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Décès de Karim Ouellet : des artistes lui rendent hommage à travers ses chansons 

Si le génie musical de 37 ans nous a quittés trop tôt, sa mémoire, elle, survivra à l’épreuve du temps. 

Par
François Breton-Champigny
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Une véritable onde de choc pour la culture québécoise en ce début d’année : l’auteur-compositeur-interprète Karim Ouellet est retrouvé mort dans un studio d’enregistrement de Québec lundi soir. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre mardi dans les médias de la province et plusieurs artistes et membres de l’industrie culturelle rendent des hommages au musicien sur les réseaux sociaux.

URBANIA a recueilli et réuni quelques témoignages de membres de la communauté artistique afin de célébrer la carrière étincelante de cet artiste parti trop tôt.

« King des toplines » et « vent de fraîcheur pour la pop québécoise »

Le producteur musical Alex Guay, alias Ajust du trio Loud Lary Ajust, se souvient surtout des habiletés de guitariste de l’artiste qu’il a côtoyé à quelques reprises. « C’était un guitariste extraordinaire. Il avait une facilité à composer des riffs accrocheurs. C’était un de ses points forts. Il savait capter rapidement l’attention de l’auditeur. Un bon exemple est l’intro de la chanson Oh! Non. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? Ça, il l’avait compris. ».

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Membre des groupes Valaire et Qualité Motel, le musicien Luis Clavis, se rappelle avec émotion les débuts de sa collaboration artistique avec Karim Ouellet en écoutant Je vous salue Marie.

« Elle ouvre avec “Voici le ciel avant qu’on touche au sol”, ce qui donne un ton plus grand que nature à la pièce dès la première ligne, souligne-t-il. Il enchaîne ensuite directement avec “C’tu toi qui m’appelle quand mon téléphone sonne?”, une phrase ultra simple dans un langage qui fait pour qu’on s’y identifie tous. J’ai tout de suite compris que Karim pouvait parler d’un amour universel, mais qu’il savait aussi parler de l’amour qu’on vit tous, ancré dans l’ici-bas avec une façon d’en parler qui rejoint tout le monde. Ce n’est pas pour rien qu’on a toujours vu qu’il faisait l’unanimité chez tous sans exception quand on tournait avec lui. Tu nous manques déjà, Karim. ».

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« Sa voix chavire plus qu’à l’habitude », avoue d’emblée Sabrina « Sabotage » Bellemare, compositrice, interprète et designer sonore, en parlant de celui qu’elle qualifie de « génie des toplines ». L’un de ses morceaux préférés est sans aucun doute Le monstre. « Ça me touche particulièrement parce qu’il parle de la noirceur qui nous habite tous. Elle était très fortement présente chez lui, comme chez moi et beaucoup de gens. Je crois qu’un artiste comme Karim avait le don de prendre ce darkness et de le transformer en musique. ».

En entrevue à Tout un matin sur ICI Première, le rappeur Webster a livré un vibrant hommage à Karim Ouellet. « Pour moi, Karim était un génie dans sa manière d’aborder la musique. C’était un bon musicien, un bon parolier, quelqu’un qui a fait vibrer le Québec pendant plusieurs années », a confié l’artiste de Québec, qui avait notamment collaboré avec le musicien de 37 ans avec le groupe Limoilou Starz.

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Pour Claude Bégin, producteur musical et chanteur qui a fait partie du collectif Movèzerbe avec Karim Ouellet, c’est la chanson Trente qui figure dans le haut de la liste de ses morceaux coups de cœur de l’artiste. « On avait une certaine magie, une espèce de confiance – intellectuelle et artistique – l’un envers l’autre. On a toujours été une super équipe autant en studio et en spectacle que dans la vie et en amitié. », a déclaré Claude Bégin à Radio-Canada, lui qui avait collaboré sur trois albums de Karim Ouellet.

« Quand il est arrivé avec la chanson L’amour, qui a tout cartonné, il a amené un vent de fraîcheur à la pop québécoise. Il avait une belle plume et un talent brut », a affirmé en entrevue à TVA la chanteuse Marième, qui a souvent collaboré avec Karim Ouellet pendant sa carrière.

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Des reprises touchantes

Dans une longue publication sur Instagram, la musicienne Klô Pelgag a exprimé sa peine d’avoir perdu « un homme sur lequel le temps ne semblait pas laisser de trace » en reprenant la chanson Trente à sa manière. « Karim. Je joins ma voix à celle de mes confrères et sœurs. Comme eux, j’ai passé la journée à pleurer. À penser à toi. À recoller les fragments de vie que nous avons eu ensemble. Pas qu’ils soient si nombreux mais tu sais, au travers la musique on arrive parfois à avoir cette illusion; que l’on connaît encore mieux cette personne qu’elle-même. »

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Klô Pelgag (@klopelgag)

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De son côté, le rappeur Zach Zoya a repris la chanson Marie-Jo seul au piano, rendant ce populaire morceau encore plus touchant et intimiste.

Peu importe qu’on ait écouté les chansons de l’artiste les fenêtres baissées par une chaude journée d’été en roulant sur des routes de campagne, dans un festival collé.e sur des dizaines de milliers de personnes ou seul.e dans des moments plus difficiles, une chose est sûre, la musique de Karim Ouellet a marqué une génération complète de Québécois.es.

En ce début d’année plutôt sombre, on vous souhaite une chose en quantité industrielle à l’instar d’une des pièces les plus populaires de l’artiste : l’amour.

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Toutes nos pensées vont avec les proches et la famille de Karim. En souvenir, on peut le voir avec sa soeur Sarahmée ici à l’occasion d’une discussion autour du jukebox en 2017.