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Défi Urbania: Vos malaises

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On vous a demandé de nous raconter vos moments où vous vous êtes mis le pied dans la bouche, pas à peu près. Et il y en a parmi vous à qui on a envie de donner un bon slow clap bien senti. Même que dans certains cas, on espère que vous avez encore un petit peu honte. Juste un peu.

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R.

Quand mon chum et moi avons commencé à sortir ensemble, il portait souvent une chemise que je trouvais hideuse. Au bout d’un moment, j’ai fini par lui avouer que je détestais ladite chemise. En bon amoureux soucieux de plaire à sa douce, il a cessé de la porter sur-le-champ.

Quelques mois plus tard, nous avons emménagé ensemble. Avec tout le ménage nécessaire pour rendre notre appartement agréable à vivre, nous avons vite manqué de chiffons. Mon chum m’a dit : «Allez, fais-toi plaisir et fais des guenilles avec ma vieille chemise!». Je n’ai jamais découpé quoi que ce soit avec autant de ferveur et de plaisir!

Sauf que quand ma belle-mère est venue nous donner un coup de main et que je lui ai tendu un chiffon, elle a tout de suite compris d’où il venait. «Tu n’aimais pas la chemise de Simon?», m’a-t-elle demandé. Et moi de répondre en riant : «Non, vraiment pas!». Ma belle-mère a eu l’élégance de ne rien ajouter et de changer de sujet, mais j’ai lu le malaise sur le visage de mon amoureux… Il m’a dit plus tard que sa mère lui avait acheté l’affreuse chemise! Si j’avais su, je n’aurais probablement pas été capable de mentir, mais j’aurais certainement répondu avec plus de tact.

Nous n’avons jamais reparlé de l’incident depuis.

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Julien

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Ça se passe dans l’ascenceur de mon école. Avant de rentrer dans ledit ascenseur il y a genre les tableaux avec les faces des gradués. Moi et mes chums on est en pause et on se dirige vers l’ascenseurs quand une femme random du chemi se met a me jaser(???). Elle me montre sa photo sur le cadre et me dit “regarde moi quand j’avais ton âge, j’avais plein de boutons et de problemes de peau. Maintenant je me suis faite opérée et apres plusieurs chirurgie mon visage est enfin présentable.” Ou quelque chose du genre. Je regarde sa photo et , en effet, elle etait tres affreuse la bonne femme.

Elle rentre donc dans l’ascenseur avec nous et, ne sachant quoi repondre à cette tranche de vie, je dis tout bonnement ” En tout cas, ça paraît pas”

J’avais plein de bonnes intentions mais mes chums se sont juste mis a rire. La femme a pris un air piteux pour le reste du tres awkward trajet d’ascenseur. J’ai compris quand mes amis m’ont dit que j’avais sonné très baveux et qu’elle a surment compris que ses operations me parraissait pas! Damnnn

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Audrey

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J’habitais à l’époque dans Hochelaga et un jour, je vais avec mon ex-conjoint à la Caisse populaire, coin Ontario-Bourbonnière, pour retirer de l’argent. J’étais à l’époque étudiante et fière-pet: j’avais eu une très bonne note dans un examen et j’étais fière de ma shot. En entrant dans la Caisse, je dis donc à mon ex, fort: « C’est comme ça qu’on voit ceux qui ont étudié et ceux qui n’ont pas étudié.» Dans la file d’attente pour les guichets, un homme me dévisage et moi, dans ma petite tête, je me demande quel est son problème à lui. Je me tourne vers mon conjoint et celui-ci me fais un signe “de la fermer égale”.

Moi, frustrée, je me tais et j’attends mon tour.

Ce n’est qu’une fois dehors, alors que je disais à mon ex : « Non, mais as-tu vu le monsieur me dévisager, ça pas de sens, pour qui il se prend…» que ce dernier m’a coupé la parole pour dire: « Audrey… réalises-tu quel jour on est? »

Nous étions le 1er du mois.

