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Parce qu’on a tous le droit d’espérer mieux, de demander meilleur que ce que maintenant nous donne et de rêver, aussi. Aujourd’hui je joue à John Lennon et je refaçonne humblement le conflit social québécois selon mes propres idéaux.
Dans un monde idéal, on est calme, à la base. Pas épuisés des bourdes gouvernementales, de la corruption, de la mauvaise gestion, de la gouvernance et de la ligne dure. Nous ne sommes pas sur les dents, prêts à vouloir recréer la fin du film «Fight Club» au Québec. Nos leaders sont des gens inspirants, avant-gardistes, un peu cavaliers et qui s’asseoient à l’envers sur leurs chaises à l’Assemblée Nationale avec une casquette sur le côté en s’exclamant, les poumons sur le bord d’éclater: «YO LES JEUNES» et en proposant des alternatives créatives à des problèmes importants à régler plutôt que de chercher à remplir les poches de leurs amis sur le dos des contribuables.
La bonne foi fait rage, elle est contagieuse. À la télé, il y a autant de pubs qui la promouvoient qu’il y a de pubs de gomme. Un grand salon international est organisé au Palais des congrès. C’est vraiment super plate comme salon, mais le fond est bon alors les gens trouvent ça cool. La mascotte c’t’un gars de 32 ans, sympathique, un peu chauve et grassou qui s’appelle Martin. Il dit à qui veut bien l’entendre qu’il a une position sur plein de sujets, mais qu’il est prêt à entendre le point de vue des autres n’importe quand autour d’un thé.
Je chill dans un parc avec Richard Martineau et Eric Duhaime. On se raconte la fois où Duhaime comparait la «smoke bomb» du métro de Montréal à des attentats ayant causé la mort de plus de 3000 personnes à New-York. Il s’excuse, me regarde et je le prends par la nuque doucement et lui dit tout-bas «Hey, man, ça arrive, on est émotifs». Richard, ensuite, se racle la gorge et se confie «Bon ok les gars, j’avoue, ça fait comme 4 mois que chu su’l gros mush» On éclate de rire et Duhaime finit en disant «Ben oui, même moi j’comprenais pas où tu t’en allais avec tes ostis d’niaiseries Rich, t’es un malade !»
Dans un monde idéal, les gens ne m’accusent pas de prôner le crime quand je réfléchis sur la possibilité que Gabriel Nadeau-Dubois aille en prison pour les phrases qu’il a dites à propos des injonctions. Ils comprennent la signification du mot «nuances» et se questionnent aussi sur notre système de loi, qui peut faire en sorte qu’un jeune homme s’étant exprimé librement aille en prison alors qu’un ivrogne ayant tué un garçon à vélo avec sa voiture puisse se sortir d’un emprisonnement en crachant quelques milliers de dollars.
La loi existe toujours dans un monde idéal parce qu’en majeure partie, elle sert beaucoup à la solidité de notre société jolie. Par contre, elle sévit où et quand il le faut et c’est avec beaucoup de difficulté que l’argent peut la contourner.
Les gens ne traitent pas les étudiants de profiteurs du système parce qu’ils savent qu’il est facile de prouver que ceux qui en profitent le plus sont les banquiers, les riches et les criminels. Un exemple ? Vincent Lacroix. D’autres exemples ? Google : Corruption.
En revanche, être riche n’est pas mauvais. En fait, être de n’importe quelle classe sociale ne dérange pas, parce que ce sont les valeurs qui priment sur le reste. Comme le respect, l’honneur pis les autres affaires auxquelles nous, les moyens, on croit encore comme un enfant de 3 ans croit au Père Noël.
Aussi, la police est exactement comme je l’ai connue à Montréal quand j’étais enfant et même encore aujourd’hui, la plupart du temps, c’est-à-dire serviable, sympathique, courtoise et capable de réfléchir et de mettre une dose (positive) d’humain dans ses décisions impulsives.
Dans un monde idéal, les gens savent que ce billet est du pur divertissement et que je m’amuse alors ils comprendront l’ironie, l’humour et le deuxième degré et ça leur évitera de me prêter des intentions que je n’ai pas.
Dans un monde idéal, j’m’en vais au loin en me retournant et en faisant genre flipper ma cape (parce que je porte une cape, pis une esti d’belle) par dessus ma tête et je m’enfuis vers la pleine lune en me désintégrant en 1000 oiseaux blancs.
Dans un monde idéal, tu relis le texte en écoutant du Enya dans un bain de Vick’s, sur l’ecstasy. Ok non, juste non. Oublie ce boutte-là.