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De l’éboueur à la vapoteuse

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Inspiré par Humans of New York, les créateurs de Portraits de Montréal arpentent les rues de notre ville, à la rencontre des Montréalais et de leurs histoires.

Maman : « Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? »
Enfant : « Un bébé ! »
« Est-ce qu’il réalise qu’il va avoir une petite soeur ? »
« Non, je ne crois pas qu’il comprenne. J’ai l’impression qu’on l’a entrainé à dire “il y a un bébé là-dedans !” »
« Un jour, une vieille dame m’a demandé, très sérieusement, si j’avais de la crème glacée au Viagra. Je lui ai répondu, très sérieusement, que nous n’en avions pas et elle est repartie, très sérieusement. »
« Je vis dans la rue par choix, je suis pas là à dire “ouh c’est dur la vie, c’est la faute de la société”. Tout va bien dans le meilleur des mondes, je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur mon sort. Je n’ai jamais eu de problème pour trouver une job, mais pour l’instant je n’en veux pas, je vis en nomade. Mais là ce n’est pas normal que j’ai dormi en ville en plein milieu de la populace sur un banc, je me sentais comme de la scrap tout à l’heure, ça m’a donné un coup de vitalité de te parler. »
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« J’ai toujours dit à mon fils ‘soit bon avec tout le monde, peu importe qui ils sont’. Et c’est ce qu’il fait : un jour quelqu’un est venu chez moi et m’a dit “Monsieur, j’étais au secondaire avec votre fils. Il m’a aidé, j’étais à l’hôpital et il m’a apporté des médicaments quand je n’avais pas d’argent.” Je n’étais même pas au courant, il ne m’en avait jamais parlé. C’est ce jeune homme qui me l’a appris. J’étais très fier de mon fils. »
« Quand les gens écoutent de la musique avec leurs écouteurs, ils s’enferment dans une bulle, et je ne pense pas que c’est à ça que sert la musique. Donc on fait des ‘silent disco squads’ : les gens écoutent le même mix avec leurs écouteurs, on se synchronise tous et on danse ensemble, pour faire éclater nos bulles. »
« J’ai eu quatre cancers et je suis encore de ce monde. Je n’ai jamais été métastasé, mon corps se défend bien contre les attaques. »
« Pourquoi ce masque ? »
« Parce que je suis le boss ! »
« À 41 ans je suis arrivée aux alcooliques anonymes en pièces détachées. Là ça fait 16 ans que je ne touche plus à rien. Pour moi ce n’est pas de l’abstinence, c’est juste de la sobriété : j’ai perdu la soif. On est juste 3% comme ça apparemment, pour les autres c’est un combat de tous les jours. »
« Comment tu as fait pour perdre la soif ? »
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« J’ai la foi, et un jour j’ai prié : ‘Mon Dieu aide-moi à m’en sortir, et je te promets de me mettre à ton service.’ Depuis c’est un peu ce que je fais. J’aide les alcooliques à s’en sortir à leur tour. Je ne leur dis pas quoi faire, mais je me prends comme exemple et ils s’ouvrent beaucoup à moi. »