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Dis-moi avec qui tu sors, je te dirai quels éléments patrimoniaux glisser dans la conversation!
URBANIA et le ministère de la Culture et des Communications du Québec sont fiers de s’associer pour vous faire (re)découvrir notre patrimoine local!
Alors que l’hiver tire à sa fin et que les beaux jours se dessinent à l’horizon, bon nombre de Québécoises et de Québécois sont à la recherche de deux choses : l’amour – et une raison de prendre la route!
Et si l’on faisait d’une pierre deux coups? Étant donné tous les joyaux dont regorge notre province, il y a forcément quelque chose dans le patrimoine québécois qui saura plaire à la personne à qui vous comptez proposer un rendez-vous galant. Suffit de savoir où chercher!
Alors, pour vous aider dans votre quête d’amour et d’aventure, découvrez ce petit guide et dites-nous quel type de personne vous rêvez de fréquenter : on vous dira de quoi lui parler!
Quelqu’un qui aime prendre la route
Les photos de la personne qui vous intéresse la montrent toujours dans un endroit différent : devant un temple à Bangkok, un musée au Brésil, au milieu des fameux toits bleus des Cyclades… De toute évidence, vous avez affaire à quelqu’un qui aime explorer. Ce qui est possible, même en restant en ville!
Par exemple, cette personne connaît-elle le Château Ramezay? Beaucoup de Montréalaises et de Montréalais passent à côté sans trop le remarquer – c’est pourtant l’un des derniers témoins qu’il nous reste de la vie en Nouvelle-France.
Bâti par le gouverneur Claude de Ramezay en 1705 comme hôtel particulier (une manière élégante de parler d’un petit palais urbain), le Château Ramezay est aussi vieux qu’il est historique, mais toujours en excellent état du fait qu’il a continuellement été habité ou utilisé depuis sa construction.
Que pourriez-vous apprendre sur le Château à la personne que vous y emmènerez? Entre autres qu’il a été le siège social de la Compagnie des Indes, que c’est là que Benjamin Franklin et Samuel Chase ont tenté de convaincre les Québécois de se joindre à la cause des rebelles américains, qu’il a servi un temps de palais de justice et qu’il a hébergé les facultés de médecine et de droit de l’Université Laval! Devenu un musée en 1895, le Château Ramezay a été un des trois premiers bâtiments à être classés au Québec.
On parie combien que votre date ne savait pas tout ça?
Quelqu’un qui adore goûter à tout
Il faut savoir que le patrimoine, ce n’est pas toujours quelque chose de tangible. Les éléments inscrits au Répertoire du patrimoine culturel du Québec se divisent en quatre grandes catégories.
Tout d’abord, il y a le patrimoine immobilier, qui concerne la plupart des immeubles historiques. Vient ensuite le patrimoine mobilier, par exemple des tableaux, des manuscrits ou certaines pièces de valeur architecturale ou archéologique. Puis il y a des événements, des lieux et des personnes qui ont marqué l’histoire, comme René Lévesque ou Marcelle Ferron.
Mais il y a aussi une quatrième catégorie, moins connue du grand public. Imaginez la surprise de votre partenaire – qui avait indiqué ses passions culinaires dans son profil – au moment de découvrir que votre exploration du patrimoine vous mènera… à la cabane à sucre!
Eh oui, nos belles « traditions du temps des sucres » provinciales, de renommée mondiale, ont été désignées par le ministère de la Culture et des Communications en tant qu’élément du patrimoine immatériel du Québec.
Pluricentenaire, la pratique de la collecte de sève d’érable était déjà répandue chez les Premières Nations avant l’arrivée des colons. Et encore aujourd’hui, bien que les avancées technologiques aient permis de rendre plus efficaces la récolte de la sève et sa transformation en sirop, beaucoup de ce savoir-faire nous vient toujours des techniques développées par les Premières Nations.
En plus de la pratique elle-même, le Ministère reconnaît l’importance socioculturelle pour les familles québécoises (et des touristes du monde entier) de se retrouver à la cabane à sucre pour un moment de convivialité, autour du même repas typique qu’on servait à l’époque à ceux qui « couraient les érables » et qui comprend au dessert l’incontournable tire sur la neige.
Pendant que vous êtes là-bas, vous pourriez d’ailleurs en profiter pour vous initier à un autre élément du patrimoine immatériel du Québec : la gigue!
Quelqu’un qui rêve de prendre le large
Votre date aurait rêvé d’être capitaine de bateau. En kayak, en canoë, en planche à pagaie ou simplement pour pêcher la truite, tant qu’elle peut parcourir les points d’eau, tout est beau!
Essayez de la charmer avec un petit rappel de l’importance historique de nos innombrables lacs, ruisseaux, rivières et fleuves – par exemple, en lui racontant l’histoire du voyage du premier train de bois du Québec!
Comme vous le savez probablement, le développement socioéconomique de l’Outaouais est intimement lié à l’industrie forestière. À l’époque de nos ancêtres, la forte demande en Angleterre du bois provenant du Bas-Canada pousse des entrepreneurs à s’établir dans cette région boisée pour y construire des camps de bûcherons.
