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De quoi a peur un homme fort?
Tu te dis qu’un homme fort, ça n’a pas trop la frousse. Surtout quand tu parles d’un gars qui a tiré un Boeing 737 de 80 tonnes derrière lui. Aujourd’hui, Hugo Girard aka le “Louis Cyr des temps modernes” visite les ghettos les plus dangereux des États-Unis pour son émission “À vos risques et périls”.
L’occasion pour URBANIA de lui demander si vraiment, il n’avait peur de rien…
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URBANIA : Pour ton émission de tourisme extrême, tu t’es rendu dans des quartiers où peu de gens auraient osé s’aventurer, qui plus est avec une caméra. Tu as dû te faire de belles frayeurs sur le tournage?
Hugo Girard : Pas vraiment. Mais j’ai peut-être un degré de tolérance à la peur qui est supérieur à d’autres personnes. Il y a des fois où j’étais plus nerveux. Mais être nerveux, ce n’est pas avoir peur.
Il faut être nerveux, parce que si on ne l’est pas, c’est là qu’on peut devenir vulnérable.
Quel est l’endroit le plus dangereux où tu as tourné?
À Chicago, dans le quartier d’Englewood que l’on appelle aussi “Chirak” (Contraction de “Chicago” et “Irak”, ce quartier étant souvent comparé à une zone de guerre en raison de la violence qui y fait rage). Du danger, on en a senti partout, mais là-bas, c’était encore plus fort. On sentait que nous n’étions pas les bienvenus, qu’on était en territoire hostile. Pour te dire, on mangeait dans notre véhicule, dans un grand stationnement avec une très bonne vision sur les points d’accès, pour voir venir le danger au cas où. Si tu en es réduit à manger dans ton auto, comme ça, c’est que forcément tu ne te sens pas en sécurité.
Qu’est-ce qui te fait peur dans la vie?
J’ai toujours eu peur de pas atteindre mes objectifs. Après, je n’ai pas peur des situations dangereuses. Je ressens même une certaine excitation face au danger. Le défi, c’est de canaliser cette excitation, parce que sinon on devient trop téméraire, et c’est là où ça peut devenir dangereux.
Quand on est trop excité, on oublie le danger réel. Il faut apprendre à gérer ses émotions.
As-tu des phobies?
Je suis claustrophobe. Je ne me sens vraiment pas très à l’aise dans les endroits exigus. J’ai aussi le vertige. J’ai développé ça plus tard. Mais j’aimerais ça sauter en parachute pour pouvoir vaincre cette peur-là.
Tu dis avoir peur de l’échec. Ça t’est déjà arrivé d’échouer?
Oui. L’échec, ça me met complètement à terre, parce que ça ne fait pas nécessairement partie de mon vocabulaire. C’est presque inconcevable pour moi d’échouer. Je suis le genre de personnes qui atteint ses objectifs. Mais quand ça t’arrive, ça te donne une bonne dose d’humilité. Et t’essayes ensuite de revenir plus fort!
La vraie force, ce n’est pas la force physique, c’est la force mentale.
Quand tu as arrêté ta carrière d’homme fort, as-tu eu peur de ne plus savoir quoi faire de tes mains?
Oui. Surtout que j’ai arrêté de faire des compétitions d’hommes forts et c’était contre ma volonté. C’était parce que je m’étais blessé. Donc j’avais peur de l’inconnu. Encore maintenant, j’ai cette peur-là que tout s’arrête. C’est la raison pour laquelle je fais cette émission, et je me cherche toujours plein de défis. J’en ai besoin. Mener une vie trop tranquille, c’est pas forcément trop mon genre.
Quand tu ne fais pas du tourisme extrême dans les ghettos, tu fais quoi pendant tes vacances?
Moi mes vacances idéales, c’est de rester à la maison, et de pas avoir de stress!
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