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Dookie: toujours aussi jeune, malgré ses 25 ans

L'album phare de Green Day ne parlait pas que de masturbation.

Par
Mathieu Aubre
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Nous sommes en 1994.

Le rock est toujours vivant et le punk a encore ses belles valeurs anticapitalistes. On va s’entendre sur le fait que chialer non-stop sur le capitalisme, c’est rarement rentable musicalement. Mais l’industrie musicale change sous l’influence de MTV, comme dirait Dire Straits, et la rentabilité commence à sembler être un objectif capital chez certains groupes, aussi champ gauche soient-ils.

Green Day est en ce sens un groupe particulièrement de son temps, avant la débandade post-American Idiot, on s’entend! Récemment signé sur un label major, soit la filiale plus alternative de Warner Reprise, le trio se lance pour son troisième album dans une épopée ambitieuse. Avec un son plus propre, sous l’influence du jeune producteur des Muffs Rob Cavallo, le groupe réussit à faire parler de lui en bien par la critique.

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Le succès populaire suit assez rapidement lui aussi, alors qu’on assiste à une première. Qui voit-on poindre au second rang du Billboard 200? Un band punk, jusque-là presque inconnu hors des cercles d’initiés des radios campus, pourtant bien loin de se soucier de plaire à monsieur-madame tout le monde et en pleine mission de tout détruire.

https://www.youtube.com/watch?v=SmJxtgmsqAE

C’est surtout porté par la fédératrice When You Come Around, succès immédiat, que le groupe réussit cet exploit. Certifié platine dès 1999, l’album reste encore aujourd’hui celui s’étant le mieux vendu de la carrière du trio avec pas moins de 20 millions de copies vendues.

La tournée qui s’en suit restera célèbre pour une quantité de problèmes liés à l’attitude irrévérencieuse du groupe. Le batteur Tré Cool sera notamment blessé lors de leur passage à Woodstock 94’ par un gardien de sécurité durant une bataille monstre contre le public dans un champ de boue. Plus tard, le chanteur Billie Joe se présentera nu devant la foule du Madison Square Garden pour jouer She dans un événement musical de Noël. En gros, une attitude punk comme on les aime. Une partie de la tournée européenne du groupe sera finalement annulée, alors que Billie Joe attrape le mal du pays et souhaite revenir au plus vite auprès de sa fiancée, alors enceinte.

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Ce qui nous reste aujourd’hui de Dookie, 25 ans après sa sortie, c’est la naissance d’un mouvement pop-punk particulièrement rentable. Le grand public commence à s’intéresser à la musique alternative de Green Day et autres Nirvana, alors que Blink-182 et Sum 41 prennent la balle au bond. Les thèmes porteurs de cet album, soit l’anxiété sociale des adolescents et des jeunes adultes, la bisexualité et la révolte tranquille face à un système brisé, se concrétisent aussi comme des enjeux politiques et sociaux majeurs pour les jeunes milléniaux de l’époque.

Donc non, Dookie n’est pas qu’une suite de chansons sur la masturbation, mais bien une œuvre phare de la culture 90s, quoi qu’en disent ses détracteurs!

Deal avec.

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