En 1806, un certain Philemon Wright a l’idée d’assembler des pièces de bois équarri, des planches et des madriers pour former un radeau. En passant par le nord de Montréal pour emprunter le fleuve et se rendre vers le port de Québec, il pensait pouvoir exporter ce bois et se faire une petite fortune.
Le 21 juin, son embarcation « de 700 plançons de pin et de chêne et de milliers de planches, qui portent environ 900 madriers » quitte l’embouchure de la rivière Gatineau et entreprend la descente de la rivière des Outaouais. Sur ce train de bois, baptisé le Columbo, Wright met près de deux mois à atteindre Québec. Après ce voyage, Wright réalise le potentiel de son idée et fonde avec ses fils la Philemon Wright & Sons Company, pour rendre le commerce plus efficace. En une quinzaine d’années, ce sont près de 300 trains de bois que l’entreprise achemine vers Québec!
Le voyage du Columbo marque une nouvelle ère pour le développement de l’Outaouais et de l’une de nos principales industries. C’est pourquoi, en octobre 2023, ce voyage a été reconnu comme faisant partie du patrimoine du Québec.
Quelqu’un qui se passionne pour les chantiers
On connaît tous quelqu’un qui aime un peu trop les émissions de rénovation, et vous n’êtes pas à l’abri de tomber en amour avec ce genre de personne! Si vous souhaitez la charmer lors d’un premier rendez-vous, vous pourriez lui proposer d’emprunter la route de la Mauricie pour aller admirer une des plus belles requalifications des dernières années.
On le sait, dans la province, ce ne sont pas les églises qui manquent. Plusieurs d’entre elles, citées par les municipalités ou classées par le Ministre, sont inscrites au Registre du patrimoine culturel du Québec. Cela a beaucoup à voir avec notre histoire puisque la ferveur chrétienne a longtemps dominé le Québec. Les églises sont donc parmi les exemples les mieux conservés du savoir-faire architectural de l’époque.
Prenez par exemple l’ancienne église anglicane Saint-James, à Trois-Rivières, qui a conservé son intégrité architecturale tout en changeant de vocation. Bâtie en 1754, elle a récemment été complètement réaménagée afin d’accueillir de façon permanente La Fabrique de théâtre insolite. Imaginée par la troupe des Sages Fous, mondialement connue pour ses prouesses dans l’art millénaire de la marionnette, La Fabrique dissémine la bonne parole des histoires originales du Québec dans un lieu enchanteur.
Cela dit, si vous y allez, il ne faudra pas vous étonner si votre compagne ou compagnon de sortie passe plus de temps à admirer le travail de restauration qu’à regarder le spectacle!
Une sortie de génie
On a très peu parlé de Montréal jusqu’ici, mais vous vous doutez bien que la ville aux 100 clochers compte au moins autant de bijoux patrimoniaux.
Si vous sortez un soir avec quelqu’un qui étudie en génie et que la conversation stagne un peu, vous pourriez évoquer l’une des prouesses d’ingénierie qui ont marqué la ville. Oui, il y a eu la construction du métro, et celle de Place Ville Marie. Mais il y a aussi celle du viaduc Glen, majestueux malgré ses 135 ans.
Bâti en 1888 par la Ville de la Côte Saint-Antoine, aujourd’hui Westmount, ce viaduc ferroviaire a permis aux trains du Canadian Pacific de se rendre dans l’Ouest. Encore aujourd’hui, il y a de bonnes chances que vous l’empruntiez si vous prenez le train!
Ce qui correspond maintenant au chemin Glen était autrefois une vallée où coulait le ruisseau Glen, ce qui compliquait la construction du chemin de fer. La Ville a donc offert de financer la construction du viaduc à condition de pouvoir également construire une route, sous laquelle coulerait le ruisseau.
De style romain, le viaduc et son arche sont faits de pierre calcaire des carrières de Pointe-Claire, et la structure est citée pour son caractère architectural et historique, mais aussi pour sa valeur technologique. En effet, ce chef-d’œuvre d’ingénierie détient « une qualité structurale exemplaire », et sa solidité a grandement contribué à l’essor économique de Montréal.
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Les municipalités et les communautés autochtones disposent d’outils légaux pour protéger et mettre en valeur leur patrimoine. Elles peuvent citer des biens patrimoniaux. Des biens ayant une valeur patrimoniale peuvent également simplement être inventoriés et bénéficier d’une attention particulière lors de l’aménagement du territoire.
Pour simplifier les recherches patrimoniales, le ministère de la Culture et des Communications a mis à la disposition des citoyens un répertoire des éléments patrimoniaux. Peu importe la personne à qui vous souhaitez proposer une sortie galante, vous y trouverez à coup sûr un fait ou un autre sur le patrimoine du Québec qui saura la séduire. Et si cette personne est insensible au passé et à notre patrimoine, vous devriez peut-être vous poser des questions sur la possibilité de construire un avenir avec elle!
Notre patrimoine vous intéresse? Allez visiter le Répertoire du patrimoine culturel du Québec afin de découvrir d’autres trésors qui se cachent sur notre territoire!