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« Confessions d’une femme normale » : pour une sexualité sans honte

Une première BD rafraîchissante pour l'autrice montréalaise Éloïse Marseille.

Par
Mathieu Roy
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Sexe!

Maintenant que votre attention a été captée…

Ce mot provoque-t-il toujours une réaction?

Non? OK, on enchaîne…

Elle est omniprésente, supposément saine et naturelle, et pourtant, il subsiste souvent un malaise lorsque vient le temps de parler et de vivre notre sexualité. Elle nous attire, nous rebute, nous frustre, même.

On a tous et toutes subi un épisode marquant, voire embarrassant, qui a forgé notre conception de celle-ci. L’autrice montréalaise Éloïse Marseille n’est pas en reste et c’est sans pudeur et beaucoup d’humour qu’elle nous partage son parcours initiatique dans la bande dessinée Confessions d’une femme normale.

Pour Éloïse, c’est le visionnement d’une scène d’ébats torrides pendant une soirée cinéma en famille qui lui a donné des papillons dans le «poupou» – ses mots.

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Quand on est jeune, il n’y a rien de plus anodin que se promener ou de voir ses parents à poil. Bien sûr qu’on pose des questions, mais elles sont plus à des fins utilitaires que pour assouvir nos pulsions. Pour Éloïse, c’est le visionnement d’une scène d’ébats torrides pendant une soirée cinéma en famille qui lui a donné des papillons dans le « poupou » – ses mots. La situation a laissé un grand malaise lorsqu’elle a verbalisé cet étrange phénomène.

Crédit : Éloïse Marseille / Éditions Pow Pow
Crédit : Éloïse Marseille / Éditions Pow Pow

Mortifiés, ses géniteurs sont restés cois; la honte s’est installée insidieusement. Eh bien, qu’à cela ne tienne, s’ils ne veulent pas s’occuper de son éducation sexuelle, les internets se feront un plaisir de s’en charger.

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Eh boboy… Qu’est-ce qui pourrait bien arriver de wrong? La dépendance et l’incapacité à atteindre l’orgasme sans consommer de la porn à toutes les sauces – slurp, slurp.

Crédit : Éloïse Marseille / Éditions Pow Pow
Crédit : Éloïse Marseille / Éditions Pow Pow

Rebonjour la honte. C’est sûr que ça a dû la déniaiser sur un moyen temps; ben non, les pénis lui faisaient peur. Elle est donc restée vierge pendant un bon bout. Les gars sketchy qu’elle a fréquentés lui ont fait douter de son orientation, mais après expérimentation, on peut dire que le dossier est clos. Mais l’est-il vraiment? Des fois, c’est juste une affaire de chimie et d’admettre qu’on a des besoins à combler : « Je suis un être sexuel! Je veux me faire fourrer! Je suis une salope! »

On ne peut qu’applaudir – à une main – devant tant de candeur et de franchise.

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Avec la copulation vient son lot de problèmes, dont une ITSS incurable, mais gérable, et la maladie de l’amour qui lui laissent un boulet à traîner pour la vie et un cœur un peu poqué, mais soulagé. Sa première vraie relation lui a procuré de beaux moments, mais elle s’y est jetée corps et âme, quitte à s’oublier dans le processus. Après une rupture pleine de tendresse, c’est maintenant le temps de faire sa connaissance et de commencer à s’apprécier à sa juste valeur. Exit la honte et allô Élo!

Quelle bande dessinée jouissive avec un goût de revenez-y. On ne peut qu’applaudir – à une main – devant tant de candeur et de franchise. Éloïse Marseille se met littéralement à nue pour notre plus grand plaisir et ça fesse. Dans un style graphique clair, assumé, expressif et ne laissant aucune place à l’interprétation, elle nous entraîne dans son jardin et ses parties intimes.

Un exercice d’humilité qui confirme que la sexualité ne vient pas avec un mode d’emploi, qu’il y a plusieurs façons de la vivre et que c’est tout à fait normal!

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