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En attendant mon tour chez le médecin

Par
Patrick Leduc
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Quand c’est rendu que le bon Ignacio Piatti porte le noeud papillon, c’est peut-être un signe que j’ai besoin de m’intéresser à la cause qu’il défend. Fidèle à ma réputation, quand ça touche au ballon rond et que ça se passe dans une des 125 circonscription du Bas-Canada – du cameo dans une ligue de ballon coup-de-pied à une exclusivité de 5 minutes avec DB23 – les chances sont bonnes que je photobombe le portrait.

Qu’est-ce tu veux, quand ton boss te décerne le titre de référence du soccer, il faut jouer le jeu et être game de sortir de sa zone de confort de temps en temps. En passant, tu remarqueras que je dis tu, ce que je fais rarement avec mon autre employeur, parce que c’est à toi que je m’adresse – même si vous êtes toute une gang – oui, toi, jeune homme qui lit Urbania, que des bonzes du marketing postmoderne et de la réforme scolaire ont un jour déclaré être plus à l’aise avec la deuxième personne du singulier.

Et comme tu es futé et que tu me vois venir avec cette allusion pas si naïve que ça à propos de sortir de sa zone de confort, tu t’imagines bien que c’est à mon tour de te parler de ta prostate et de la campagne PROCURE – celle qui ne met pas l’accent sur la pilosité qui pend plus ou moins bien au nez.

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Je le sais, tu as d’autres priorités, mais mettons que tu interrompes 5 minutes ton incontestable domination à FIFA14 – tu auras deviné que j’ai découvert Twitch il y a environ 2 semaines – voici une bonne raison d’aller un peu plus en profondeur à propos de la santé de cet organe, lequel te distingue de madame. Pourquoi donc te soucier de ta prostate? Ben, justement parce que tu en as une, une prostate.

Voilà, j’y vais à l’essentiel. C’est mon ami le docteur qui l’a si bien dit – celui qui courait très vite (il avait de longues jambes et de grands genoux sales) et marquait jadis des buts en échappée pour nous, les redoutables Villageois de Saint-Lambert. Pour les copains plus âgés qui comprendront, non, son nom n’est pas Maixent. Désormais chirurgien-urologue – on ne peut pas tous passer sa vie à regarder des matchs de foot! – il est ma référence à propos du délicat sujet qu’est la prostate.

Lui, il fait ce qu’il peut pour sauver des vies. M’en va te dire une affaire, il a même traité avec succès un bobo décelé à temps chez un de mes collègues de la télé. « C’est ton chum qui s’est occupé de moi! » C’est là que je me suis rendu compte que j’en connaissais plus sur la prostate du bonhomme que sur la mienne – le wake-up call dont j’avais besoin, un peu comme une défaite de 4-0 de Canadien contre les Penguins. Aujourd’hui, les bons soins du docteur lui permettent de continuer à donner son opinion sur Michel Therrien ou Russell Martin sans jamais grimacer.

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Honnêtement, c’est pas mal à ça que se résumait mes liens avec le cancer de la prostate au moment où l’on m’a demandé d’écrire ce billet et de porter un petit noeud papillon, pareil comme Nacho. À quoi bon demeurer impénétrable à toute cette sensibilisation? Contrairement au secondaire où toutes les excuses servaient à rater un examen, pour celui-là, tu veux justement aller chercher un billet du médecin.

Je touche à un point, tu trouves pas? (Celle-là, ce n’est pas mon médecin qui me l’a dit, pas encore en tout cas). Mais c’est quand même là où je veux en venir. C’est connu, le cancer est partout, même là où tu n’as pas grande envie d’aller voir. Mais la bonne nouvelle, c’est que celui dont on tâte depuis tantôt – le cancer de la prostate, là, là – ben, il se traite. Ça fait que, suis mon conseil ou bien celui de Nacho, mais pense à t’occuper de ta prostate. Parce qu’un homme sur 7 risque d’avoir ce cancer durant sa vie. Je le ferais pour toi, si je pouvais – tu sais bien que j’ai toujours été un joueur d’équipe – mais c’est pas de même que ça marche. De toute façon, j’ai plus le temps de te parler, c’est moi le prochain dans le bureau du médecin…

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