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En attendant le changement

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Hier, le Québec a élu un nouveau gouvernement minoritaire et Montréal sera représenté par 20 libéraux, 6 péquistes et 2 solidaires.

Tout le Québec criait haut et fort pour du changement. Les partis politiques eux-mêmes ont joué cette carte. Les libéraux nous offraient du changement dans la continuité, le PQ nous a demandé de choisir une autre voie, la CAQ en avait assez et nous a mis dans la face «qu’il faut que ça change» et QS nous a proposé de se mettre debout car, à leur avis, nous étions à genoux. Malgré toutes ces paroles, nous ne saurons que dans quelques mois quelle sera la nature réelle de ce changement. Maintenant qu’il nous reste juste à attendre que ça change au provincial, tournons notre attention sur un autre changement prévisible: Montréal sera en élection dans environ un an. Non mais y s’en passes-tu des affaires!

C’est en novembre 2013 que des élections générales auront lieu dans les municipalités du Québec, incluant Montréal. Après les 12 années au pouvoir du maire Tremblay, nous prévoyons que les Montréalais seront nombreux, tout comme les Québécois cette année, à crier haut et fort pour du changement. Et lorsque l’on compare les élections provinciales à celles qui se tiendront dans la métropole, on remarque plusieurs similitudes.

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Montréal est dirigée par un parti qui porte le poids des années au pouvoir et dont les mandats ont été ponctués de soupçons de corruption (comme les Libéraux à Québec). L’opposition officielle, Vision Montréal, est menée par une femme qui pourrait devenir la première mairesse de Montréal – si Louise Harel demeure à la tête du parti (comme le Parti Québécois de Pauline à l’Assemblée nationale). Quant à Projet Montréal, ce parti fait penser à Québec Solidaire : peu d’élus mais des élus plus « colorés » et à qui l’on consent souvent plus d’intégrité (à tort ou à raison, mais cela est principalement dû au fait qu’ils n’ont encore jamais gouverné). Enfin, serait-ce possible de voir émerger une autre formation à Montréal? Du genre la CAQ qui apparaîtrait quelques mois avant les élections et qui brouillerait les cartes? Allez savoir mais il est un secret de polichinelle que Denis Coderre, actuellement député fédéral de Bourassa (circonscription au nord de l’île), lorgne le poste de maire de Montréal depuis quelque temps déjà. Sans réellement connaître ses intentions, on lui accorde la crédibilité du nouveau joueur, un peu comme aux belles heures de la CAQ alors qu’il y a un an, elle pouvait espérer former un gouvernement majoritaire (dans les sondages du moins). Ça va brasser et la «pré-campagne» risque de commencer plus tôt que tard en 2013…voire à la fin 2012. Ouep, avec un nouveau gouvernement à Québec, les futurs candidats voudront certainement se positionner en exprimant leurs demandes pour Montréal, cœur économique du Québec.

Reste à voir les enjeux qui seront mis au premier plan par les formations. Parions que l’éthique et l’intégrité en feront partie (encore une fois, tout comme à Québec). Ce sont certainement des éléments incontournables en démocratie, mais nous espérons que le débat ira au-delà de ces questions, la classe politique n’étant pas totalement composée de « croches ».

Il y a une foule d’autres sujets déjà connus longuement discutés dans les médias qui méritent l’attention des candidats. Un exemple: les rues de la ville sont un chantier à ciel ouvert et le restera pour encore plusieurs années. Montréal a entrepris le renouvellement de ses grandes infrastructures routières qui ont été, pour la plupart, construites dans les années 60-70. Les travaux vont s’étirer sur plus d’une décennie. Profitons-en pour faire quelque chose de mieux, car ce genre d’opportunité n’arrive qu’à tous les 50 ans. Tant qu’à reconstruire, il faudrait tapisser la ville de voies réservées pour les transports collectifs. C’est facile d’inclure une voie pour bus dans un nouveau projet. Cela dit, c’est un bordel incroyable d’en implanter une sur une route existante : on enlève des places de stationnement ou une voie de circulation ce qui crée instantanément de la résistance. Autre enjeu : les condos poussent comme des champignons! C’est génial, mais ça vient créer une offre résidentielle limitée. Ça va prendre un minimum de diversité (condos, maisons en rangées, coopératives, logements sociaux, etc.) si Montréal veut conserver une certaine mixité sociale.

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Là on va s’auto-scooper, mais les Justiciers urbains vont travailler sur un « anti-programme » en vue de la prochaine élection municipale. C’est quoi un anti-programme? C’est un buffet politique rempli d’idées que nous allons offrir aux différents partis. Ils pourront piger dedans à volonté, ça va être un « all you can eat ». Alors commencez à y penser vous aussi. De quoi Montréal a besoin et quels enjeux devraient être une priorité pour l’avenir? Plus que n’importe quel autre palier de gouvernement, les compétences municipales ont un impact direct sur le quotidien des citoyens et pourtant, c’est à ce niveau que le taux de participation est le plus désastreux. Tout au long de l’année, les Justiciers urbains veilleront à ce que ça change !

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Pour suivre les aventures des Justiciers urbains: www.lesjusticiersurbains.com