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Ces textes sont extraits du #30 spécial Humour | présentement dans les kiosques
Ce n’est pas nécessairement plus drôle dans la cour du voisin, mais quand ça rit à côté, on veut traverser pour se faire conter la joker. Pour vous éviter le déplacement, voici de quoi le voisin rit.
Mexique
Texte : Lirca Espinosa
Les Mexicains aiment beaucoup rire. Ils sont drôles, taquins, ricaneurs. Mais leur sens de l’humour peut être noir, sarcastique, caustique et même cruel. Ils peuvent autant rire des pauvres que des handicapés, des narcotrafiquants, des prêtres ou de la vie que de la mort. Par exemple, les Mexicains ont l’habitude de blaguer à propos d’une tragédie peu de temps après qu’elle ait eu lieu. Comment est-il possible de rire d’une tragédie? Malgré les apparences, ils ne rient pas du fait en lui-même, ni de ses conséquences. Ils rient plutôt du contexte parfois ridicule de ladite tragédie… Bon an mal an, les Mexicains rient dans la joie et dans l’adversité. L’humour populaire devient ainsi une forme de résistance, un mécanisme de défense pour supporter et braver la médiocrité et la corruption des gouvernants, la lutte de pouvoir qui règne dans le pays et le pathétique système de justice. Pour tout dire, au Mexique, on préfère rire cyniquement des choses plutôt que d’en pleurer.
Thaïlande
TEXTE : Stéphanie Martel
En Thaïlande, tout est prétexte à la rigolade, même les paris les plus fous. Or, si le sourire est presque inné chez les Thaï, le rire l’est… un peu moins. Outre les jeux de mots dont les Thaïs sont fanatiques, le premier degré est à l’honneur, surtout quand il s’agit de slapstick. Au sarcasme, ils préfèrent de loin la déconfiture d’un personnage roué de coups jusqu’à l’inconscience. Cela dit, en Thaïlande, évitez de faire le malin avec la politique, le lèse-majesté étant sévèrement puni. Cela n’empêche pas les Thaïs de trouver de jolies métaphores, comme celles au sujet du conflit avec le Cambodge : « Une femme en couple, c’est comme l’armée thaïlandaise avec le temple de Preah Vihear. Elle se demande souvent ce qu’elle fait là, mais elle reste quand même. » En désespoir de cause, lors d’une soirée qui tourne au vinaigre, les Thaïs préfèrent la vidéo du chat avec l’imprimante. Pour les faire rire, ça marche à tout coup.
JAPON
Texte : Julien Pitre
Au Japon, le manzai est l’un des styles d’humour traditionnels les plus populaires. Il met généralement en vedette un kombi (tiré de l’anglais combination) de deux humoriste. Le premier est sérieux et le second, bouffon. Sur scène, ceux-ci s’échangent des réparties cinglantes truffées de malentendus, de propos ambigus et de jeux de mots. Imaginons des duos de Dominic et Martin bridés et on a le portrait. Ils y vont de numéros de stand up, durant lesquels le Martin (tsukkomi) s’emploie typiquement à réprimander le Dominic (boké) pour ses bêtises et ses faux pas, pour ensuite lui assener sur la tête des coups d’harisen, un éventail surdimensionné. Les sévices corporels de toutes sortes constituent d’ailleurs une source intarissable d’amusement pour le public nippon. La résurgence moderne de cet art comique a surtout eu lieu dans la ville d’Osaka, où est né le conglomérat Yoshimoto K?gy?, chef de file du secteur de l’humour, l’équivalent de Juste Pour Rire au Japon.
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