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Deux poids, deux mesures

Salope? A-t-il dit le «Comité des Salopes»?

Par
Catherine Perreault-Lessard
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Hier, Roger Tabra était invité à Tout le monde en parle pour parler de son nouveau bouquin, Folitude. Sur le coup, quand j’ai appris la nouvelle, j’ai ressenti une micro-joie intérieure.

«Roger Tabra. Quelle bonne idée. C’est tellement rare qu’on le voit dans les médias.»

Malheureusement, j’ai déchanté assez vite merci.

Quelques minutes après son entrée sur le plateau, Guy A. Lepage s’est mis à le questionner sur son bouquin et ensuite sur l’utilisation du mot «salope» dans son livre : faisait-il référence à son ex? comment avait-elle réagi?

Bon point.

En réponse à la question, le beau Roger a répondu (en gros, si je me souviens bien) qu’il n’y avait rien là. Que c’était un mot comme les autres, que ça parlait d’elle, mais aussi des femmes et de lui, parce qu’il se traitait lui-même de «salope» dans son bouquin.

Jusque là, tout va bien. Personne n’intervient sur le plateau.

Quelques secondes plus tard, Guy A. est revenu sur les propos controversés qu’il avait tenu sur les femmes dans le journal ICI. Cette fois, Roger a entre autre répondu, qu’en effet, ceux-ci avaient fair réagir le «comité des salopes de Montréal».

Comité des salopes de Montréal = comité des femmes de Montréal

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Encore une fois, le plateau est resté de glace. On est passé à la prochaine question.

Dans mon salon, j’étais semie hors de moi. Comment se faisait-il que personne ne réagissait parmi le panel d’invités? Guy A.? Dany? India?

Jasmin Roy?!?

Je n’en revenais tout simplement pas. Pendant un quart d’heure, l’ex comédien de Chambre en ville venait de nous parler de son nouveau bouquin intitulé Osti de fif, de dénoncer en long et en large l’utilisation et la banalisation de mots comme «fif» et «tapette» dans les cours d’école et dans la communauté gai. Et là, Roger Tabra parlait des femmes en utilisant le mot «salope» et personne ne disait un c**** de mot? Personne n’intervenait pour dire : «Ça suffit, mon Roger» ou «C’est pas une façon de parler des femmes, ça»?

On ne peut pas parler du travail d’éducation qui doit être fait auprès des jeunes dans les écoles pour arrêter d’utiliser le mot «fif» sur un plateau et ensuite, laisser un invité utiliser le mot «salope» pour parler des femmes sur ce même plateau.

Les mots n’ont rien d’innocent.

Dans les livres de Jasmin Roy, comme dans la bouche de Tabra.

Mais ça, c’est une autre histoire.

P.S : Je n’ai pas réussi à mettre la main sur l’extrait d’entrevue de Roger Tabra. Il se peut que les propos ne soient pas exactement exacts. N’hésitez pas à me corriger si c’est le cas. Mais bon, je pense que l’essence est là.

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