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Couper les ponts

Le mépris de la désobéissance civile selon Éric.

Par
Éric Duhaime
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À moins d’être un ermite survivaliste perdu au fin fond des bois, vous avez entendu parler de ces trois activistes environnementaux d’Extinction Rébellion Québec qui ont fait de l’escalade dans la structure du pont Jacques-Cartier mardi matin.

Ils ont forcé la fermeture du pont pendant une heure et demie, en pleine heure de pointe. Des milliers d’automobilistes qui tentaient d’aller travailler pour payer leurs factures sont arrivés en retard ou ont dû rebrousser chemin. Ce fut peut-être même pire. Un urgentologue a peut-être dû amputer sa journée de précieuses heures de travail ou, pire, quelqu’un n’a peut-être pas pu se rendre à temps au chevet d’un proche mourant. Ce sont là des scénarios catastrophes, je sais bien, mais bon, comment mesurer l’ensemble des dommages collatéraux d’un tel stunt.

Un certain Gabriel a même écrit sur Twitter: « Tu pars à 6 h de Longueuil pour ta dose de chimiothérapie à 8 h au CHUM; le pont est bloqué. Tu essayes d’autres routes tout est bloqué; tu stresses. Tu retournes chez toi angoissé, pressé de téléphoner pour avoir un autre rendez-vous. Tu pleures. »

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Quel crime a commis Gabriel et tous ces autres individus pour mériter autant de mépris de la part des activistes de l’urgence climatique?

Ironiquement, ces gens coincés pendant des heures dans des bouchons de circulation à cause d’une action en faveur de l’environnement auront, bien malgré eux, pollué davantage.

Pourquoi les prétendus écolos tiennent-ils tant à poser des gestes qui ne font qu’écœurer les citoyens plutôt que d’aller ramasser des vidanges, planter des arbres ou adresser leurs doléances aux instances capables de faire bouger les choses?

Imaginez si, le 27 septembre dernier, à Montréal, 500 000 personnes s’étaient réunies pour nettoyer la ville et planter un million d’arbres plutôt que de simplement manifester.

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Imaginez si, le 27 septembre dernier, à Montréal, 500 000 personnes s’étaient réunies pour nettoyer la ville et planter un million d’arbres plutôt que de simplement manifester. La métropole du Québec serait aujourd’hui aussi propre et belle que sa capitale.

Imaginez si tous les environnementalistes décidaient de cesser de fumer, de composter, de troquer l’auto pour le vélo… C’est toujours tellement plus facile de demander aux autres, aux gouvernements et aux contribuables d’en faire plus.

Plus facile même de monter sur la structure d’un pont ou de manifester avec sa pancarte plutôt que de faire concrètement quelque chose pour sauver la planète.

Êtes-vous aussi tannés que moi de vous faire donner des leçons par ces adeptes du « faites ce que je dis, pas ce que je fais »? Une des militantes arrêtées mardi affiche fièrement son récent voyage au Mexique et sa mémorable balade en bateau moteur. Ça me fait penser à la photo de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé qui prennent l’avion entre Montréal et Québec ou encore le fait que madame Massé se promène maintenant en limousine avec chauffeur.

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Les sacrifices pour les simples contribuables, mais surtout pas pour les apparatchiks du Politburo…

Pour les trois extrémistes arrêtés mardi, j’espère qu’on leur fera payer chèrement leur coup d’éclat ou qu’ils croupiront un petit bout en prison afin de leur donner le temps de réfléchir à leurs actions dégoûtantes et dangereuses.

Refuser le cadre légal

Sans surprise, Québec solidaire refuse de condamner l’action de ces radicaux. Une des trois personnes, Chantal Poulin, est une militante bien connue du parti. Une enseignante au primaire, maintenant troisième vice-présidente du syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île. Un autre, Yann Robitaille, est aussi enseignant à l’école secondaire Calixa-Lavallée. Ainsi endoctrinés, pouvez-vous imaginer à quel point ils doivent tenter de laver les cerveaux de leurs élèves? Dans une société normale, ces profs seraient congédiés sur-le-champ. Ils se disqualifient pour offrir une éducation de qualité à nos enfants. Mais, il n’y a pas de danger que ces congédiements surviennent. Le syndicat sera là pour veiller aux intérêts de la gauche radicale et détournera encore les cotisations des autres enseignants pour défendre ceux qui font honte à leur profession.

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Faudra aussi prochainement se demander quelle responsabilité revient aux prédicateurs de l’apocalypse, de Greta à Dominic Champagne, qui génèrent autant d’éco-anxiété. Ces gourous verts annoncent la fin du monde et fanatisent les plus fragiles.

Du côté de l’aile parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois a écrit sur sa page Facebook mardi soir que bloquer le pont « n’est pas en soi moralement ou politiquement répréhensible. » L’histoire se répète. Comme au printemps étudiant, il refuse de condamner des actes totalement illégaux.

Un autre élu solidaire, Alexandre Leduc, a ajouté: « Ce ne sera probablement pas le seul geste de désobéissance civile dans les prochaines années, on peut imaginer qu’il y en aura peut-être d’autres.»

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Un autre élu solidaire, Alexandre Leduc, a ajouté au sujet de l’arrestation d’une militante, « une bonne amie » qui a activement milité à ses côtés pour le faire élire: « Ce ne sera probablement pas le seul geste de désobéissance civile dans les prochaines années, on peut imaginer qu’il y en aura peut-être d’autres. J’espère qu’on ne sera pas obligés à commenter chaque fois, si on dénonce ou pas. »

QS est un parti de radicaux, un parti qui refuse le cadre légal actuel. Tu ne peux pas refuser de respecter les règles démocratiques et vouloir en profiter en même temps.

Rappelez-vous comment René Lévesque était le plus ardent critique du FLQ. Le fondateur du PQ comprenait qu’on ne peut cautionner l’illégalité et aspirer, en même temps, à des fonctions électives.

Les Québécois ont élu dix députés solidaires l’année dernière pour fonctionner à l’intérieur d’un cadre parlementaire. Ils peuvent poser des questions, déposer des projets de loi et des pétitions, inviter et interroger des témoins en commission parlementaire, proposer des motions, débattre et voter sur toutes les législations présentées. Si QS considère que ce n’est pas assez, qu’il fasse élire plus de députés la prochaine fois. Mais les partis politiques dûment représentés ne peuvent pas cautionner l’illégalité des lois qu’ils ont adoptées. Ça tombe sous le sens.

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QS devra bientôt faire un choix: débattre de manière démocratique à l’Assemblée nationale ou être un groupuscule révolutionnaire dans la rue.

Quelqu’un doit sonner la fin de la récréation de ce parti d’hypocrites à deux faces, qui profite des institutions démocratiques et de ses privilèges d’un bord, et soutient, de l’autre, la désobéissance civile des groupuscules radicaux.