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Comment vivre la dolce vita dans la métropole

L'héritage italien toujours bien vivant à Montréal.

Par
Camille Dauphinais-Pelletier
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Urbania s’associe à La Grande Dégustation de Montréal, un rendez-vous unique de vignerons et distillateurs qui aura lieu les 2 et 3 novembre à la Place Bonaventure, pour vous montrer qu’on peut vivre la «dolce vita» en plein coeur de Montréal.

On visite habituellement l’Italie pour trois raisons : la bouffe, le vin et la bouffe. Bon ok, il y a aussi la grandeur de Rome, la tour de Pise ou les canaux de Venise… mais rien ne bat l’idée d’une pizza à la mozzarella dégustée au soleil sur une terrasse de Florence. La dolce vita, comme on dit.

À Montréal, on a la chance d’avoir eu plusieurs vagues d’immigration italienne au fil des ans, et leur apport à notre culture urbaine se fait bien sentir. D’ailleurs, quand Gianni Pezzullo et Megan Verdone ont ouvert le Café Ferlucci dans Villeray en 2015, il n’y avait pas de doute pour ces cousins : leur héritage italien serait au cœur du projet.

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« On est nés ici, mais on a grandi avec une grande influence italienne. Avec nos grands-parents et nos pères, on parle italien », explique Megan. « Gianni passait beaucoup de temps dans des cafés italiens avec son père et ils ont établi une belle relation comme ça, c’est même dans un de ces cafés qu’ils ont eu l’idée de l’ouverture de celui-ci. »

Faut dire que le sens des affaires court dans la famille : le père de Gianni avait une compagnie de jeans dans les années 1980 à Montréal, qui s’appelait… Ferlucci. « Quand on a ouvert le café, on a décidé que ce serait une bonne idée d’utiliser le nom et de donner une deuxième vie à la compagnie! » lance Megan.

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L’hybride italo-montréalais

La Petite-Italie est évidemment l’épicentre de l’héritage italien à Montréal, avec le Marché Jean-Talon et la Casa d’Italia.

Mais à quand remonte la présence italienne à Montréal?

Courte leçon d’histoire : ils arrivent dès 1880 et travaillent pour la plupart comme ouvriers. En 1900, ils commencent à s’installer dans ce qui deviendra la Petite-Italie. Quelques années plus tard, la paroisse au magnifique nom hybride Notre-Dame-de-la-Défense – La Madona-Della-Difesa voit le jour, et sera suivie de l’usine Catelli.

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Notons que dès leur arrivée, les familles italiennes avaient déjà un style enviable. / Source

Dans les années 1930, le marché du Nord ouvre ses portes – il deviendra plus tard le marché Jean-Talon. Des cinémas de quartier surgissent, la Casa d’Italia voit le jour et la plus grosse vague d’immigration italienne de l’histoire de Montréal arrive : au milieu des années 1950, on retrouve plus de 15 000 familles italiennes dans le quartier. Dans les décennies qui suivront, ils déménageront à Villeray, Saint-Léonard, LaSalle, Rivière-des-Prairies ou ailleurs. L’héritage italien se diffuse ainsi dans Montréal, alors que la Petite-Italie devient de plus en plus cosmopolite.

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Le marché Jean-Talon en 1955. Des Italiens, mais pas de venti frappuccino à l’horizon. / Source

Revenons en 2018 : un lieu cosmopolite, c’est aussi ce qu’offrent aux Montréalais les proprios du Ferlucci. « D’habitude, les cafés italiens – qu’on appelle d’ailleurs des bars – sont un peu différents des autres cafés de Montréal. C’est moins confortable, et on n’y retrouve pas tellement de jeunes ou de femmes. C’est plutôt des hommes, qui jouent aux cartes par exemple. L’ambiance est plus tough », souligne Megan. « On voulait mélanger notre influence italienne à notre culture montréalaise, faire un mélange des deux. »

Et c’est réussi : l’ambiance de ce café extra convivial où tout le monde finit par se connaître saurait difficilement être qualifiée de tough. Les objets vintage italiens y côtoient des classiques du reste de l’Europe et de la culture américaine. Une collection de VHS de Twin Peaks qui côtoie des livres sur le design italien, ça vous donne une idée?

La bouffe, toujours

On a profité de notre rencontre avec Gianni et Megan pour leur demander ce qui incarnait le plus l’héritage italien à Montréal selon eux.

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Ils réfléchissent un peu. C’est sûr qu’il y a la Semaine italienne de Montréal, les fêtes dans les parcs de quartier…

Mais c’est surtout des choses en lien avec la bouffe qui ressortent. Les espressos italiens – qui sont plus courts que ceux des Français, et dont la torréfaction n’est pas pareille -, les épiceries, les boulangeries et évidemment les restaurants. Même si comme partout, il faut faire attention : c’est pas tous les restaurants qui se prétendent italiens qui en sont des « vrais ». On fait comment pour savoir?

« C’est dans la qualité de la nourriture… Comme on a grandi avec le goût de la cuisine italienne, nous on sait le différencier, mais c’est difficile à expliquer », soupire Gianni.

Et si on n’a pas d’amis italiens chez qui se faire inviter pour développer notre goût? « Essaie d’écouter si ça crie dans la cuisine… On est loud, les Italiens », conclut Megan en riant.

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Rendez-vous les 2 et 3 novembre à la Place Bonaventure.