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Sa.M.C.D.

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En sortant d’un manège de La Ronde (où on a les jambes branlantes tout le long), j’ai dit assez fort à mon amie: « Oh mon dieu! Je sens plus mes jambes!! ». Je me retourne et je vois un groupe de personnes en chaise roulante qui visitait la Ronde.

Leurs regards me hantent encore.

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Martin

Lorsque j’avais 19 ans, j’avais une blonde qui était pas mal plus vieille que moi, 41 ans pour être plus précis.

Donc, arrive le moment où je rencontre sa maman. J’entre chez elle, on s’installe et je constate que ladite maman s’est bien conservée malgré les années.

Moi, pour faire mon gentil et complimenter ma nouvelle belle-maman par la bande, je m’exclame «En tout cas ma blonde, je regarde ta mère et c’est garanti, tu vas faire une belle vieille plus tard!» La réaction de sa mère a été instantanée: «Hey, merci pour la vieille».

Mëme si ça fait 18 ans de ça, je me demande encore comment j’ai pu sortir une affaire de même… mais bon, mettons ça sur le dos de l’innocente jeunesse.

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Catherine

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Je me suis mariée il y a un peu plus d’un an. Pour l’occasion, nous sommes allés acheter un costume a mon père. Mes parents habitent une petite ville où tout le monde se connaît. On entre dans la boutique et comme de fait, mes parents connaissent bien le vendeur. Pendant que mon père essaie des habits, le vendeur me demande qu’est-ce qu’on recherche comme style. Je lui réponds: « Je ne veux pas qu’il ressemble a un Chevalier de Colomb, ils ressemblent tous à des croque-morts dans leurs habits. » (J’aimerais signaler ici que les seuls Chevaliers de Colomb que j’ai vu dans ma vie, c’étaient ceux qui portaient la tombe lors de funérailles… Le lien s’est fait dans ma tête.) Alors le vendeur me répond: « Ahhh oui!!! Je suis président des Chevaliers et notre costume ne se vend pas sur le marché…” Le malaise toi…

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Frère Tarla

Je venais de commencer un nouveau travail (dans un bureau du gouvernement fédéral, si vous voulez savoir). Moi et quelques autres nouveaux employés avons pris l’initiative d’organiser le party de Noël du bureau dans une superbe cabane à sucre de la rive-sud de Montréal, question de faire connaissance avec les « vieux » employés et d’établir notre réputation de jeunes bon vivant. Presque tout le monde a répondu positivement à l’appel, sauf une coup’ d’irréductibles. Ne voulant pas considérer « non » comme une réponse valable, je décide d’aller confronter individuellement chacun des rébarbatifs, mano a mano. Première victime, Lisa (nom fictif):

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Moi, jeune criss de frais-chié : «Hey, pourquoi tu viens pas au party?»

Lisa, mère célibataire, commis de bureau : «J’ai pas de gardienne pour mon fils.»

Moi, spécialiste en conciliation travail-famille de 20 ans : «Quel âge il a, ton fils?»

Lisa, tout doucement : «15 ans»

Moi, aspirant humoriste en pleine ascension : «Y peut pas se garder tout seul, TON GRAND TARLA?»

Lisa, tout doucement, en pointant une photo sur son bureau : «Il est handicapé…»

Effectivement… Cette photo-là valait mille silences…

J’me souviens juste d’avoir regardé la photo, d’avoir bredouillé quelques mots d’excuse pis d’avoir considéré lâcher ma nouvelle job pis rentrer chez les Carmélites.

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Manon

La fois où mon grand-père est décédé, je suis retournée dans mon petit patelin pour les funérailles. On discutait entre cousins et cousines. Cousine#1 est enceinte jusqu’aux oreilles et cousine#2 est accompagnée de son fiancé.

On parle de prénoms et je dis: «En tou cas appelle-le pas comme mon frère voulait appeler son p’tit au départ… Adam… crisse que j’trouve pas ça beau comme prénom!»

