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Créatrices du mois: le travail magique du Pictographe

Entrevue avec deux membres du collectif de scénographie extérieure, Le Pictographe.

Par
Maude Carmel
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C’est le troisième été du Pictographe, un collectif composé de quatre filles et d’un garçon qui vont à la rencontre du citoyen par le biais de l’art urbain et du design vivant.

Devant moi se trouvent deux de ses membres, Zoé Burns-Garcia et Carol-Anne Bourgon-Sicard, qui sont venues pour m’expliquer comment Le Pictographe contribue à la magie du paysage montréalais un peu plus chaque jour.

Comment et quand le Pictogaphe a-t-il commencé?

Zoé: Le Pictographe, c’est la contraction des mots pictogramme et scénographe, parce que c’est ça qu’on est à la base, des scénographes! En fait on a toutes étudié la scénographie ensemble à l’UQAM, et déjà à notre sortie il y avait un désir de créer un collectif, mais je dirais que ça c’est vraiment concrétisé quand le Village au Pied du Courant a lancé un appel de projets, à l’été 2016. On voulait créer un objet à la fois ludique et utile, qui puisse rafraîchir, créer de l’ombre et amuser les gens. Le « Pédalère » est donc né, un pédalo stationnaire qui active un halo de fraîcheur lorsque les gens pédalent!

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Crédit photo: Jean-Michael Seminaro

Carol-Anne: Ça a vraiment été un succès. À la base, le pédalo avait 4 places, mais au final, des dizaines de personnes venaient se rafraîchir en dessous; on trouvait pu le pédalo! Ce qui est intéressant avec l’art extérieur, c’est que les gens s’approprient une oeuvre, et on peut donc toujours être surprises par certaines choses qui se produisent! On a donc continué à lancer des projets cet été-là.

En effet, j’ai vu que peu de temps après, vous avez littéralement meublé le square Dézéry dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve pendant le festival ZH, en créant la « Maison du 1er juillet »

Pourquoi meubler cet espace?

Zoé: On voulait donner une deuxième vie aux meubles abandonnés dans la période de déménagement, mais on voulait surtout donner vie au quartier! Parce que quand on est trop habitué à un espace, on se tanne, surtout dans une ville où c’est bruyant. Nous on essaie de faire de la poésie du quotidien, de la poésie visuelle, pour que les gens n’oublient pas d’être sensibles!

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Carol-Anne: Et les gens ont vraiment beaucoup apprécié, ils ont littéralement habité la maison. Ils amenaient des objets pour renflouer l’espace, certains passaient la soirée là comme si c’était vraiment un lieu de rassemblement!

Zoé: On s’est même rendu compte que les travailleuses du sexe de ce coin de rue-là appréciaient beaucoup l’oeuvre et la protégeait. Alors quand des gens voulaient l’endommager, elles leur parlaient pour éviter le vandalisme. En fait on s’est rendu compte avec le temps que lorsque les gens aiment une oeuvre, il y a beaucoup moins de vandalisme autour de celle-ci!

Vous avez aussi fait le design d’espace du party des 15 ans d’URBANIA au mois de mai. Qu’avez-vous voulu y illustrer?

Carol-Anne: On a voulu créer une espèce de mythologie autour du magazine en montant un genre d’autel pour donner un côté mystique, et on y a ajouté plusieurs artefacts qui se trouvaient sur la couverture des éditions des dernières années, comme la grosse bouche, ou les patins dorés!

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Zoé: C’était vraiment agréable, parce que URBANIA nous a laissé une belle liberté, on a proposé des idées quand même flyées et ils ont tout de suite embarqué!

C’était le premier vrai projet événementiel du collectif, et on aimerait beaucoup en faire d’autres!

Et cet été, sur quel projet travaillez-vous?

Carol-Anne: Les Gamélites! Ce sont les nains des Jardins Gamelins, des créatures de pierre qui vivent des aventures tout au long de l’été, et que les gens peuvent suivre grâce à des photos! Ils ont même une page facebook! https://m.facebook.com/gamelites/

Zoé: Il y a toute une mythologie derrière. La légende voudrait qu’ils aient vécu dans les égouts de Montréal et qu’ils en sont sortis en entendant les festivals!

Carol-Anne: Ce que le Quartier des Spectacles voulait, c’est avoir des créatures sur place qui rassemblent toute la population hétéroclite des Jardins. On a donc fait un effort pour qu’elles n’aient aucun genre ou attribution, pour que tout le monde puisse s’y identifier!

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Crédit photo: Jennifer Pitoscia

Zoé: C’est tellement stimulant parce ces créatures vivent, se déplacent deux fois semaines, il y en a même une qui voyage à travers la ville et qui nous envoie des photos de lui!

Vous pouvez aller les visiter jusqu’à la fermeture des Jardins Gamelins, jusqu’au 30 septembre!

Qu’est-ce qu’on souhaite au Pictographe pour l’avenir?

Zoé: Contribuer au visuel de plus d’événements flyés en général! On aimerait aussi travailler dehors pendant l’hiver, c’est tellement important d’exploiter notre nordicité je trouve! À part pendant Montréal en Lumières, il y a très peu d’oeuvres extérieures qui résonnent bien dans la saison froide.

Carol-Anne: En fait on veut ouvrir notre palette d’opportunités, découvrir de nouveaux endroits, croiser la route de nouveaux projets, s’amuser!

Pour découvrir toutes les oeuvres du Pictographe, vous pouvez visiter leur site web, ou leur page Facebook!

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