Logo

Comprendre la guerre en 5 minutes

Par
Judith Lussier
Publicité

Ceux qui fondent leur amour-propre sur des connaissances géopolitiques profiteront sûrement de cet aveu pour me traiter de tous les noms, mais moi, le conflit israélo-palestinien, je n’y comprends rien. Déjà, la guerre, je ne comprends pas. Comment ça peut durer aussi longtemps? Comment ça se fait qu’on n’arrive pas à s’entendre depuis 1948? C’est long, 64 ans de conflit. Surtout que depuis, en Occident, on s’est vraiment calmé les nerfs, sur la religion (sauf pour certains fondamentalistes). Je comprends mal pourquoi des gens se battent encore au nom des principes religieux. La religion, c’est pas supposé apporter la paix
dans le monde? Naïveté.

Je n’y comprends rien, mais je ne suis pas complètement enrobée de mauvaise foi. Depuis le début des bombardements à Gaza la semaine dernière, j’ai ouvert toutes les pages Wikipedia possible pour m’y retrouver. Comme une étudiante qui vient tout juste de se rappeler qu’elle avait un examen dans une demi-heure : vite, quelles sont les notions importantes, qui sont les acteurs principaux, pourquoi maintenant, qu’est-ce qu’on peut faire?

Publicité

La vie ne m’a pas dotée de toutes les qualités requises pour comprendre la guerre. J’ai une curiosité insatiable, mais une mémoire de souris (le contraire d’éléphant). Or, comprendre la guerre requiert des notions de géographie et d’histoire, deux matières que je maîtrisais très bien la veille des examens à l’école, mais qui ont de la difficulté à rester gravées dans ma mémoire à long terme. Il y a des jours où je ne me souviens plus que Claude Léveillé est mort, imaginez mon rapport à Yasser Arafat.

Je vous parle de moi parce que pour la compréhension des grands enjeux internationaux, je suis comme plusieurs Québécois. Je voudrais bien comprendre, mais par où commencer? J’ai peu de mémoire, mais pour comprendre la guerre, il faut aussi de la compassion, check, et un certain sens critique. Ça, j’en ai assez pour juger que ce n’est pas en lisant Lysiane Gagnon que je vais avoir une idée éclairée du conflit. Ni en regardant le topo de Raymond St-Pierre.

C’est pas assez. Mais c’est déjà ça.

Publicité

Hier, j’en ai vu quelques-uns sur Facebook et Twitter exprimer leur déception de voir le conflit réduit à quatre minutes par Raymond St-Pierre. Évidemment, ce n’est pas assez. Le conflit dure depuis 1948! Mais pour monsieur-madame-tout-le-monde qui trouve ça déjà assez compliqué de même et qui est à un piton de télécommande d’écouter les nouvelles à TVA à la place, c’est déjà ça.

Les médias n’ont pas à être des thèses doctorales, ni des journaux spécialisés. Leur devoir est d’intéresser le plus de gens possible à des enjeux importants. Pas à les noyer dans trop d’information pour conforter les quelques érudits qui suivent ça depuis les émeutes de Jérusalem en 1920.

La guerre ne se comprend pas en 5 minutes, mais si ça prend des graphiques réducteurs, des raccourcis parce qu’on est pressés et des images de journalistes effrayés par des bombes pour sensibiliser l’opinion publique à ce qui se passe à Gaza, c’est déjà ça.

Durant l’année, l’actualité internationale occupe environ 8% de l’attention médiatique au Québec selon Influence Communication. Hier, le conflit à Gaza s’est hissé au top 3 de nos média. C’est déjà ça.

Publicité

Pour le reste, moi, je continue à feuilleter cette page sur le conflit israélo-palestinien. Celle-ci sur la Palestine. Cette page sur Benjamin Netanyahou, et celle-là sur l’opération en cours. C’est pas grand chose, mais c’est déjà ça.

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!