est augmentée. Le vinyle redonne les lettres de noblesse à la musique en tant que forme d’art. Je trouve que notre consommation de musique MP3 est un manque de respect vis-à-vis des artisans. On ne sait plus quel artiste joue, on ne joue plus les albums au complet et on écoute le tout dans le désordre. On ne remarque pas non plus tout le travail qui a été fait sur le cover.
Es-tu mélomane?
Je suis fan de musique depuis que je suis petit cul. J’achetais des tapes, pis je suis tombé dans les CD. J’ai toujours été un consommateur compulsif de musique.
Comment l’idée est-elle venue d’ouvrir un café-disquaire?
À force de passer des journées entières à chercher des vinyles au Death of Vinyl, Dan, le proprio, a commencé à servir du café aux habitués. Il me portait mon petit espresso…et j’adorais ça. C’est ça qui manquait dans un store : manger, prendre un break, boire un café, et retourner à son digging.
Un ami de Charles-Etienne (mon associé) a trouvé un immense studio dans le Mile-Ex et il nous a proposé de le séparer en deux. C’est un peu lui qui nous a donné un coup de pied au cul pour starter le projet.
Le vinyle redonne les lettres de noblesse à la musique en tant que forme d’art.
Quels sont les bons mauvais côtés d’être dans un endroit industriel?
La première fois qu’on a vu l’espace, on s’est dit…oh ouin…on est pas mal excentré…À l’époque, je ne connaissais rien du Mile-Ex, mis à part le restaurant Manitoba et le bar Alexandraplatz. Je me souviens que tout le monde trippait que ce soit dans un spot caché.
Au pire, s’il n’y a pas un chat, en tant que pigiste, ça va me faire un atelier pour travailler. C’est toujours rough de se botter le cul à travailler le matin, donc c’est un bon argument pour sortir. En plus le loyer était vraiment cheap.
Pourquoi associe-t-on souvent café et musique?
Prendre un café, c’est aussi une façon de prendre une pause. Pour beaucoup de monde, la musique a une importance. Sans t’en rendre compte, t’aimes ça avoir une musique de fond et certaines personnes, comme moi, ne pensent qu’à ça. Ça me rend dingue d’aller dans un resto et que fucking CKOI joue pendant que tu soupes.
Est-ce important d’avoir une signature sonore dans un café?
Ici on peut se targuer de s’assurer d’avoir toujours une musique on point! Il n’y a pas de souffle, t’entendras pas une toune qui fait chier puisque le disque est choisi avec précaution. Le matin c’est plus smooth, et on monte tranquillement en beat s’il y a plus de monde. On s’acclimate selon la crowd.
Ça me rend dingue d’aller dans un resto et que fucking CKOI joue pendant que tu soupes.
Quel disque est le plus rayé à force de toujours jouer?
4.99 d’Alaclair ensemble joue pas mal souvent
Le futur est-il dans les espaces complémentaires?
On n’a rien inventé avec ça, on a juste prouvé que c’est un concept qui fonctionne. On a un micro espace et on réussit à partager nos deux passions. Tu viens pour une chose et tu restes pour l’autre et vice et versa.
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Au 180gr, le barista est tantôt derrière la machine, tantôt derrière les platines. Des mélomanes boostés à la caféine promettent une ambiance sonore renouvelée. On peut s’y poser, prendre un café et plonger dans le stand à vinyle qui regorge d’artistes, allant de Chet Baker à Beck, en passant par Céline. L’expérience n’est pas que gustative au 180g, elle est totale.
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Pour poursuivre votre Quête du meilleur café de Montréal avec Hamza Abouelouafaa : «Le Darling»