Des raisons de ne pas chialer contre la Saint-Valentin

Vous me connaissez, j’ai beaucoup de sympathie pour les fêtes, et après m’être portée à la défense de Noël, me voici à la rescousse de la Saint-Valentin.

Chaque année, à l’approche du 14 février, mon mur Facebook se remplit de propos haineux et de mèmes poches contre la Saint-Valentin. En général, ces médisances proviennent de célibataires non assumés. Ceux qui, le restant de l’année, nous font croire que la vie en solo est cent fois plus palpitante et avantageuse que la vie à deux. Je soupçonne en fait que ces commentaires cachent une certaine anxiété liée à l’idée d’être complètement exclus d’une célébration qui pourtant, n’a rien de si extraordinaire. Après tout, on s’entend que cette journée se distingue des autres surtout par son effet sur le chiffre d’affaire des fleuristes, des chocolatiers et des pharmaciens.

Pour le reste, s’il y a bien une journée où les célibataires n’ont rien à envier aux amoureux, c’est le jour de la Saint-Valentin. Imaginez devoir clancher un ti-cul de 12 ans en trouvant mieux que ça pour impressionner votre douce moitié. Un ti-cul qui, sûrement aidé de son papa, a fait craquer le cœur des filles et l’égo des gars.

En fait, les célibataires ont accès à tous les avantages de la Saint-Valentin (les cœurs en jujube des Sœurs en vrac, le rabais sur les chocolats le 15 février et les partys de célibataires), sans les inconvénients.

Et même que tout le reste de l’année, je trouve que certains célibataires ont la complainte facile. Récemment, une sorte de militante pro-célibataire affirmait que la vie de célibataire était plus chère que la vie à deux en évoquant, notamment, le coût du loyer, comme si nous vivions, nous les «en couple», dans un 3 et demi dont nous partagions le prix. Cette experte oubliait dans son calcul le coût d’un mariage, celui du divorce, le coût des enfants, les dépenses en cadeaux (de Noël, d’anniversaire, de Saint-Valentin, etc.). En fait, faut vraiment aimer l’autre pour vouloir être en couple, ce qui fait de la Saint-Valentin le meilleur moment pour célébrer votre célibat.

En chialant contre la Saint-Valentin, les célibataires se maintiennent par ailleurs dans leur état de célibat : tout le monde sait qu’une attitude pessimiste n’a rien d’attrayant. Ce cercle vicieux fait en sorte que chaque année, à la Saint-Valentin, vous vous retrouvez seul, et chaque année, vous chialez. Donc chaque année suivante, on vous trouve encore seul à chialer. Cessez tout de suite.

Finalement, il n’y a qu’une seule personne qui aurait vraiment de bonnes raisons de chialer contre la Saint-Valentin : ma sœur. Chaque année, son anniversaire est complètement éclipsé par cette célébration commerciale de l’amour. Chaque année, ce n’est pas elle que l’on fête, mais Cupidon. Imaginez son mari. Chaque année, en plus de ramener des fleurs à la maison le 14 février, il doit penser à faire plus. À clancher encore plus que tout le monde le ti-cul de 12 ans. Vous voyez, vous qui chialez? Ça pourrait être pire. Bonne fête ma sœur.

—
Suivez @JudithLussier sur Twitter.