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Après quelques regards malaisés, je me rappelle que le fiancé de cousine#2 s’appelait Adam!.. Aujourd’hui, il ne sont plus ensemble. Tant mieux pour moi!

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Sébastien

Nous étions 3 gars dans une auto, en direction de l’université, quand soudainement nous avons vu un cortège d’autos qui se suivaient, avec les rubans et tout le tralala. Nous avons été immédiatement pris d’une grande joie! On a dit au conducteur: « Enwaille Paré! On embarque dans le groupe ». Alors Paré s’est faufilé entre deux autos, et nous étions tous excités de partager leur bonheur face à ce grand jour. On a dit « Paré, Klaxonne! » et il s’y est donné à coeur joie « Bee! Bee! Bee! Beep! ». Après 1 ou 2 minutes, on a dit « Ça va pas assez vite. On les dépasse ». Comme on passait à côté des autos, Paré klaxonnait, et nous on envoyait la main avec des gros sourires de gamins surexcités. Les gens nous répliquaient avec des faces bêtes et des airs de boeufs. On ne comprenanait pas pourquoi. Soudainement, nous avons aperçu… le corbillard! Alors on a eu le plus gros fou rire de notre vie, mélangé avec un profond malaise!

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Émilie

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16 ans, Longueuil, un après-midi avant la fin des classes. Je m’en vais travailler à pieds et sur le coin d’une grosse rue j’apperçois un vieux tout croche qui parle à deux petites filles qui viennent de terminer l’école. Il porte des vêtements qui seraient refusés au Village des Valeurs et une barbe ayant connu des jours meilleurs.

Mon cerveau me crit au pédophile dès le premier regard et j’attends qu’il parte. Je dépasse les fillettes et elles continuent leur chemin derrière moi. Je n’arrête pas de penser à ma soeur du même âge et à toutes les histoires de kidnapping et de viols…

Je suis du type qui paranoïe rapidement.

Je me retourne brusquement vers les fillettes, moi, ma face de fille qui s’est battue avec des crayons Crayola (…style métaleux/emo *shame on me*), mes piercings pis probablement mon air de débile, et je leur dis gentillement: «Vous le savez, hen, les filles, qu’ils ne faut pas parler aux étrangers..?» suivi d’un sourire qui se voulait convaiquant et appaisant.

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À ce stade, je suis fière de moi, j’ai été adulte et fait la bonne chose. J’ai protégé l’innocence!

Les fillettes me dévisagent un peu et l’une d’elle me répliquent: «Ben oui… Mais lui c’est notre prof de musique!»

Elles avaient en effet des étuis pour violons dans les mains.

Je me suis retourné pour aller vers mon travail avec les fesses plutôt serrées!

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Panda swaggé

Y’avait un gars lourd au cégep. Fuck lourd. T’es-une-fille-je-suis-un-gars-faque-clairement-on-devrait-fourrer lourd.

Anyways, le dude s’essayait fort, mais il était awkward pis il abandonnait jamais. Il me parlait de son dealer de weed («Eille, regarde, chu un bad boy.») pis du chien à sa mère, pis de son chest qu’il essayait de “travailler” au gym. Le dude était dans tous mes cours, donc pas moyen de m’en sauver.

À l’époque j’avais encore jamais eu de relation amoureuse, parce que je trippais ben trop sur avoir une grosse estie de Cote R, pis que mon existence au complet tournait autour des dates d’examens pis de remises de travaux. Je percevais pas mal tous les « prétendants » comme des mouches à marde. Mais ce dude-là jouait dans un ligue à part. Y’était dans l’équipe nationale des osties de taches. Comme mascotte.

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Toujours est-il qu’un bon matin, avant le début du cours, il me dit allô. Faque je réponds allô par politesse obligée. Pis là, il se met à me parler de sa nouvelle blonde. Sa nouvelle blonde vraiiiiiiment hot, pis toute là. Chuis comme… GOOD NEWS! Contente pour toé, bro. Pis chu bitch, faque j’m’imagine qu’y sort avec un broccoli plein de verrues, que tu pognes la grippe espagnole quand tu y touches.

