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De l’assiette à la terre : une journée dans un centre de compostage
URBANIA et RECYC-QUÉBEC s’unissent pour vous aider à comprendre où aboutit ce que vous mettez dans votre bac brun.
L’autre jour, je jasais de compost avec une bonne amie à moi, et elle m’a dit une phrase qui m’a frappée : « Je n’ai aucune idée de ce qui se passe avec le contenu de mon bac brun après la visite du camion le lundi matin. » À ça, j’ai dû répondre : « Moi non plus. »
Je ne pouvais pas laisser cette question sans réponse. J’ai enfilé mes caps d’acier et j’ai emprunté l’autoroute 10 pour aboutir au site de compostage de la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi (RIGMRBM).
J’ai été accueillie par David, le directeur général. Arborant un grand sourire et un dossard orange, il m’a invitée à faire le tour du site dans son pick-up : « Embarque! »
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LA PLATEFORME DE COMPOSTAGE
En descendant du pick-up, je m’attendais à ce qu’un relent d’odeur se faufile dans mes narines… eh bien non! Ça sent moins pire que ce que j’imaginais. Sur une grande plateforme de béton reposent de nombreuses buttes alignées de matières organiques appelées andains. David m’explique que la forme de ces buttes favorise la dégradation de la matière, puisqu’elle permet un apport d’oxygène, essentiel au processus de compostage, en plus d’aider au drainage de l’eau.
En descendant du pick-up, je m’attendais à ce qu’un relent d’odeur se faufile dans mes narines… eh bien non!
Quelques minutes après notre arrivée sur la plateforme, un camion se pointe pour décharger sa collecte de la journée. « T’es chanceuse! », me lance David. « Tu vas pouvoir suivre le trajet de la chaîne de transformation par compostage dès l’étape du déchargement des matières sur le site. »
Pendant que le camion se vide, David et moi jouons à repérer ce qui ne devrait pas se trouver là. À ma grande surprise, il n’y a pas trop d’intrus : quelques articles en plastique ici et là, mais je m’attendais à pire.
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Blair, opérateur de l’équipement sur la plateforme de compostage, s’installe dans la petite cabine de l’impressionnant retourneur d’andains.
Cette machine colossale mélange la matière organique des andains, auxquels on a préalablement ajouté du matériel structurant comme des copeaux de bois, un apport nécessaire au bon déroulement du procédé de compostage. Ce brassage apporte l’oxygène nécessaire au travail des microorganismes qui décomposent les matières organiques, ce qui accélère le processus de biodégradation.
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En nous baladant entre les andains, David et moi croisons son collègue Martin, le technicien en environnement.
En plantant avec assurance un long thermomètre dans l’andain, Martin m’explique : « Quand la matière organique se biodégrade, l’action des microorganismes décomposeurs génère de la chaleur. La température peut atteindre un peak de 65 degrés Celsius. Cette chaleur est primordiale dans le processus de compostage pour détruire les microorganismes indésirables, comme les salmonelles. »
Cette hausse graduelle de la température se produit pendant la phase active de compostage, qui dure quelques semaines.
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La matière est introduite dans un tamiseur qui permet d’en retirer les éléments non compostables ou non compostés.
S’ensuit une phase de maturation de la matière organique, à l’issue de laquelle, après quelques mois et plusieurs retournements, cette dernière est transformée en compost. Ne reste alors que le tamisage – l’étape ultime du processus d’affinage. La matière est introduite dans un tamiseur qui permet d’en retirer les éléments non compostables ou non compostés. D’un côté, on voit tomber un compost fin à l’allure de terreau, et de l’autre, les rejets, composés majoritairement de plastique et qui seront éliminés.
Pour la science, j’ai mis ma main dans la butte de compost en maturation pour constater qu’elle était encore tiède. « En période de maturation, la température du compost descend progressivement. En ce moment, je dirais qu’elle tourne autour de 30 degrés Celsius », m’explique Martin.
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TROUVAILLES FUNKY
Malgré les efforts de RECYC-QUÉBEC et des municipalités pour sensibiliser et éduquer les citoyens sur ce qu’on peut mettre dans le bac brun, vous ne serez pas étonné.e.s d’apprendre qu’on y trouve encore des intrus. « On garde les objets funky qu’on a trouvés au fil du temps sous le toit là-bas, me raconte Blair. Suis-moi, tu vas être assez surprise de ce que tu vas voir. »
J’arrive devant le hall of shame du compost et je suis bouche bée : un pneu avec sa jante, des outils, une balayeuse, une boule de bowling (UNE BOULE DE BOWLING!?)…
« J’vais pas te mentir, on peut rire de trouver ce genre de choses dans les lieux d’élimination de matières résiduelles, mais c’est extrêmement dangereux pour les employé.e.s sur la plateforme de compostage quand ça passe dans le retourneur d’andains, affirme Blair. La meilleure façon pour les citoyens de faciliter notre travail, c’est de faire un bon tri à la source. »
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LE TRAITEMENT DES EAUX
L’exploitation d’un site de compostage nécessite également de traiter les eaux qui s’écoulent du procédé. Elles sont collectées et acheminées à l’usine de traitement des eaux pour y être nettoyées.
Le compost est maintenant prêt à être utilisé comme amendement pouvant servir à nourrir les plantes!
Le beau dans tout ça, c’est qu’une fois le processus de compostage achevé, le centre de Brome-Missisquoi donne une seconde vie à la matière : le compost est maintenant prêt à être utilisé comme amendement pouvant servir à nourrir les plantes! « C’est une forme d’économie circulaire, déclare David. Les citoyens nous envoient leurs matières organiques, et nous, en échange, on leur fournit du compost pour leurs activités de jardinage! » Et c’est aussi très satisfaisant de savoir que l’on a évité les émissions de GES qui auraient été produites par l’enfouissement des matières organiques.
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J’ai jasé avec Cameron, un citoyen qui remplissait le derrière de sa petite voiture à coup de pelletées de compost. « Je passe chercher du compost assez souvent au printemps et à l’automne parce que j’aime beaucoup jardiner. Je viens ici avec ma pelle, et ça me permet d’épargner sur l’abonnement au gym », dit-il en riant.
« Les personnes qui viennent chercher du compost sont probablement celles qui font le plus attention à ce qu’elles mettent dans leur bac brun, puisqu’elles savent qu’elles vont réutiliser la matière pour leurs besoins à la fin du processus », affirme David.
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Maintenant que je sais comment fonctionne la plateforme de compostage et que je suis devenue ben chumée avec les employé.e.s de la Régie, je songe à un changement de carrière…
Sans blague, j’ai eu la chance de voir concrètement ce qui se passe avec nos matières organiques et je reviens à la maison plus conscientisée que jamais. Non seulement il faut porter une attention particulière à la réduction du gaspillage alimentaire dans chaque foyer, mais il faut aussi savoir trier les résidus organiques que l’on produit.
« C’est plate à dire, mais les gens vont toujours produire des déchets organiques, me dit David. Alors mon travail à moi, c’est de limiter l’impact environnemental de tout ça, surtout pour les générations futures. J’en suis fier! »
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Curieux.euse de connaître le destin de vos matières résiduelles? Vous souhaitez commencer à composter et vous voulez savoir ce que vous pouvez mettre dans le bac brun dans votre municipalité? On vous a fait un petit guide juste ici:
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Pour le reste, consultez le site web de RECYC-QUÉBEC pour avoir toutes les infos!