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Comme ça semble être la mode de parler d’intégrisme, je me suis dit que j’allais embarquer dans le train. Ça a l’air que ça fait vendre des publicités dans les journaux tout ça. J’ai donc décidé de faire plaisir au rédac en chef. Ça sent le Pulitzer à plein nez, c’est moi qui vous en passe une feuille de chou!
Parlons donc de l’intégrisme ordinaire. Celui qui se vit au quotidien. Sans entrer dans le débat académique sur la définition de l’intégrisme, on peut essentiellement retenir qu’il s’agit d’une attitude conservatrice intransigeante par rapport à une religion, un parti, un mouvement, etc. L’intégrisme peut donc se voir sous différentes formes et cela implique généralement une vision particulière du monde qui vient rapidement dichotomique; ceux qui savent, qui ont atteint la vérité, et qui sont en droit de juger, versus les autres truffions qui ne peuvent aspirer à autre chose que de toucher à de la sous-merde.
Depuis que je suis dans le monde de la technologie, je dois dire qu’une chose me sidère: la capacité d’endoctrinement que certaines compagnies ont sur la pensée de certains individus. C’est parfois tellement puissant que ça pousse certaines personnes à devenir de véritables zombies sociaux. Incapables de réfléchir en dehors du cadre dans lequel ils sont embarqués, ils deviennent de véritables intégristes technologiques.
Je suis pas mal certain que vous en avez déjà croisé de ces coucous. Ils ne jurent que par une seule marque. Un peu plus, ils auraient le logo de la compagnie tatoué quelque part – certains l’ont, d’ailleurs. Ces individus ont leur Église (le magasin aux couleurs de leur compagnie préférée), leur pèlerinage (les annonces de nouveaux produits), leurs rites (ça va du « unboxing » jusqu’à faire le line-up pendant des heures avant le lancement d’un produit), leur pape (souvent un dirigeant d’entreprise), leur propre vocabulaire et, surtout, leurs enseignements.
Parce qu’évidemment, si tu choisis les produits d’une marque spécifique, il faut nécessairement que tu te transformes en prédicateur de la bonne parole. Tsé, question que tout le monde sache très bien que non seulement tu apprécies particulièrement ces produits, mais qu’en plus, ils devraient se convertir au plus sacrant. Et ils sont motivés en maudit! Ils sont prêts à en passer du temps à débattre avec vous pour vous expliquer en quoi « leur » produit – parce que ça devient véritablement le leur – est meilleur que ce que vous utilisez en ce moment.
Si vous vous embarquez là-dedans, ça risque véritablement de se terminer en un interminable débat statique sur les fondements du fondement, le rôle fondamental de la technologie dans nos vies et le fait que c’est plus que révolutionnaire et blablabla. Pis, si tu n’acceptes pas la bonne parole, ben tu vas te faire taxer d’être un vendu, ou pire, un impie qui ne comprend rien de la techno. Bref, c’est aussi agréable que de tenter d’argumenter avec témoin de Jehovah par un dimanche matin quand t’as encore l’oreiller imprimé dans la face.
Le problème fondamental avec les intégristes technologiques, c’est qu’ils croient que l’outil qu’ils ont entre leurs mains est un marteau et que tout est un clou. Quand tu penses sérieusement qu’une technologie peut tout faire et répondre à tout, t’es vraiment dans le domaine du religieux.
De l’intégrisme technologique à l’extrémisme
Bon, ok, t’es un intégriste technologique, t’es probablement dans la catégorie des « maudits fatigants ». Ça, j’en ai vu en maudit dans ma vie. Ce sont des plaies, mais à la limite, je peux les tolérer en évitant tout simplement les débats avec eux. Honnêtement, je me fous complètement que tu me dises que je suis un amant d’Apple, ou encore que je reçois de l’argent de la part de Microsoft. Si c’est comme ça que t’essayes de me convaincre d’utiliser autre chose, t’es vraiment un con et tu devrais aller te chercher des cours sur l’art d’argumenter.
Là où ça dérape, c’est quand tu te crois tellement avec ta patente, que dès que quelqu’un parle négativement d’elle, tu pètes un plomb. En fait, tu pètes un plomb tellement fort que tu décides de salir l’auteur du commentaire, ou pire, carrément le menacer. Parce que, oui, j’ai des collègues qui ont vécu ça, et je l’ai vécu moi-même.
Épais vous dites? Mettez-en!
Quand t’es rendu que tu croies tellement au bien-fondé d’une gogosse que t’es prêt à insulter, ou menacer des gens, t’es mûr pour une cure de déradicalisation. Un séjour chez les amish peut-être?
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