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Ed Hardy d’hiver

Par
Sami Bouabz
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Il y a ceux qui en ont un. Et ceux qui n’en ont pas.

Ceux qui en ont un aiment l’exhiber et nous répéter qu’il est beau, chaud et sexy.

Ceux qui n’en ont pas aiment dénigrer ceux qui en ont un ; parce qu’au fond d’eux-mêmes, ils en veulent un.

Non, ce n’est ni un cou plein de sucettes, ni un poster de Patrick Huard torse nu, ni d’un organe sexuel quelconque.

On parle plutôt ici d’un Sac Magique haut de gamme, d’une veste de flottaison hivernale, du Ed Hardy de l’hiver…et j’ai nommé : un manteau Canada Goose.

Un peu plus cher qu’une poche thermique de chez Jean Coutu, les manteaux Canada Goose ont fait fondre bien des cœurs…et des portefeuilles. Il y en a de plusieurs couleurs, de plusieurs modèles, ils coûtent cher, mais le constat est facile à faire : ils sont partout. Une simple balade à la station de métro McGill ou sur la Sainte-Catherine suffit pour constater l’ampleur de l’épidémie ; des dizaines de capuchons à la fourrure de coyote nous entourent. Les nombreux adeptes qui se pavanent fièrement – « pavanent fièrement » est un euphémisme ici – dans leur Mini Cooper des parures d’hiver aiment rappeler à tous ceux qui veulent bien l’entendre à quel point leur manteau d’esquimau du Grand Nord est juste parfait.

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Mais comme la paix absolue n’est possible pour aucune espèce vivante sur cette Terre, une armée de féroces prédateurs envieux a fait son apparition pour les hanter : les Goose Haters.

Avec leurs pointes mesquines et leurs regards méprisants, les méchants détracteurs des Canada Goose ne ratent pas une occasion pour tourner en dérision les inconditionnels du petit badge rouge. En général, les gosseux « Gooseux » ne feront pas grand cas des critiques puisqu’elles proviennent surtout « de ceux qui n’ont pas les moyens de s’en payer un ».

Ceux qui s’affichent « anti-Goose » disent néanmoins avoir l’impression d’assister à un beau défilé de mode de dindons farcis. Ces haters là ne se feront pas prier pour mettre le feu n’importe quand à ces jackets de douchebags rouge flamme. Nous en avons croisé quelques-uns qui, avec quatre arguments, ont littéralement élevé le manteau du siècle au rang d’ennemi à abattre.

Argument 1 : célibataires rejetés
Si certains préfèrent les surnoms mesquins pour critiquer le coat de l’année, d’autres suggèrent plutôt des arguments plus profonds, comme Christelle, Goose hateuse solide depuis toujours. « Ceux qui en portent un sont visiblement célibataires puisqu’ils n’ont personne pour les tenir au chaud, lance de manière pas mal baveuse l’étudiante en Traduction. C’est de la pollution visuelle massive ! » Prendre le risque de passer pour un célibataire en manque d’affection ou avoir l’air en chaleur dans un collet de fourrure? Grave dilemme.

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Argument 2 : gang de suiveux
Ian, 22 ans, n’a rien d’un douchebag ni d’un célibataire endurci. Il nous assure qu’il a une blonde, qu’ils se donnent régulièrement de l’affection et que sa douce ne voit pas sa veste hivernale comme une compétitrice. Pourtant, il n’a pas pu résister plus longtemps. Il s’est acheté un des 250 000 manteaux Canada Goose vendus annuellement par des détaillants autorisés. « À force de voir autant de monde avec, tu finis par te dire que ça pourrait bien te faire à toi aussi », se convainc-t-il… Originalité ? Allo ?

Argument 3 : come on !
Pour Véronique, jeune serveuse dans un bar branché, « le plus drôle, c’est de voir se croiser deux personnes, qui étaient tellement sûres d’avoir choisi une couleur originale –genre jaune pompier–, avec le même manteau. Ils s’haïssent à mort, ça se voit dans leurs yeux ». Come on, Goose people ! Il y a déjà assez d’attaqueurs comme ça, vous pourriez faire preuve d’un peu plus de solidarité entre vous.

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Argument 4 : la grippe A (H1N1)
Alors que nos hôpitaux montréalais sont bondés de monde grippés et agonisants, un autre type de microbe contagieux se propage à une vitesse foudroyante dans les rues de la métropole : celui du Canada Goose.

C’est du moins ce qu’affirme un groupe Facebook, qui rassemble pour l’instant une soixantaine de personnes et qui a été consacré à ce «virus» particulier. Puisqu’il est question de dindons, ce ne peut être que la grippe A(H1N1) qui nous guette…Un autre, comptant environ 400 membres, invite ceux qui « ne sont plus capables de voir un Canada Goose à chaque deux personnes » à joindre la page.

Pour toutes ces bonnes raisons, la chasse au gibier est ouverte !