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À ma grande surprise, à 31 ans, un de mes sujets de conversation de prédilection est “les transports urbains”. Si on m’avait dit ça quand j’avais 14 ans, je ne l’aurais pas cru. Faut dire qu’à l’époque, j’écoutais les Red Hot Chili Peppers et j’avais comme idole l’Inspecteur Columbo. Anyways…
Mais c’est vrai qu’en 2011, plus souvent qu’autrement, quand je vois mes amis, on finit par se raconter nos aventures pour se rendre au centre-ville chaque matin. Évidemment, chacun a ses problèmes, ses opinions et ses solutions. Parmi mes proches, il y a un chauffeur de bus à la STM et un ingénieur travaillant sur René-Lévesque. J’adore avoir leurs points de vue respectifs: le premier est ancré dans la réalité du transporteur, tandis que le second est le transporté qui souffre chaque jour dans la 18-Beaubien et sur la Ligne Orange du métro. Ça fait des conversations pas mal intéressantes.
En gros, tous s’entendent pour dire qu’il faut réduire la quantité de voitures qui convergent vers le centre-ville. Ça, c’est une évidence; autant pour l’aspect écologique de la chose que pour le désencombrement de nos rues et boulevards. Donc si on suggère aux gens de ne pas prendre leur voiture, il faut quand même leur offrir une alternative. Les premières qui nous viennent à l’esprit: la marche, le vélo et le bus/métro. La marche: soyons réalistes, très peu de gens habitent à moins de 20-25 minutes à pied du centre-ville et utilisent leur voiture pour aller travailler. Les marcheurs vont déjà travailler à pied. Le vélo: l’hiver approche. Je salue le courage des irréductibles qui rouleront tout l’hiver dans la slutch, mais force est d’admettre que tous n’ont pas leur motivation/ leur habileté / leur vélo. Restent les transports en commun. La migration inter-transport souhaitée apparaît clairement: de l’auto au métro.
C’est ce que la STM nous dit. C’est ce que la ville nous dit. C’est ce que les environnementalistes nous disent. Or, les bus et les métros sont pleins. Et souvent en retard sur certaines artères névralgiques (Papineau yo!). Les automobilistes consciencieux qui veulent faire leur part pour désengorger le réseau routier montréalais se découragent souvent bien vite. On est tellement plus confortable dans son char à écouter sa musique, qu’être coincé entre deux ados qui parlent fort dans un langage codé, un tapon qui pitonne sur son jeu vidéo sans écouteurs et un madame qui sent le parfum de la fin du monde.
Et c’est là tout le paradoxe de la situation:
-plus de gens devraient utiliser les transports en commun.
-l’expérience du transport en commun est souvent désagréable à cause des retards et de l’inconfort.
-ces gens retournent dans leur char.
-les rues sont pleines de chars.
-les bus sont en retard parce que les rues sont pleines de chars.
-l’expérience du transport en commun est souvent désagréable à cause des retards
-pour améliorer le service, ça prendrait davantage de bus, donc de $$$$.
-pour que la STM ait davantage de sous, il faudrait que les gens prennent davantage les transports en commun.
-si trop de gens décident de prendre les transports en commun en même temps, ça rend l’expérience désagréable.
-ainsi de suite…
J’ai beau essayer de revirer ça de tous les bords, tous les côtés, je n’arrive pas à trouver l’astuce qui permettrait à tous d’être heureux. On veut tous se rendre au même endroit le plus rapidement possible, le plus sécuritarement possible, le plus écologiquement possible, le plus confortablement possible. Comment? Aucune torpinouche d’idée.
Et si on inventait le rapidotron?