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C’tu normal si
 J’ai peur d’avoir une ITSS dans la gorge?

Vous avez des questions? Julie a des réponses!

Par
Julie Lemay
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Bonjour Julie,
C’tu normal si j’ai peur d’avoir une ITSS dans la gorge aprùs avoir fait une pipe à un gars?

Anne-Marie

***

MERCI d’aborder ce sujet de prĂ©vention fort aidant, qui va probablement nous amener Ă  pousser des « ahhh! », des « ooooh  » et plusieurs « eh ben! ».

Je suis vraiment enthousiaste de rĂ©pondre Ă  cette question et comme j’ai l’impression que je pourrais Ă©crire 3 tomes sur le sujet, je vais tenter de synthĂ©tiser en prĂ©cisant d’entrĂ©e de jeu que ton interrogation est loin d’ĂȘtre fondĂ©e sur une folle croyance hurluberlue : Oui, c’est possible d’avoir une ITSS dans la gorge!

Dans la gorge comme pas-dans-la-bouche-mais-vraiment-dans-la-gorge?
Si, senora.
Et c’est ici qu’on pousse un « ooooh  » bien senti!

Sans nous enliser dans les complexités bio-médicales, sachons que la chlamydia, la syphilis et la gonorrhée pharyngée peuvent se loger dans la gorge lors du sexe oral réceptif non protégé.

Ça fait quoi, ça?

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Prenons en exemple la gonorrhĂ©e pharyngĂ©e : elle peut causer des symptĂŽmes (dĂ©glutition difficile, ganglions du cou enflĂ©s, fiĂšvre) qui font dire « oh la la
 quelque chose cloche », mais elle peut aussi ĂȘtre asymptomatique (comme dans « pas de symptĂŽmes ») ce qui est fatigant parce que dans ce cas on l’a, mais on ne la sent pas.

La liste des ITSS s’allonge lorsqu’on considĂšre toute la rĂ©gion buccale: lorsqu’on fait des fellations, des cunnilingus ou des anilinctus, il y a des chances qu’on contracte la gono oui, mais aussi l’herpĂšs et le VPH, pour ne nommer que celles-lĂ .

En juin 2016, La Presse a d’ailleurs consacrĂ© un article super intĂ©ressant sur la question. Je vous invite Ă  le lire pour plus de prĂ©cisions au sujet desdites infections, sans quoi ma rĂ©ponse sera sans fin et je vais pondre l’équivalent de l’Ɠuvre de Tolkien, version ITSS.

C’est qu’au-delĂ  du volet « est-ce que ça existe? », il y a le volet « j’ai peur de  » et ayant la bienveillance d’une grand-mĂšre Saule, j’ai Ă  cƓur de diminuer les inquiĂ©tudes: allons-y donc all in dans le sujet!

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Ne vivons pas dans le dĂ©ni : utiliser un condom pour faire une fellation, ce n’est pas la protection la plus utilisĂ©e en ville. Pour plein de raisons, pratiquer le sexe oral avec revĂȘtement de latex = Ep pep pep
 Reste que c’est la façon #1 de se diminuer l’anxiĂ©tĂ© et de s’abandonner dans la sexualidad sans se demander constamment « pognerai-je ou ne pognerai-je pas l’herpĂšs? ».

Ici, les condoms sans lubrifiant peuvent ĂȘtre appropriĂ©s, sans oublier certains condoms Ă  saveur qui sont faits expressĂ©ment pour ça. Pour ceux qui doutent du potentiel gastronomique de la dĂ©marche, notez qu’il existe entre autres des condoms au bacon.
Des. Condoms. Au. Bacon.

En ce qui concerne le cunnilingus ou l’anilinctus, il y a aussi moyen de se protĂ©ger. C’est ici que je vous prĂ©sente la mĂ©thode de protection ayant le nom le plus unsexy du monde et j’ai nommĂ© la digue dentaire!

ALLÔ!!!

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Une digue dentaire, c’est un carrĂ© de latex qu’on applique sur l’anus ou la vulve. Ça se vend dans quelques commerces, mais entre vous et moi, on peut clairement donner dans l’artisanal et en fabriquer une avec un condom. De prime abord, on n’était probablement pas parti pour faire du scrapbooking avec notre partenaire, j’en conviens, mais 3 coups de ciseaux et on est en business, j’vous jure!

Guide pour confectionner la plus cute des digues dentaires :

  • Utiliser un condom non lubrifiĂ© ou Ă  saveur (de bacon, ou pas).
  • Couper les 2 extrĂ©mitĂ©s dudit condom.
  • Faire une entaille sur la longueur.
  • Contempler avec Ă©motion le magnifique carrĂ© de latex.
  • VIVRE COMME ON N’A JAMAIS VÉCU.

Une fois qu’on connaĂźt les façons de se protĂ©ger, il ne reste qu’à les appliquer. Et c’est lĂ  que ce n’est pas toujours si facile..! Petits trucs : c’est toujours bien de prĂ©voir le coup en ayant des prĂ©servatifs Ă  portĂ©e de main et de penser scander « ok on a besoin d’un condom! » avant qu’il y ait une trop forte escalade de plaisir.

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Pensons-y bien : admettons qu’on est sur un vĂ©lo tandem et qu’on roule 362 km/h dans une cĂŽte, ça risque d’ĂȘtre moins efficace si on crie Ă  l’autre « BRAKE! ON N’A PAS MIS NOS CASQUES!!! » en pleine descente.
Eh bien, c’est un peu la mĂȘme chose ici.

Et rappelons-nous que si l’autre nous demande de porter un casque, on ne se dit pas « Que c’est ça?! Il-elle trouve que j’ai les cheveux sales?! J’aime ça, moi, la sensation d’avoir les cheveux dans le vent quand je ride!». On comprend que ce n’est pas insultant et que c’est bienveillant.
C’est encore la mĂȘme chose ici.

Avant de vous offrir mes au revoir, rien de mieux que de rappeler l’importance du non moins fameux dĂ©pistage, oĂč l’on fera des prĂ©lĂšvements en lien avec les activitĂ©s sexuelles pratiquĂ©es.

En guise d’offrande, je vous fait don d’une application mobile pratique comme jamais qui s’appelle Sexposer et qui a Ă©tĂ© créé par le Portail VIH / sida du QuĂ©bec. Telle la fĂ©e marraine de la santĂ© sexuelle, elle permet d’identifier nos pratiques pour Ă©valuer les risques de transmission d’ITSS, elle fournit 40 000 informations, donne des trucs de protection et offre une carte avec les centres de dĂ©pistages les plus prĂšs de chez soi.

UN CHARME!

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On peut la tĂ©lĂ©charger dans l’App Store ou sur Google Play. Vous n’avez qu’à cliquer sur les liens!

Alors à vous, de moi, en espérant que cette réponse vous aidera à protéger vos ébats!

***

Un courrier du cƓur chez URBANIA?! OUI! « C’tu normal si  » s’offre Ă  vous pour accueillir vos questionnements existentiels (ou non) au sujet des relations, de l’amour, du couple, du sexe et tout dĂ©rivĂ© associĂ©. N’hĂ©sitez pas Ă  envoyer vos questions en toute confidentialitĂ© Ă  Julie Lemay, notre collaboratrice pro en sexologie, qui rĂ©pondra chaque mois Ă  vos lettres: [email protected]

Pour lire un autre courrier du coeur de Julie Lemay: « C’tu normal si … je tombe en amour aprĂšs le sexe ».

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