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« L’autre soir, j’étais au bord d’un lac, et je ne sais pas trop pourquoi, j’ai eu plein de souvenirs d’été avec mes grands-parents qui ont ressurgi d’un coup. J’étais super ému. J’ai failli les appeler au beau milieu de la nuit pour les remercier. Ils m’auraient pris pour un fou ! ». Ce n’est pas un hasard si mon ami a replongé en enfance en plein mois de juillet, au milieu de nulle part : c’est la saison. L’été, c’est des souvenirs d’enfance (qu’on espère joyeux), souvent en compagnie de nos grands-parents. Certains ne le sauront jamais mais ils ont marqué des vies entières le temps de quelques périodes estivales bien remplies. C’est le plus précieux des trésors, celui qu’on emporte partout avec nous.
«Je me souviens encore de leur vieille Renault Express […] Elle sentait 50% le chien, 25% le vieux, et 25% le sale : je n’ai jamais retrouvé cette odeur […] (bizarrement, j’aimais ça)»
« Je me souviens encore de leur vieille Renault Express, c’était la voiture réservée pour aller à la chasse. Elle sentait 50% le chien, 25% le vieux, et 25% le sale : je n’ai jamais retrouvé cette odeur, mais elle est encore très très présente dans ma tête (bizarrement, j’aimais ça) », me raconte mon ami qui n’a rien oublié non plus de la maison de ses grands-parents. « Cette maison, une grande maison vieillotte et plutôt sombre, j’en visualise encore chaque pièces, et chaque objets. Je revois ma grand mère cuisiner avec « Ma sorcière bien aimée » en fond. Je la revois me dire : « Alors Titilin (prononcé titi-lyne), ça gaze ? ». On rigolait de tout et de rien, c’était le bonheur total », me raconte le trentenaire qui se souvient surtout avoir été choyé comme un roi.
« Quand le repas était prêt, je m’installais seul dans le salon devant la télé et je regardais en boucle les mêmes cassettes VHS : « Les Quatre Dinosaures et le Cirque magique », « Le Petit Train Bleu », « Little Nemo » (il faisait peur un peu celui là). Et quand j’en avais marre, je bifurquais sur Disney Channel en espérant tomber sur « Art attack » : oui, mes grands parents avaient le « câble », comme on disait à l’époque. Pendant ce temps-là, ma grand mère me faisait le service : entrée, plat, dessert… C’était du délire, le paradis. »
Profitez de l’instant en repensant à hier, en se remémorant cette odeur de crème solaire, de churros, de crêpes, d’eau de Cologne, de barbecue, de la pluie d’été, de pieds qui puent, de chiens mouillés.
J’en parlais déjà ici mais tout ce qui devrait vraiment compter dans la vie, c’est ça : vivre pour se souvenir, sans penser qu’on oubliera peut-être tout un jour. Profitez de l’instant en repensant à hier, en se remémorant cette odeur de crème solaire, de churros, de crêpes, d’eau de Cologne, de barbecue, de la pluie d’été, de pieds qui puent, de chiens mouillés, etc.
Se rappeler des sensations, du sable brûlant sous nos pieds, de la pluie chaude quand on est déjà dans l’eau, du sel de l’Atlantique qui gratte, de la maudite méduse qui brûle, de la vive qui pique, du crabe qui pince, des moules qu’on vole, des huîtres qu’on gobe, des mouettes qu’on repousse, des embruns sur la peau, de l’écume des jours, etc.
Se rappeler des plages, de Kerouini (et de ses nudistes), de Kersidan (et de son raz-de-marrée), de la plage de la Baleine (pour son rocher en forme bizarre), de la pointe de Trévignon et de son vent à décorner des boeufs, de Loc’h-ven (et de ses rochers), de la Ville Close et des Sables Blancs pas loin, de l’Archipel à Trégunc, etc.
Se rappeler des plats et de leurs odeurs indescriptibles, des boulettes de ma grand-mère et de ses pommes de terre « mémère », de ses tartes à la tomate (même s’il y avait plus d’oignons qu’autre chose), de ses soirées crêpes improvisées où toute la famille se pointait, de ses cornets de glace au chocolat, de ses biscuits palmiers, de ses crêpes dentelles, de ses yaourts périmés, de son flan au chocolat, de son riz au lait, de sa soupe aux orties, etc.
Se rappeler de la télé qu’on regardait tous ensemble (entre deux tricots ou un canevas à finir), de Fort Boyard, des Feux de l’Amour, des Z’amours, de Pyramide, de Motus, de Sous le soleil, de K-2000, de Sagas et Stéphane Bern, etc.
Se rappeler aussi des dernières fois où on était au pays de l’enfance, et tenter d’y revenir (en rêve ou en méditation) pour se souvenir des belles choses, même les plus petites. On ne sait jamais ce qui va ressurgir 20, 30 ou 40 ans plus tard.
Et puis, il faut surtout prévenir les nouvelles générations, celles de nos enfants si on en a : les souvenirs, c’est comme certaines paroles de chansons, ça porte et ça réconforte. Alors autant faire le plein régulièrement et l’été s’y prête plus que n’importe quelle saison. Roulez jeunesse…