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Demande à quelqu’un qui sait

Les aventures de l'homme moyen #20

Par
David Malo
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Il y a deux manières d’acquérir des connaissances. Il y a la méthode longue et il y a la facile. Si l’on veut se spécialiser dans un domaine particulier, on peut aller à l’école et suivre un programme. Si nous sommes plus généralistes ou si vous préférez, paresseux, on peut simplement demander à quelqu’un qui sait.

(Aviez-vous lu le 19e épisode?: Hey, mais c’est ma vie que tu mènes!)

Il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire :

« J’ai une super bonne idée pour une application de téléphone intelligent. »

Je me suis moi-même entendu dire ça la semaine passée. (Ce n’est pas une si bonne idée en passant.)

Supposons que je veuille, pour faire changement, m’engager dans cette idée, quelle serait la manière la plus optimale?

Avec la façon longue, il faudrait que j’envoie, avant le 1er mars, ma demande au registrariat de l’Université afin de m’inscrire dans un programme informatique. Comme nous sommes déjà le 12 mars, il est donc déjà trop tard, je devrai attendre en 2014 avant de commencer à m’instruire.

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Ensuite, avant d’être admis au programme, je devrai compléter les cours collégiaux de mathématiques qui sont prérequis. Ce qui ne sera pas nécessairement une balade dans le parc, car depuis l’apparition des cosinus, ma bosse des maths est portée disparue. Une fois admis, j’en ai pour encore au moins trois ans à apprendre les connaissances nécessaires pour avoir mon Baccalauréat et ainsi commencer la programmation de mon application. Je pourrai donc, si tout va pour le mieux, sortir au grand public cette fabuleuse idée en 2017.

« Regarde l’application que je viens de programmer», dis-je au grand public.
« Bah! c’est tellement 2013! », de me répondre le grand public.

Ah oui, j’ai presque oublié un détail dans ce plan, j’ai horreur de l’informatique. Est-ce que cela pose problème?

Advenant le cas très hypothétique que je sois quelqu’un qui change souvent d’idée, dans combien de programmes devrais-je m’inscrire avant que je ne trouve ce chemin vers cette liberté que je convoite. Le potentiel du résultat m’a toujours importé plus que le chemin à prendre pour m’y rendre, ce qui explique sans doute mon engagement erratique dans tout ce que j’ai entrepris à date. Le résultat offert n’étant généralement que du moyen.

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De l’autre coté de la médaille, l’option facile nous présente le raccourci suivant : trouver une personne qui sait déjà comment faire une application et lui proposer un partenariat.

Un connaisseur sans idée avec un concepteur qui ne connaît rien. Voilà un match parfait!

Au risque de surprendre, je suis de ceux qui préfèrent demander à quelqu’un qui sait déjà comment faire ce que je souhaite entreprendre. Lire un livre pour les nuls et demander conseil sont les actions que je privilégie.

Toutefois, dans la classe moyenne, nous sommes souvent entourés de personnes qui connaissent les mêmes choses que nous. Nous savons à peu près tous les mêmes choses au sujet des finances, de l’éducation, du travail et de la liberté. Obtenir une bonne éducation, trouver un bon travail et économiser pour une maison et les imprévus sont généralement les conseils que l’on reçoit. Soit dit en passant, ce sont de très bons conseils pour ceux qui souhaitent la sécurité, mais très peu prometteurs pour ceux qui rêvent des grands espaces.

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Quelle peut bien être la valeur d’un conseil financier venant de la part de quelqu’un qui n’est pas riche? Est-ce que la fille qui conseille les placements financiers à la caisse est millionnaire ou bien elle travaille pour son salaire horaire?

Qu’est ce que quelqu’un qui est obligé de travailler peut bien m’apprendre sur la liberté? Il vous dira sans doute qu’il aime son travail, mais si on lui propose plus d’argent qu’il ne peut en compter, continuera-t-il à le faire? Moi aussi j’aime le travail que j’ai choisi, mais je n’ai pas choisi de travailler.

La liberté, ce n’est pas seulement errer dans les restaurants à déjeuner jusqu’au milieu de l’après-midi, faire son jogging et ensuite sortir au bar avec les copains. La liberté c’est travailler fort et dur, mais ne jamais y être obligé.

« La paresse est utile à cause de l’effort qu’elle demande pour être surmontée. »

Tristan Bernard

La liberté, quelqu’un connaît ça?

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Le 21e épisode est ICI.