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VoilĂ quâaprĂšs avoir Ă©tĂ© publiĂ© il y a plusieurs annĂ©es, lâarticle « Sorry I donât speak French » circule Ă nouveau un peu partout. Parce que tous y trouvent un propos encore dâactualitĂ© quâils veulent vĂ©hiculer; les Anglos devraient donâ plus parler le français Ă MontrĂ©al.
Je ne sais pas si le monde a changĂ© en quatre ans tant que ça, mais je sais que ma vision est plutĂŽt diffĂ©rente de celle dĂ©crite par Ămilie Dubreuil. Et ce, malgrĂ© le fait que je travaille avec la clientĂšle Ă l âouest de la Main. Oui, lâessentiel de la clientĂšle est anglophone, mais jâai vu des situations qui mâont redonnĂ© espoir en lâhumanitĂ© et son pouvoir francophile.
MalgrĂ© lâĂ©quipe aux trois quarts anglophone, on Ă©crit les communications en français Ă lâinterne.
Il arrive souvent quâun client anglophone parle en français Ă un de mes collĂšgues anglophones, pour faire lâeffort de pratiquer son français. MĂȘme suite Ă un « I speak English too, by the way » Nonon, ils veulent parler français quand ils ont la chance. Et je trouve ça excellent.
Une amie anglophone mâa invitĂ© Ă aller prendre un verre avec sa belle-soeur, qui vient de lâOuest canadien et veut pratiquer son français.
Une collĂšgue ontarienne mâa dĂ©clarĂ© son amour pour la langue française, qui date de la petite Ă©cole, parce que ses institutrices francophones Ă©taient excellentes et lui ont partagĂ© leur intĂ©rĂȘt pour la culture francophone.
Et jâaimerais revenir sur cette derniĂšre situation. Parce que donner le goĂ»t de connaĂźtre la culture francophone, câest quelque chose sur lequel on devrait plus miser. Plus que basher les anglophones qui ne parlent pas français et brandir les slogans sĂ©paratistes menaçants pour les convaincre de sâen aller.
Pourquoi ne pas apprendre Ă vivre ensemble? Et je ne parle pas de dĂ©finir des limites comme la fameuse charte compte le faire. Il serait plutĂŽt question ici dâĂȘtre de bonne foi et dâessayer de connaĂźtre lâautre et de lui montrer, en Ă©change, Ă quel point câest lâfun, comprendre et parler le français. Faudrait ĂȘtre fins avec eux, leur donner envie de connaĂźtre notre culture. Parce que si jâĂ©tais anglophone et que jâentendais ce que jâentends parfois, je freakerais, jâaurais lâgoĂ»t de prendre mon trou et juste me tenir avec dâautres anglophones pour Ă©viter la foudre des QuĂ©bĂ©cois sĂ©paratistes.
Câest beau, le QuĂ©bec!
Ici, on a inventĂ© lâimprovisation et puis on a un plat qui rassasie les Ăąmes les plus imbibĂ©es dâalcool; la poutine. On a aussi de lâexcellente musique : de Malajube Ă Daniel BĂ©langer en passant par Misteur Valaire, on a du bon son au QuĂ©bec. On a nos Ă©coles nationales de théùtre, dâhumour, Conservatoire dâart dramatique, de musique. On a une vie culturelle diversifiĂ©e avec tout plein de festivals : MontrĂ©al en lumiĂšre, les Rendez-vous du CinĂ©ma QuĂ©bĂ©cois, les Francofolies, les Francouvertes pour nâen nommer que quelques-uns.
Ă MontrĂ©al, on ne se rend pas nĂ©cessairement compte quâon est super choyĂ©s de pouvoir communiquer dans les deux langues presque partout. On est une capitale culturelle et notre richesse se trouve justement dans notre diversitĂ©, nos quartiers qui se distinguent tous les uns des autres, les diffĂ©rents backgrounds de ceux qui y vivent et notre ouverture.
Ouais, mais notre ouverture faudrait la travailler, un peu.
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