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Des citoyens veulent le retour des plaques d’adresse ancestrales à Montréal
Si on se compare à nos voisins européens, la Ville de Montréal est encore jeune du haut de ses 377 années. Ça ne l’empêche pas d’avoir des trésors patrimoniaux qu’on s’efforce de protéger. Dans les dernières années, on a d’ailleurs répertorié quelques 350 propriétaires de bâtiments à travers la métropole qui se distinguent par la conservation des éléments d’origine de leur propriété.
Si la majorité des maisons que l’on connaît aujourd’hui ont été bâties à partir des années 1900, les plaques d’adresse sont aussi apparues au même moment. À l’époque, 7500 plaques ont été vendues pour la modique somme de 20 sous chacune (un peu moins de 5 $ en dollars d’aujourd’hui). On pouvait les reconnaître (et les apercevoir encore aujourd’hui) par leur couleur bleutée, émaillée où le numéro était inscrit en blanc.
Jusqu’en 1979, comme l’indique La Presse+, 15 000 plaques étaient encore disponibles à la Ville. Le problème, c’est que si elles étaient obligatoires auparavant pour uniformiser et standardiser une ville où il était difficile de se déplacer, rien n’est inscrit dans les règlements de la ville depuis 1944. Ça donne donc la champ libre à des plaques diversifiées, et même à des bouts de papier collés dans les fenêtres, au grand dam des amoureux du patrimoine.
En tant que citoyenne amoureuse de l’héritage ancestral de la Ville, Marie-Anne Marchand a décidé d’essayer de changer les choses. Au moins, en incitant la Ville à mettre en place un programme qui permettrait aux propriétaires de se procurer une plaque d’adresse similaire à l’originale. Parce que juste avant ses recherches, on pouvait seulement en faire venir d’une émaillerie normande, en France. Coût de l’opération? 60$ par plaque. Un peu cher et complexe.
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On a donc rencontré Marie-Anne, instigatrice de l’initiative citoyenne « Pour le retour des plaques d’adresse montréalaises », afin de comprendre pourquoi elle tient tant à ce petit bout de métal.
Pourquoi c’est si important de conserver les plaques d’adresse, selon toi?
Je trouve que c’est un symbole montréalais et qu’on a tendance à l’oublier, parce qu’on le voit trop probablement. Au fil des ans, j’ai lu dans les articles que certains citoyens en faisaient refaire à l’étranger et j’ai commencé à m’y intéresser. Certaines personnes repeignent même des chiffres abimés en blanc pour éviter de les perdre totalement. Je veux donc convaincre Montréal de démarrer un programme pour que les citoyens puissent en commander de nouveau plus facilement. Il y a des imitations en plastique, la volonté est réelle chez les citoyens.
Tu as fait des démarches pour trouver une émaillerie québécoise qui pourrait reproduire les plaques d’adresse.
Oui, et il y en a une à Montebello qui serait prête à essayer de les refaire. Ma deuxième étape, c’est de convaincre la Ville de Montréal de donner un peu de sous pour une étude de faisabilité, parce que je voudrais que ce soit la municipalité qui mène le programme et qui en fasse la promotion. Parce que c’est une icône de la ville.
Je suis certaine qu’à environ 60 $, des propriétaires seraient intéressés à les acheter. Je ne veux même pas que la ville paie, je veux juste qu’on ait une possibilité de se les procurer.
C’est quoi les prochaines étapes dans le cheminement?
La plus grande difficulté c’était de trouver une émaillerie. Mais grâce à la page Facebook, j’ai réussi à en trouver une et ça encouragerait une initiative locale.
J’ai parlé à des artisans qui m’ont expliqué comment ça pourrait se faire. L’étude de faisabilité permettrait également de reproduire la typographie des plaques et il y en a plusieurs en fonction du nombre de chiffres et de lettres inscrits sur la plaque. Ensuite, on pourrait lancer un programme avec Montréal. Pour ma part, je continue de faire des démarches, mais c’est on the side, c’est vraiment un projet citoyen. Maintenant, je dois rencontrer les bonnes personnes à la ville de Montréal pour les convaincre.
Qu’est-ce qui te fascine autant autour des plaques?
Le mystère qui entoure la production des plaques est tellement grand! On ne sait pas si elles étaient autrefois faites à la main. Il y a tellement de différences dans les numéros que ça se pourrait. Elles ont été produites sur plusieurs années, donc c’est difficile à savoir. Ça se conserve quand même très longtemps, puisqu’elles ont été fabriquées au début du 20e siècle. Il y en a qui sont encore en super bon état.
Vous pouvez supporter Marie-Anne dans son initiative en suivant sa page Facebook, ici!