2h00 plus tard je lunch avec une amie que j’viens de me faire la semaine d’avant. Pour rire, j’lui raconte ce que le gros esti de cave me bullshittait plus tôt, sur sa blonde imaginaire. Elle me dit : « Oh, qui ça?» J’y dis le nom du gars. Son nouveau chum. Pire feeling jamais enregistré par mon enveloppe charnelle.

En tout cas, ça m’aura appris à farmer ma yeule, ou à choisir des insultes moins trash quand je parle de monde que je «connais semi» à d’autre monde que je « onnais semi».

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Julie-Marie-Louise

Pendant ma maîtrise en sexologie, j’étais Hermione Granger. Niveau professionnel, c’était impec: habillement neutre, analyses de cas top notch, niveau de vocabulaire à la Charles Tisseyre. Gardienne des bonnes mœurs, j’avais fait la demande au directeur des stages de mettre sur pied un comité d’éthique pour restreindre les comportements ô combien outrageux de certains étudiants. Un jour, j’ai cliqué sur l’option « répondre à tous » d’un courriel de groupe, question d’envoyer un message personnel incluant de bonnes jokes grasses inappropriées à mes amies stagiaires (oui, il y avait un clash certain entre mon identité personnelle et mon identité professionnelle). Mais je ne suis pas innocente! Non! J’ai quand même regardé attentivement pour ne pas que des personnes indésirables se trouvent dans l’envoi..!

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Convaincue de ma rigueur, je clique sur «Envoyer». HORREUR. SCANDALE. DÉSESPOIR. Il y avait la section «copie conforme»… COPIE CONFORME. Avec l’adresse du directeur des stages. LE DIRECTEUR DES STAGES. J’étais TÉTANISÉE. Si le champ lexical de mon courriel était constitué de termes comme «nounoune», ça aurait déjà atténué mon malaise. Mais non. J’ai fait un usage trop enthousiaste de ce terme-là… première syllabe en moins. Le lundi matin, j’ai fait « the walk of shame » dans le département de sexologie. En me voyant, le directeur m’a souri et m’a dit «Eh puis, Julie-Marie-Louise, veux-tu toujours que je mette sur pied un comité d’éthique!? Tu pourrais le présider!». Leçon d’humilité 101.

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Gabrielle

J’étais étudiante au Cégep pendant la grève en 2012. Le retour en septembre, et surtout la fin de session en plein mois d’octobre étaient particulièrement durs. Faire une session de 15 semaines en seulement 6 semaines, ça épuise. Un jour, par miracle, j’ai eu un après-midi de libre. J’en ai profité pour aller dîner avec des amies. Je vois mon amie Julie et je lui lance sans y penser deux secondes: «Aurais-tu de la corde que j’aille me pendre drette là!». Elle m’a regardé un peu bizarre et m’a répondu que ça faisait 7 ans aujourd’hui que son père était mort. Son père s’est pendu… Malaise.

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Anne-Marie

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Je suis chez H&M avec mon amie et son amie, que je rencontre pour la première fois. Cette dernière sort de la cabine pour nous montrer un morceau.

«Eille, j’avais pas remarqué encore, t’as une pupille plus grosse que l’autre! C’est cool, ça te donne un p’tit air de David Bowie. Y’est tellement beau. J’aime ça le monde spécial.»

«…c’est un œil de vitre.»

«…eille, elle te fait VRAIMENT BIEN cette robe-là, hein!»

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Pour la semaine prochaine: on aimerait avoir des photos sous le thème “rentrée”. Que ce soit des photos de la rentrée de vos enfants à la garderie ou des images choc des initiations au bac en droit à l’Université Laval… On veut tout!

Crédit photo: A.Davey