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Diagnostic: herpès. On fait quoi après?
Comme un coup de poing en plein visage, on vous annonce que que vous avez l’herpès. Sans crier gare.
Vous vous sentez perdu.e et dévasté.e. Vous avez des milliers de questions à ce sujet, mais si peu de réponses. Un tourbillon de sentiments vous envahit : honte, colère, culpabilité, tristesse. Vous sentez cette boule qui vous noue l’estomac et vous ne savez pas quoi faire. Vous ouvrez votre moteur de recherche et vous tapez le mot qui vous met dans cet état.
« Herpès », Enter. Panique.
Vous fermez votre ordinateur. Vous devez aller rejoindre des amis dans votre restaurant préféré sur Saint-Denis. Vous prenez votre courage et vous sortez de chez vous. Herpès, herpès, herpès. Ce mot vous obsède jusqu’à votre arrivée au restaurant. Vous entrez dans le resto et vous voyez vos amis. Salut, câlin rapide, sourire forcé. Le serveur vous apporte vos bières et vous prenez une grande gorgée. Vous parlez, vous commandez votre bouffe, vous la recevez. Tout se passe bien pour le moment. Mais là, votre amie veut goûter à votre bière et vous la voyez prendre votre verre.
« Noooooooon, pas mon verre! Je vais lui donner l’herpès! », vous dites-vous en mode panique.
Le virus de l’herpès survit à peine quelques secondes à l’air libre. Ça veut donc dire que le virus est mort avant même que votre amie ne pose le verre sur ses lèvres pour prendre sa gorgée de bière.
Je vous rassure tout de suite. Le virus de l’herpès survit à peine quelques secondes à l’air libre. Ça veut donc dire que le virus est mort avant même que votre amie ne pose le verre sur ses lèvres pour prendre sa gorgée de bière. Vous pouvez donc la laisser vous voler des gorgées comme d’habitude.
La soirée continue et vous retournez chez vous. Vous allez vous coucher, mais vous n’arrivez pas à vous endormir. Vous vous retournez d’un bord et de l’autre avec mille et une questions qui tournent en boucle dans votre tête.
Est-ce que je vais avoir des lésions ailleurs? Est-ce que ça va se propager partout sur mon corps?
Encore là, je vous rassure. L’herpès est un virus localisé. Il réapparaîtra généralement au même endroit où il est apparu la première fois. S’il se situe au niveau buccal, il n’apparaîtra pas aléatoirement ailleurs sur votre corps.
Est-ce que je peux le transmettre en permanence?
L’herpès fonctionne selon un cycle de dormance et de réactivation du virus. Vous ne pouvez donc pas le transmettre tous les jours pour le reste de votre vie. Il est seulement transmissible quand il est actif, donc dans les trois moments suivants : lorsqu’il y a des lésions, lorsqu’il y a des prodromes (signes avant-coureurs d’un épisode comme des sensations de brûlure ou des picotements) et lors de la période asymptomatique (3% du temps, soit environ 10 jours, la première année et 1% du temps, soit environ 4 jours les années suivantes).
La période asymptomatique est un moment où il y a une quantité suffisante de virus sur la surface de votre peau pour qu’il y ait une possibilité qu’il soit transmis, mais pas une quantité suffisante pour qu’il y ait des symptômes. Donc, ces périodes sont imprévisibles. Par chance, elles n’arrivent pas souvent!
Pis ma vie sexuelle elle, j’en fais quoi?
Je sais que cela vous inquiète beaucoup. Vous devez avoir l’impression que votre sexualité est finie et qu’il n’y a rien à faire. Vous avez peur de transmettre ce virus et que votre prochaine date ne soit pas down. Je peux vous dire qu’avant tout, vous méritez d’être épanouie sexuellement et que la sexualité, ça s’adapte. Vous ne pouvez pas prévoir la réaction de votre date si vous décidez de lui dire, mais vous avez du contrôle sur ce que vous faites en ce qui concerne le virus.
Il existe plein de méthodes pour avoir une vie sexuelle saine et sensiblement pareille à celle que vous aviez. Par exemple, il est possible pour vous de vous abstenir sexuellement lors des récurrences ou même d’adapter vos pratiques sexuelles quand il y a des poussées.
Il existe plein de méthodes pour avoir une vie sexuelle saine et sensiblement pareille à celle que vous aviez. Par exemple, il est possible pour vous de vous abstenir sexuellement lors des récurrences ou même d’adapter vos pratiques sexuelles quand il y a des poussées. La sexualité, c’est vaste. Les massages érotiques, les caresses, la masturbation, name it! Il y aussi le condom. Il est efficace seulement s’il recouvre la zone touchée par le virus, c’est-à-dire l’endroit où les lésions apparaissent généralement. En plus, le condom est efficace pour vous protéger contre les autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Donc, ça reste une méthode pas mal utile, autant pour protéger votre partenaire que vous-même.
Le sexe, c’est une expérience unique et fluide. Ça change, on s’adapte. C’est un processus. Laissez-vous le temps d’assimiler le diagnostic et d’explorer les options.
By the way, ma prochaine «date», est-ce que je suis obligé de lui dire?
Je me doutais que vous alliez vous poser la question. Légalement, vous n’êtes pas obligé.e de lui dire. Le dévoilement de l’herpès est un choix. Toutefois, pour que votre vie sexuelle reste épanouie tout en protégeant votre/vos partenaire(s), sachez qu’il existe plusieurs méthodes pour prévenir une transmission (traitement en mode suppressif, condom, digue dentaire, abstinence sexuelle ou adaptation des pratiques sexuelles lors des récurrences, etc.).
Sachez que c’est normal de ressentir toutes ces choses et d’avoir plein de questions. Un diagnostic d’herpès peut apporter son lot d’anxiété et de questionnements. Et, environ 80% de la population canadienne en est porteuse. Que ce soit de l’herpès buccal ou de l’herpès génital, ça demeure l’une des ITSS les plus répandues. Donc, ça fait beaucoup de monde qui peut se sentir comme vous vous sentez. Vous n’êtes pas la seule personne à vivre ça. Il existe des ressources pour vous (comme les groupes de soutien d’Info-Herpès – c’est nous!). N’hésitez pas à nous contacter, we will be there for you!
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Pour plus d’information sur l’herpès, contactez Info-Herpès ici.