Des bâtons dans les roues
Depuis le 1er avril, les ateliers de réparation de vélo sont considérés comme un service essentiel. Alors que plusieurs essaient d’éviter les transports en commun pour respecter la distanciation sociale, rouler sur sa bicyclette devient une alternative assez prisée.
Lancée en 1985, l’entreprise familiale Cycle action sports oeuvre, vous l’aurez deviné, dans la réparation et la vente de vélos. Normalement au mois d’avril, c’est la grosse saison qui commence. «La Covid-19 réduit considérablement mon chiffre d’affaires. Habituellement, à ce moment-ci, j’ai parfois 15-20 clients en magasin», explique le copropriétaire de l’entreprise, Élie Rivard-Collerette.
«C’est toujours les petits qui payent, encore. C’est pas compliqué», se désole le propriétaire Réal Collerette.
En plus d’être déserte ou presque, l’entreprise doit pour le moment se résoudre à ne vendre que des pièces détachées ou réparer des vélos. Le gouvernement du Québec ne leur permet pas de vendre, du moins au moment d’écrire ces lignes, leur inventaire de bicyclettes contrairement aux magasins grande surface, comme Walmart et Canadian Tire. «C’est toujours les petits qui payent, encore. C’est pas compliqué», se désole le propriétaire Réal Collerette. Puisque ces derniers vendent des produits essentiels, comme de la nourriture, ils peuvent écouler le reste de la marchandise. «C’est un peu frustrant », ajoute le copropriétaire de 27 ans.
Prendre toutes les mesures nécessaires
Dans les circonstances, le père et le fils sont les deux seuls à tenir le fort. Élie s’occupe majoritairement de l’accueil client, pendant que Réal s’affaire à répondre au téléphone et réparer les bicyclettes. «Mon père a 60 ans, s’il prend la maladie, il n’a pas un aussi bon système respiratoire que moi», remarque Élie.
Chaque fois qu’un vélo doit être réparé, il commence par l’asperger d’une solution chlorée à l’extérieur de la boutique et le laisse reposer une dizaine de minutes. Une personne seulement est acceptée en magasin, des panneaux de plexiglass sont installés à la caisse et les deux travailleurs nettoient la machine interac après chaque transaction. «Si on se contamine, on ferme, on est en quarantaine et c’est fini!», martèle le propriétaire qui ne s’attendait pas à une telle fin de carrière. «On va vivre avec!», conclut Réal Collerette qui espère pouvoir revendre des bicyclettes rapidement afin de pouvoir payer ses fournisseurs.