.jpg)
Depuis que j’ai une phobie des collants à fruits
J’ai peur des autocollants. J’haïs ça. Je trouve ça sale, j’ai l’impression que c’est aussi propre que les mains d’un enfant de trois ans pendant un brunch à la cabane à sucre. Je ne veux pas que ça touche ma peau. Ce n’est pas rationnel, c’est même limite ridicule, mais je n’y peux rien.
Une phobie, c’est une phobie.
Et étonnamment, la mienne comporte une hiérarchie. Je peux très brièvement endurer le papier collant, je peux voir de loin du tape électrique, mais je ne peux pas – je ne peux absolument pas – entrer en contact avec un collant à fruits.
Esti que ça m’écœure. C’est la pire affaire après la violence.
Si j’ai la malchance de trouver un collant sur mon poivron, je coupe une immense partie du légume pour éviter de décoller l’horreur qui s’y trouve. Pardonne-moi Laure Waridel, mais quand je vois un sticker, le gaspillage alimentaire devient le dernier de mes soucis. C’est une question de survie. (En même temps, j’ai déjà refusé de prendre mon neveu dans mes bras parce qu’il avait des autocollants sur la main, alors pour la peine, on repassera.)
Je me console en me disant que je ne suis pas seule. Voyez-vous, ma phobie a un nom : la stickophobie. Si elle a un nom et que ce n’est pas moi qui l’ai inventée, ça doit vouloir dire qu’on est au moins deux à en souffrir. Ça n’empêche pas mes collègues de se moquer de moi.
Alors dans une optique d’autodéstigmatisation (et comme en juin, on parle de bouffe sur URBANIA), je vous parle de 9 phobies alimentaires au moins aussi étranges que la mienne. #Maturité
La peur des petits trous
La trypophobie ne s’applique pas exclusivement à la nourriture, mais elle peut avoir un véritable impact sur l’alimentation. Quand t’as peur des agglomérations de petits trous, mettons qu’une fraise ou qu’une tire-éponge peut donner une twist inattendue à une fondue au chocolat.
Mais concrètement, quels maux causent la trypophobie? Une trypophobe a accepté de me répondre : “Je déteste les groupes de trous. Aujourd’hui, j’ai regardé des photos de la Grande Barrière de corail et j’ai presque vomi. Ça me rend malade! Au final, ça a assez peu d’impact sur ma vie, mis à part que j’ai tendance à vouloir frapper les choses que je trouve dégueulasses…”
Cachez votre tofu ferme.
.gif)
La peur des napkins
Je n’ai pas trouvé le nom exact de cette phobie, mais elle existe! Je vous le jure. À titre de preuve, un paquet de forums de discussion remplis de gens qui souhaitent l’abolition des serviettes de table. Cette fois encore, une personne ayant à vivre avec la peur constante de frôler une napkin a accepté de se confier à URBANIA : “En public, quand je renverse quelque chose, je ne l’essuie pas. Ça peut paraître malpoli, mais une napkin mouillée est 10 fois pire qu’une napkin sèche! Aujourd’hui, il y en avait une dans mon cabanon et j’ai dû passer par-dessus. Elle était sale, elle avait probablement servi à huiler la chaîne d’un vélo. J’imagine que c’est mon chum qui l’a laissée là et depuis, je le déteste. J’essaie fort de me rappeler qu’à ses yeux, abandonner une napkin dans un cabanon, ce n’est pas comme faire caca sur le sol. Pourtant, à mes yeux, c’est équivalent.”
Merci pour cette image.
La peur des nouveaux aliments
Cette phobie-là est le fun! Le fun parce qu’elle explique l’enfance au grand-complet. La néophobie alimentaire, c’est ce qui fait en sorte qu’un enfant de trois ans refuse de manger du brie en prétextant qu’il n’aime pas ça, avant même d’y avoir goûté. (Come on, un peu d’audace!) Il s’agit d’une phase commune chez les jeunes de 2 à 10 ans. Rendu à 30, si le brie te fait toujours peur, t’as probablement un autre type de phobie. Google.
La peur des peurs
Le problème, c’est qu’étant assez fragile, depuis que je lis sur les phobies alimentaires, j’ai développé la peur de développer ces peurs…
- Carpophobie : la peur des fruits (jamais sans mes framboises.)
- Lachanophobie : la peur des légumes (ma vie pour un chou!)
- Butyrophobie : la peur du beurre (non, la margarine, ce n’est pas pareil.)
- Cochliophobie : la peur des cuillères (c’est quand même pratique, une cuillère…)
- Galactophobie : la peur du lait (je peux comprendre un peu, mais je tiens à mon lait nettoyant.)
- Oenophobie : la peur du vin (juste fuck off.)
Je m’arrête ici parce que la liste est infinie. L’important, c’est que dans tous les cas, vous n’êtes pas seuls.
Nous ne sommes pas seuls.
Sortons du garde-manger. (Oui, je viens d’écrire ça. Donnez-moi des vacances.)
***
Pour lire un autre texte de Rose-Aimée Automne T. Morin : “Depuis que je suis allée à un party de F1”