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DIY : Boules puantes

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Avoir un chez-soi qui sent bon, c’est un objectif difficilement contestable. En regardant la quantité de nettoyants, de parfums, de désodorisants et de chandelles parfumées en vente dans les magasins, il semble impossible d’ignorer comment faire en sorte que notre appartement enchante les narines de nos visiteurs.

Et si malgré tout on n’est pas sûr, Google est toujours prêt à nous apprendre comment faire en sorte que notre chaumière sente la cannelle ou Noël.

Mais si jamais on veut que ça pue? Que faire? Google ignore habilement la question lorsqu’on la lui pose.

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On peut évidemment verser dans l’insalubrité ou acquérir trois chats et un seul bac à litière. Mais si on veut une solution rapide et relativement hygiénique? On opte pour le pendant diabolique du Febreze : la boule puante.

Tout est toujours plus drôle lorsqu’on le fait soi-même, et les boules puantes ne font pas exception à cette règle. J’ai donc sondé internet à la recherche d’une bonne recette. Étrangement, alors que les vidéos et articles “Do it yourself” sont normalement produits à 90 % (minimum) par des filles, dans la catégorie boules puantes, on frôle le 100 % de garçons. Eh ben.

Deux techniques m’ont paru tout particulièrement intéressantes (à noter que j’ai systématiquement rejeté celles qui contenaient des excréments, parce que ark).

Les voici.

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La bombe aux cheveux

Ingrédients :

  • Une feuille de papier
  • Deux élastiques
  • Une dizaine d’allumettes
  • … Une petite mèche de cheveux

La bombe aux cheveux porte un nom assez dégueulasse, et pour dire vrai, elle l’est pas mal. Sa puanteur provient du fait que des cheveux qui brûlent, ça pue (comme vous le savez si vous avez déjà eu un accident en soufflant vos chandelles de fête — ça nous est tous déjà arrivé).

La technique est assez simple : on met les cheveux ainsi que les têtes des allumettes (sauf deux) au centre de la feuille de papier.

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On replie ensuite la feuille (pas trop serrée pour laisser l’air circuler), on fait tenir le tout en place avec les élastiques et on fixe les deux allumettes restantes sous les élastiques. Ne reste plus qu’à allumer le tout…

Les points positifs :

  • Se fait très rapidement
  • Pas besoin de matériel très compliqué
  • Ne coûte à peu près rien
  • Presque compostable?

Les points négatifs :

  • Il faut se couper des cheveux
  • Peut mettre le feu si utilisée à l’intérieur
  • Ne fonctionne pas ben ben si utilisée dehors…
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Une amie a accepté de m’aider à faire cette bombe puante, mais elle n’était quand même pas assez folle pour me laisser la tester dans son appartement. On est donc allées dans une ruelle pour expérimenter la chose…

Et honnêtement, ce fut plutôt décevant. En se mettant volontairement la face dans la fumée, on sentait… une odeur de brûlé. La brave amie est même restée une minute complète à côté à voir si l’effet venait avec le temps, mais non… Et dès qu’on se mettait debout, on ne sentait juste plus rien.

Il faudrait probablement utiliser cette bombe à l’intérieur, mais mettre le feu en dedans n’est jamais une idée de génie…

Au suivant!

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La bombe à l’ammoniaque

Une chose sur laquelle semblent s’entendre la communauté scientifique et les petits blagueurs, c’est que le sulfate d’ammonium dégage des effluves absolument dégoûtantes. Une “odeur cauchemardesque qui fera frémir n’importe qui de dégoût” : c’est ce qu’on nous promet si on réussit à faire une bombe à l’ammoniaque.

Vous conviendrez avec moi que c’était pas mal tentant d’essayer.

Ingrédients :

  • Une dizaine d’allumettes
  • Une bouteille de verre vide et propre
  • De l’ammoniaque
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La partie la plus difficile est de se procurer de l’ammoniaque, qu’on peut trouver en fait dans la plupart des quincailleries.

J’avoue que j’ai eu assez peur en en achetant. Premièrement, parce que la bouteille vient dans un sac de plastique, comme si elle allait se mettre à couler. Deuxièmement, parce qu’il y a un logo de main-squelette dessus, et ça m’a toujours terrifiée.

Mais bon. N’écoutant que mon courage, j’ai fait comme le recommande la recette : j’ai mis les têtes des allumettes au fond de la bouteille, et j’y ai ajouté quelques centimètres d’ammoniaque, en échappant évidemment au passage sur mes doigts (qui ne sont pas devenus des doigts-squelettes, à ma grande joie). On ferme ensuite la bouteille et on la remue un peu; puis, on attend deux ou trois jours avant de l’ouvrir. Attention, stipule le tutoriel : si vous attendez trop longtemps avant de l’ouvrir, la bombe peut EXPLOSER. Donc… attendez, mais pas trop, genre.

Très rassurant.

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Après trois jours, je confirme : l’odeur quand on ouvre la bouteille est absolument dégueulasse. Versez-en un peu dans n’importe quelle pièce, et succès garanti : il sera difficile de rester dans celle-ci!

Points positifs :

  • Ça fonctionne
  • Avec une bouteille d’ammoniaque (6,50 $ au Rona), on peut faire environ 50 bombes puantes

Points négatifs :

  • Ça peut apparemment exploser
  • Il faut attendre quelques jours avant de l’utiliser

Qualité industrielle

Bon, c’est bien beau les DIY, mais passons aux choses sérieuses si vous voulez bien. Y a-t-il des substances qui reproduisent les mauvaises odeurs de manière PROFESSIONNELLE?

Quel est l’équivalent puant du Chanel numéro 5?

Le Livre Guinness des records liste deux substances comme étant les plus puantes du monde. Sans surprise, celles-ci sont de confection américaine.

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La première se nomme la “US Government Standard Bathroom Malodor”, et est censée reproduire une odeur de matières fécales humaines, à la puissance “extrême”. Elle sert en général à tester l’efficacité des désodorisants d’air. Avec un peu d’imagination, l’existence de ce produit nous permet de conclure que des gens dans le monde font un travail vraiment pire que le nôtre…

Standardiser l’odeur du caca : drôle d’époque que celle à laquelle nous vivons.

Le deuxième produit est un mélange de substances dégageant des odeurs de nourriture et de carcasses en train de pourrir. Elle a été utilisée par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale contre les soldats allemands et japonais pour les humilier. Ça n’a pas tellement bien marché : le produit était volatil et avait tendance à se répandre sur l’assaillant. Les armes “odorantes” ne sont pas tellement utilisées en temps de guerre, mais celle-ci est restée célèbre, peut-être en partie à cause de son nom, “Who, me?”, bien cocasse pour une arme…

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Fait intéressant : il est interdit, selon la Biological Weapons Convention, de concevoir des armes puantes (stentch weapons) faites à partir de composés biologiques; les mélanges doivent absolument être synthétiques. Ma bombe aux cheveux est donc interdite selon la convention!

Une chose d’illégale de plus s’est déroulée dans les ruelles de Montréal cet hiver…

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