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Confessions d’un catlover

Je suis vraiment désolé.

Par
Jordan Dupuis
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Je m’excuse auprès de toutes ces femmes dans la quarantaine qui ont un jour publié une photo de leur chat sur Facebook, qui ont partagé par courriel un .PPS de photos de chats enjoués un peu trop « flufflés», qui ont pleuré en regardant la pub du Ikea avec les 100 chats lâchés lousse dans le magasin, qui ont signé la récente pétition pour que la vieille chatte du Home Depot de Bluffton en Caroline du Sud reste dans le magasin, qui ont acheté des vêtements félins pour leur animal de compagnie, bref, qui aiment plus leur chat qu’elles-mêmes.

Jadis j’ai ri de vous, je vous ai jugées et pensé que vous étiez vraiment des vagi-sèches qui n’avaient plus de vie sexuelle depuis 1982 et qui préféraient se rouler la bille en regardant la bande annonce de CATS sur Broadway que d’allez prendre un verre avec vos copines de bureau.

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Je m’excuse car je suis devenu il y a un an, membre de votre gang. Je fais partie de votre club sélect des catlovers, angoissant à l’idée de passer une soirée sans parler en bébé à mon animal et braillant saoul sur l’absinthe à Prague car je m’ennuie trop de mon chat. (Je m’excuse Marie pour ce moment gênant.)

Elle s’appelle Kira, c’est un chat sphynx et je l’ai surnommé affectueusement Sphynx-ter. Mis à part son absence évidente de poil, (ce qui lui donne un look mi-Gollum, mi-Gremlin et un brin Yoda), elle possède un toucher unique et une personnalité caractérielle, combinée à une hygiène génitale défaillante. Je m’explique.

Le toucher.
Pour ceux qui n’ont jamais touché à cette race de chat, le feeling est simple. C’est un doux et tendre mélange entre une pêche de l’Ontario en pleine saison et un vieux testicule de septuagénaire, chaud et humide. Non pas que j’en ai déjà touché un, mais comme j’ai l’imagination fertile et que j’adore me projeter dans le futur, je crois dur comme fer que c’est ça la texture. Détrompez-vous, le tout est franchement agréable, réconfortant et voire même semi-sensuel. Ça engendre aussi une fascination immédiate pour le félin en question.

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La personnalité.
Cette race de chat est connue pour être hyper affectueuse et vraiment attachée à son maître. Assez pour que, si on la néglige, un peu en colère, bien, elle lâche une belle pisse corsée sur ta couette en plume, en plein été, avec une température ambiante de 29 degrés. Ammoniaque + humidité urinaire + chaleur accablante, fut ma punition pour avoir travaillé beaucoup trop tard et avoir omis de la flatter le soir venu. Elle a en fait la personnalité de Michèle Richard qui chie sur le tapis d’un motel de la 132, combinée à celle de la folle brésilienne dans OD 2013 avec un léger clin d’œil à Adolf Hitler (pour le niveau de châtiment qu’elle m’inflige.)

L’hygiène génitale défaillante.

Je sais, personne ne va me croire et je n’ai d’autre choix que de ne pas ménager mes mots, mais Kira, n’ayant pas le réflexe de se laver le poil (elle en a pas !) refuse obstinément de se lécher le pourtour post numéro 2. Ceci engendre malheureusement une odeur de Cheetos constamment latente dans l’air. (J’ai fait un sondage et c’est vraiment Cheetos qui ressort.) Désagréable? En effet, je suis le premier à voir rusher sur la chose, mais l’odeur de Cheetos finalement, c’est comme la sniff quand tu ouvres un tupperware avec deux œufs cuits dur et un morceau de bleu… ça surprend mais tu t’habitues.

De plus, comme elle a constamment froid dû à son absence de fourrure, elle se réfugie 23h sur 24 sur le calorifère du salon, se faisant par le fait même «cuire la cenne» durant des heures, ce qui engendre une forte odeur de fondue au fromage de Savoie dans l’air de mon 3 et demi. Encore une fois, détrompez-vous, cette odeur me réconforte lorsque je rentre chez moi après une journée de dur labeur, sentant sa présence et me rendant systématiquement heureux de la retrouver. (Sentant sa présence, la pognez-vous ?)

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Mesure d’hygiène requise :
Récurage intensif de la cenne fromagée une fois semaine à l’aide d’une lingette baby-wipe sans parfum. Étant un être brillant et un brin manipulateur, je profite de la présence de mes amies, dont K, pour les supplier de m’aider dans la dite tâche de marde. Je tiens la bête et l’autre récure. Mon amie K s’est découverte un véritable talent en la matière, méritant une mention spéciale sur son cv. D’une fermeté inébranlable, elle wipe le tout en 2-3 mouvements, laissant le doux postérieur félin éclatant de propreté. Je suis convaincu qu’avant d’être ma chum, elle travaillait dans un salon de toilettage dans l’est de la ville.

Voici un vidéo en action, vous démontrant le sérieux de l’opération et l’amour que je porte à ma douce-moitié. K, refusant obstinément de se montrer la face su’ les zinternets, j’ai dû le faire seul. Soyez indulgent, c’est pas moi la rimeuse professionnelle, c’est ma chum.

Vous pensez peut-être que tous ces petits bémols entourant ma vie à deux avec Sphynx-ter pourraient remettre en question mon amour inconditionnel pour elle? Vous faites erreur. Je l’aime encore plus chaque jour, pensant éventuellement lâcher Grindr, rester un vieux garçon aux chats et vivre à deux avec Félindra tête de tigre.

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Mea culpa les matantes, je suis de vot’ bord asteur, un catlover et fier de l’être.

Voici Kira aka Sphynx-ter dans sa couverte chauffante que grand-maman lui a donné pour Noël. C’est avec un regard rempli d’amour et de reconnaissance qu’elle a accepté de poser pour la cause. Elle est belle. Je l’aime.

J.